Éducation physique et sportive

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir EPS.

L'éducation physique et sportive ou simplement l'éducation physique, ou désignée familièrement par le sigle EPS, est le nom donné à l'enseignement sportif et/ou physique dans le cadre scolaire notamment dans le système éducatif français. C’est donc une pratique d’intervention et une discipline d’enseignement.

C'est une discipline qui privilégie l'expression du corps. Elle constitue donc un vecteur d'éducation efficace en complément des autres disciplines scolaires.

Sommaire

[modifier] Situation dans le monde

[modifier] Union européenne

Pour l'Europe, une recommandation (2003/6) encourage vivement la mise en place et la pratique dans les 25 pays de l'Union. Cette directive propose trois heures par semaine pour tous les cursus d'étude et invite à ne pas développer une éducation physique trop axée sur la compétition sportive qui décourage les élèves les plus faibles.

[modifier] France

[modifier] Finalités

Selon les instructions officielles, en s'appuyant sur les activités sportives ou artistiques, l'EPS vise l'amélioration des capacités physiques, motrices et organiques, l'accès au domaine de la culture que représentent les activités physiques, sportives et artistiques (APSA) et l'acquisition des compétences nécessaires à l'entretien de la vie physique et citoyenne. Elle permet grâce à une amélioration des coordinations socio-motrices et motrices (érgomotricité) une meilleure adaptation de l'homme à son environnement matériel et humain. Elle contribue de manière plus large à la transformation des conduites motrices des élèves.

Les programmes du lycée orientent la discipline vers la formation d'un citoyen cultivé, lucide et autonome[1]. Elle contribue de manière très spécifique à l'éducation pour la santé (lutte contre l'obésité et les conduites à risque), l'éducation à la citoyenneté, l'autonomie, la solidarité, la sécurité et la responsabilité[2].

D'autres conceptions de l'éducation physique existent, par exemple celle axée sur une « pédagogie des conduites motrices » (Pierre Parlebas, 1981) ou encore sur une « pédagogie conative » (Gilles Bui-Xuân). D'autres encore (Jacques Gleyse, Daniel Denis...) proposent de faire accéder les élèves par le biais de l'Education Physique au patrimoine (corporel) culturel de l'Humanité et non aux seuls sports modernes, retrouvant ainsi le modèle par exemple de la culture littéraire ou de l'éducation artistique ou encore musicale dans l'enseignement.

Aujourd'hui l'Education physique et sportive scolaire, contrairement aux années soixante à quatre-vingts rejette de plus en plus la référence au sportif de Haut-niveau (image très négative : argent facile, dopage, magouille, tricherie, spectacularisation...) pour se tourner vers la santé et l'équilibre de vie, comme dans la majorité des pays européens du Nord de l'Europe (Danemark, Suède, Norvège, Hollande, Belgique...).

[modifier] Histoire

L'EPS est une discipline scolaire d'enseignement obligatoire depuis 1880. Elle a souvent changé de ministère de tutelle : Instruction publique et des Beaux-Arts (1880), Instruction publique (1905), Guerre (1910), Education Nationale (1932), Santé (1936), Jeunesse et Sports (1966), Temps libre (1974), Qualité de la vie (1976), Jeunesse et Sports (1978) et Éducation nationale depuis 1982.

[modifier] La gymnastique de la Troisième République
  • Former des soldats : Les exercices militaires gymniques de la fin du XIXe siècle jusqu'à la Première Guerre mondiale avaient comme ambition de former des individus patriotes, forts du sentiment d’appartenance à une nation avec la volonté de la défendre.
  • Former des professionnels : Formation de base pour le travail.
  • Acquérir une bonne santé : Lutte contre les maladies, surmenage et dégénérescence de la race. Santé psychique.
  • Former des citoyens : Pour la IIIe République, il s’agit pour établir un nouvel ordre social d’instaurer un nouvel ordre mental. Projet éducatif basé sur les valeurs de laïcité, de tolérance et de relativisme.

[modifier] L'éducation physique (1939-1962)

Le mouvement sportif a connu pendant l’Occupation, une véritable expansion, surtout structurelle ; et est devenu une affaire de l’État dont l’emprise ne se relâchera plus.

Après la libération, l'EP est attachée au ministère de la Jeunesse et des Sports. Elle hésite encore entre une éducation physique généraliste et tente des incursions vers quelques sports.

[modifier] L'éducation sportive (1962-1981)

A partir des années 60, sous la pression du ministre Maurice Herzog et bien souvent contre l'avis des enseignants et des chercheurs, l’EP s’est institutionnalisée en une éducation physique surtout sportive. Elle reprend alors à son compte des outils que le sport s’est forgé pour constater les progrès. L’atteinte des objectifs spécifiques est appréciée par la mesure chiffrée des performances accomplies, elles mêmes possibles par la maîtrise accrue de techniques sportives codifiées et réglementées. Mais très vite cette vision s'avère insatisfaisante dans l'institution scolaire. La notion de « maîtrise de l'exécution » se substituera rapidement à la seule performance qui ne prend pas assez en compte les progrès scolaires de l'élève et fait trop appel au « donné » et insuffisamment à l'acquis.

Au cours de la même période, de nombreux auteurs tels Jean Le Boulch, Pierre Parlebas, Jean-Marie Brohm, Daniel Denis, contestent la logique sportive imposée par le gouvernement et par certains cadres de l'ENSEPS garçon. Ils proposent au contraire une éducation motrice complète, ludique et artistique.

[modifier] L'éducation physique et sportive (depuis 1981)

A partir de 1981 (sous la présidence de François Mitterrand), la gestion des enseignants d'EPS réintègre l’Éducation nationale, et doit donc officiellement se conformer à l’école, lieu de transmission de connaissances par excellence. La multiplication des Activités physiques sportives et artistiques impose également d’enseigner plutôt la compréhension de l’action motrice pour permettre à l’élève de l’adapter à toute situation nouvelle.

En France, l’EPS est une discipline fortement structurée dans les établissements scolaires, dans les départements comme sur le plan national. Elle appartient en premier lieu au domaine scolaire, mais elle est largement ouverte sur les secteurs dits civils, par le biais des associations sportives scolaires, qui organisent des passerelles vers l’extérieur, rencontres sportives ou non (danse) et compétitions.

Dans le secondaire (collèges et lycées) et dans l’enseignement supérieur (universités) la plupart des professeurs d’EPS contribuent aux activités de l'A.S. et pour l’enseignement primaire (école maternelle et primaire), ce sont les professeurs de Ecoles (instituteurs) avec l’aide d’éducateurs territoriaux (ETAPS) qui assurent le fonctionnement. Les animations et les compétitions se déroulent dans le cadre d’associations rattachées à l’Etat :

[modifier] Formation en France

Les enseignants d'EPS du secondaire et supérieur doivent passer le CAPEPS (Certificat d'aptitude au professorat d'éducation physique et sportive), nommé ainsi depuis 1941. Ce concours n'est donc pas un Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES), c'est pour cela qu'il nécessite, contrairement aux autres CAPES de posséder une licence spécifique STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives).

L'EPS dispose également d'un concours d'agrégation « externe » depuis 1982 (premier concours d'agrégation en 1983) (qui nécessite l'obtention d'une maîtrise ou aujourd'hui, d'un master 1). Il existe également un concours d'agrégation « interne » qui permet la promotion des enseignants certifiés notamment depuis 1989. On notera que contrairement aux autres disciplines les postes sont beaucoup plus nombreux en « agrégation interne » qu'en « agrégation externe » ce qui tient pour partie à la jeunesse de ces épreuves dans le domaine.

[modifier] Bibliographie

  • Pierre Arnaud, Les savoirs du corps, Lyon, PUL, 1983.
  • M. Attali et J.P. Saint-Martin, L’éducation physique de 1945 à nos jours, les étapes d’une démocratisation, A.Colin, Paris, 2004.
  • Gilles Bui-Xuân & Jacques Gleyse, Enseigner l'Education physique ?!, Clermont Ferrand, AFRAPS, 1993.
  • Didier Cebe, Jacques Gleyse, Gilles Lecocq, L'EPS de ses environnements à l'élève, Paris, Vigot, 2004.
  • Jacques Gleyse, Archéologie de l'Education physique au XXe siècle en France, Paris, PUF, 1995 rééd. L'harmattan 2007.
  • Jacques Gleyse, L'Instrumentalisation du corps. Paris, L'haramattan, 1997.
  • Jacques Gleyse, L'Education Physique au XXe siècle. Approches historique et culturelle, Paris, Vigot, 1999.
  • Gilles Bui-Xuân & Jacques Gleyse, L'Emergence de l'Education physique, Paris, Hatier, 2001.
  • Patrick Seners, L'EPS, son histoire, sa génèse, Vigot, Paris, 1999, 276p.

[modifier] Notes et références

  1. Instructions officielles de l'EPS au lycée, BO n° 7 du 31 août 2000
  2. Extrait de l'arrêté du 18 juin 1996 relatif aux programmes de l'EPS au collège

Wikipedia HTML 2008 in other languages

100 000 +

Česká (Czech)  •  English  •  Deutsch (German)  •  日本語 (Japanese)  •  Français (French)  •  Polski (Polish)  •  Suomi (Finnish)  •  Svenska (Swedish)  •  Nederlands (Dutch)  •  Español (Spanish)  •  Italiano (Italian)  •  Norsk (Norwegian Bokmål)  •  Português (Portuguese)  •  Română (Romanian)  •  Русский (Russian)  •  Türkçe (Turkish)  •  Українська (Ukrainian)  •  中文 (Chinese)

10 000 +

العربية (Arabic)  •  Български (Bulgarian)  •  Bosanski (Bosnian)  •  Català (Catalan)  •  Cymraeg (Welsh)  •  Dansk (Danish)  •  Ελληνικά (Greek)  •  Esperanto  •  Eesti (Estonian)  •  Euskara (Basque)  •  Galego (Galician)  •  עברית (Hebrew)  •  हिन्दी (Hindi)  •  Hrvatski (Croatian)  •  Magyar (Hungarian)  •  Ido  •  Bahasa Indonesia (Indonesian)  •  Íslenska (Icelandic)  •  Basa Jawa (Javanese)  •  한국어 (Korean)  •  Latina (Latin)  •  Lëtzebuergesch (Luxembourgish)  •  Lietuvių (Lithuanian)  •  Latviešu (Latvian)  •  Bahasa Melayu (Malay)  •  Plattdüütsch (Low Saxon)  •  Norsk (Norwegian Nynorsk)  •  فارسی (Persian)  •  Sicilianu (Sicilian)  •  Slovenčina (Slovak)  •  Slovenščina (Slovenian)  •  Српски (Serbian)  •  Basa Sunda (Sundanese)  •  தமிழ் (Tamil)  •  ไทย (Thai)  •  Tiếng Việt (Vietnamese)

1 000 +

Afrikaans  •  Asturianu (Asturian)  •  Беларуская (Belarusian)  •  Kaszëbsczi (Kashubian)  •  Frysk (Western Frisian)  •  Gaeilge (Irish)  •  Interlingua  •  Kurdî (Kurdish)  •  Kernewek (Cornish)  •  Māori  •  Bân-lâm-gú (Southern Min)  •  Occitan  •  संस्कृत (Sanskrit)  •  Scots  •  Tatarça (Tatar)  •  اردو (Urdu) Walon (Walloon)  •  יידיש (Yiddish)  •  古文/文言文 (Classical Chinese)

100 +

Nehiyaw (Cree)  •  словѣньскъ (Old Church Slavonic)  •  gutisk (Gothic)  •  ລາວ (Laos)