Ad maiorem Dei gloriam

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Ad maiorem Dei gloriam, ou AMDG, (latin pour A la plus grande gloire de Dieu) est la devise des membres de la Compagnie de Jésus autrement dit les ‘Jésuites’. L’expression comme telle n’est pas fréquemment utilisée par Saint Ignace de Loyola, sinon dans ses lettres.

Cependant, les thèmes de ‘gloire de Dieu’ et du ‘Magis’ ignacien (‘Davantage’ ou ‘Plus’) qui s’allièrent pour former cette devise sont fort présents dans les écrits du saint.

Sommaire

[modifier] Gloire de Dieu

Le service, la gloire et la louange de Dieu (ou de la Divine Majesté) sont au principe même de la conversion d’Ignace de Loyola. L’inactivité forcée de sa convalescence à Loyola est meublée de lectures pieuses. La recherche des honneurs du monde, qui guidait jusqu’alors toute sa vie de chevalier, devient soif de l’honneur de Dieu. Lorsque son désir d’aider les âmes lui fait composer son livret des Exercices spirituels le thème de la ‘gloire de Dieu’ revient souvent. Il y invite le retraitant à chercher service, louange et gloire de Dieu. (Ex. Sp. N°98).

[modifier] ’MAGIS’ ou Davantage

De sa vie de chevalier - car il était plutôt chevalier que soldat - Ignace de Loyola garde l’idéal de la soif de dépassement, du meilleur, du plus courageux. Tout cela se résume dans le Magis (le Davantage) que l’on trouve souvent dans son récit autobiographique[1] . D’abord il désirait en faire plus que les saints les plus austères et extravagants. Il comprend progressivement qu’il était appelé à un autre type de dépassement: dans le choix d’un état de vie, dans les décisions concrètes d’engagement personnel, il importe d’aller vers ce qui rend davantage honneur à Dieu et ne pas se contenter de ce qui est autorisé, ou simplement ‘bien’.

[modifier] La plus grande gloire de Dieu

Ces deux courants s’allient dans les textes et la spiritualité de St Ignace, surtout à partir des jours où il désire donner une orientation à ses compagnons et à la toute jeune Compagnie de Jésus. Si les thèmes de service, louange, honneur et majesté divine sont présents dans les plus anciennes lettres que nous avons d’Ignace, l’expression la plus grande gloire de Dieu se trouve sous sa plume en 1537, peu après la formation du premier groupe d’amis dans le Seigneur. C’est dans une lettre à Simon Rodrigues[2], en mars 1542, que nous rencontrons pour la première fois l’expression telle qu’elle nous est connue aujourd’hui : pour la plus grande gloire de Dieu. Elle reviendra de plus en plus fréquemment dans la correspondance d’Ignace de Loyola.

[modifier] Popularisation de l’AMDG

Jérome Nadal, qui voyagea partout en Europe pour faire connaître aux communautés jésuites le premier texte des Constitutions, popularisera l’expression comme résumant l’idéal apostolique ignacien et la ‘fin’ de la Compagnie. Ce n’est que beaucoup plus tard cependant que cette expression - ou son sigle AMDG - sont devenus une sorte de devise de la Compagnie de Jésus (sans caractère officiel). L’édition de 1606 des Constitutions porte pour la première fois, sous le portrait de Saint Ignace le texte Ad maiorem Dei gloriam.

Également, pour Saint Ignace, le service et l’honneur de Dieu ne furent jamais compris dans un sens restrictif de culte à Dieu. Le service des hommes, quel qu’il soit, a toujours été considéré tout au long de l’histoire de la Compagnie, comme étant à la gloire et la louange de Dieu.

[modifier] Bibliographie

  • COUREL, François: Article 'Gloire', dans le Dictionnaire de Spiritualité, vol.6, Paris, 1967, col. 487-494.

[modifier] Références

  1. Récit du Pèlerin, (trad. André Thiry), Bruges-Paris, 1956
  2. Lettre à Simón Rodriguez, mars 1542, dans MHSI, vol.22, p.198.

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