Écrouelles

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Henri IV touchant les écrouelles
Henri IV touchant les écrouelles

Écrouelles est le nom désuet d’une maladie d’origine tuberculeuse provoquant des fistules purulentes localisées sur les ganglions lymphatiques du cou (adénopathie).

Sommaire

[modifier] Étymologie

Le mot écrouelles[1] dérive du latin scrofa, truie, qui exprime l’aspect dégoûtant des symptômes. Le doublet étymologique scrofule est synonyme ; scrofuleux est l'adjectif dérivé[2].

[modifier] Historique

Dans beaucoup de pays on accorde aux rois un pouvoir divin. Ainsi les souverains britanniques avaient le privilège de guérir l’épilepsie. Les rois d’Espagne délivraient les possédés. Les rois de Hongrie faisaient disparaître la jaunisse et les rois de Bourgogne éloignaient la peste. Les rois de France, pour leur part, avaient le don de guérir les écrouelles, maladie mortelle à l’époque.

La capacité du roi à guérir les malades (miracle royal) est apparue au XIe siècle sous Philippe Ier. D'après Guibert de Nogent, chroniqueur de cette époque, son fils Louis VI le Gros continua à accomplir ce prodige en pratiquant le toucher sur des bandes entières de personnes souffrant de cette maladie. Au XIIIe siècle, on admit que ce pouvoir découla directement du sacre.

Le lendemain de son sacre à Reims, le nouveau roi de France, suivi de sa cour, se rendait en pèlerinage sur le tombeau de saint Marcoult au prieuré de Corbeny situé sur le trajet à mi-chemin entre Reims et Laon, à l’extrémité est du Chemin des Dames. Depuis le haut Moyen Âge (de la chute de l’Empire romain à Charlemagne), on vénérait les reliques de ce saint qui prodiguait des guérisons aux malades atteints des écrouelles. Les rois de France, en se recueillant sur la tombe du saint homme, s’octroyaient ce pouvoir de guérison. Ce don était héréditaire : sur son lit de mort, le roi devait remettre à son fils le secret de la formule capable de guérir cette maladie.

Lors de la cérémonie du toucher des écrouelles, le roi thaumaturge prononçait traditionnellement la phrase : « Le roi te touche, Dieu te guérit ». Sous Louis XVI, cette formule devint « Le roi te touche, que Dieu te guérisse », en raison du recul de la pensée chrétienne. La célébration de cette cérémonie avait aussi l’avantage d’entretenir l’espoir de guérison car cette maladie présentait souvent des rémissions naturelles qui faisaient guérir tout seul le malade. Ce pouvoir confirmait le droit divin dont procédait la charge du monarque. C’est Louis le Hutin qui fut le premier souverain à se rendre à ce pèlerinage après son sacre qui eut lieu le dimanche 3 août 1315. Ce rite fut suivi jusqu’au 29 mai 1825, date du sacre de Charles X.

[modifier] Références

  1. (fr) Définitions lexicographiques et étymologiques de écrouelles du CNRTL.
  2. (fr) Définitions lexicographiques et étymologiques de scrofule du CNRTL.

[modifier] Liens externes

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