Abbaye Saint-Jouin de Marnes
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L'histoire raconte qu'à la fin du quatrième siècle, un certain Jovinus recherchait la solitude dans les bois de la région et fut rapidement rejoint par des disciples. Un monastère fut fondé d'abord sous le nom d'Ension, plus tard sous le nom de Saint-Jouin de Marnes. Les moines fuirent durant les guerres entre Pépin, Charlemagne et le duc d'Aquitaine. Cependant, en 843, les moines de Vertou, fuyant les Norvégiens, cherchèrent refuge à Saint Jouin et prirent possession de l'abbaye. Les moines reconstruisirent l'église à la fin du neuvième siècle. Ce fut une abbaye opulente durant le Moyen Âge. En 1179, elle possédait 127 églises. L'église abbatiale est l'un des signes de cette prospérité, elle fut construite entre 1095 et 1130, sous l'impulsion du moine Raoul qui devint abbé aux environs de 1100.
Entre la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle, les moines de l'abbaye fondent l'église d'Aigne située sur la commune de Saint-Sébastien-sur-Loire en Loire-Atlantique, ainsi que l'église Saint Jacques au Sud de Nantes, l'abbaye de Vertou et le prieuré de Saint Nicolas aux Moutiers en Retz.
Au XIIIe siècle, l'église fut recouverte d'un voûte gothique. Au quatorzième siècle, la guerre de Cent Ans poussa à la fortification de l'abbaye pour offrir protection contre les Anglais et les bandes de pillards qui profitaient de la situation. Le cloître fut rebâti en 1476. En février 1568, une troupe de cavalerie protestante en route pour la bataille de Moncontour pilla et incendia l'abbaye. Le corps de saint Jouin et les reliques disparurent. La dévastation fut telle que rien ne subsista pour les troupes de Gaspard de Coligny.
Au dix-septième siècle, les moines rejoignirent la congrégation de Saint-Maur et l'abbaye prospéra de nouveau. Elle abritait une école de peinture réputée. Lors de la révolution française, les bâtiments furent vendus et en partie démolis, l'église fut épargnée.