Al-Hakam II

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Al-Hakam II
calife de Cordoue
vie : 915-976
règne : 961-976


Omeyyades de Cordoue
Émirat de Cordoue
Califat de Cordoue
Histoire d'al-Andalus

Abû al-`Âs al-Mustansir bi-llah al-Hakam ibn ` Abd ar-Rahman (arabe : أبو العاص المرتضى الحكم بن هشام), davantage connu sous le nom de Al-Hakam II ou Alhakén II (en espagnol), est le fils de Abd ar-Rahmān III an-Nāsir . Il est né le 13 janvier 915 à Cordoue. Deuxièmement calife omeyyade de Cordoue. Il est mort le 1er octobre 976.

Sommaire

[modifier] Jeunesse et accès au trône

Il a succédé à son père Abderraman III à l’age de quarante-six ans et neuf mois, en poursuivant la politique d’Abd ar-Rahman III de consolidation de la paix et de la prospérité de l’Al-Andalus. Non seulement il a maintenu le califat à l'apogée auquel est arrivé sous le règne de son père, mais avec lui, il a atteint sa splendeur maximale. Al-Hakam II n’avait que huit ans lorsque son père l’a désigné comme successeur. Son éducation a été soignée, il a participé activement au gouvernement et aux campagnes militaires accompagnant le calife en toutes sortes d’occasions. Après la mort de son père, il accède au trône et a adopté le titre d'al-Mustansir bi-llah (celui qui cherche l'aide victorieuse de Dieu) et en dépit de son union avec Radhia, il n'a pas eu alors de fils. En arrivant au trône, il devint alors nécessaire d’avoir une descendance. Une esclave d’origine basque appelée Subh, (ou Zohbeya ou Aurora, et a qui il lui donnera plus tard le nom masculin de Chafar) devenue sa concubine, lui a donné des fils dont l’aîné est mort en 970.

[modifier] Politique extérieure et campagnes militaires

Contrairement à son père, Al-Hakam II s'est appuyée deux personnages de la cour : le général Ghâlib, d'origine slave et le hagîb Al-Mushafî, qui avec Subh exerça une grande influence sur le califat.

[modifier] Le Maghreb

Dans le Maghreb, la politique d' Al-Hakam II a été marqué par la tentative de freiner l'expansion du califat des Fatimides, avec qui a établit sa capitale à Mahdia. La conquête de l'Egypte par le général fatimide Jawhar al-Siqilli en 969, et le transfert qui s’en est suivit de leur capital à la nouvelle cité du Caire, ont incité Al-Hakam II à récupérer sa zone d'influence dans le Maghreb. Il doit cependant faire face aux derniers représentants de la dynastie Idrisside, l'émir Al-Hasan ben Kannun, dont il a obtenu la soumission en 974 grâce aux troupes commandés par le général Ghâlib, auquel il a donné une liberté totale, tant pour soudoyer comme pour combattre ses ennemis. Tant et bien qu'il a à peine vaincu sans combattre, mais en dépensant tant et d’une manière tellement peu contrôlable que le calife envoya à son intendant Muhammad Ibn Abi Amir, le futur Almanzor, pour surveiller les comptes, c’était la première expérience militaire de ce dernier.

[modifier] Les royaumes chrétiens

Al Andalus à l'époque d'Al-Hakam
Al Andalus à l'époque d'Al-Hakam

Les premières mesures prises dès son accession au trône furent de réclamer au royaume chrétien de León les dix forteresses que son roi, Sancho Ier, avait promises à son père Abd al-Rahman III contre son appui dans le conflit dynastique qui l’opposait à Ordoño IV et qui lui a permis de récupérer le trône. Devant le refus du roi de León d'honorer sa promesse, Al-Hakam II apporte son soutien a Ordoño IV en lui promettant de le remettre sur le trône et en l'accueillant dans sa capitale, Cordoue. Ce dernier fait alors la promesse d'accomplir ce qui été promis par son rival. Le décès d'Ordoño IV en 962 pousse Sancho Ier a aller plus loin dans son défi au calife en établissant une alliance avec le roi de Navarre García II, avec le comte de Castille Fernán González et avec le comte de Barcelone Borell II pour faire face au pouvoir du califat de Cordoue.

Al-Hakam II entame alors en 963 une offensive militaire qui se termine par la prise des places fortes de San Esteban de Gormaz, Atienza et de Calahorra ; les crises dynastiques qui déchirent les royaumes chrétiens placent à nouveau le califat de Cordoue dans une position de suprématie. S’ensuit une période de calme militaire jusqu'en 973, lorsque le nouveau comte castillan García Fernández, qui avait succédé à Fernán González, profitant de la présence d’une grande partie de l’armée du calife en Afrique du Nord (envoyée contrer l’influence de ses éternels rivaux les fatimides), attaque les places fortes de Deza et de Sigüenza, soutenu et appuyé en 974 par le nouveau roi de León Ramiro III. Le retour du général Ghâlib de sa campagne africaine mis fin aux attaques chrétiennes en les battant au cours des batailles de Langa et d'Estercuel.

[modifier] Les invasions normandes

Il a dû aussi affronter l'offensive maritime des Danois qui, sous le commandement d’un certain Gundurendo, parcouraient les ports de l'Europe en ensemençant la terreur : ils ont attaqué Lisbonne durant l'année 966, mais ils ont été mis en échec face à Silves la flotte que le calife a envoyée depuis Séville sous le commandement de l’amiral Ibn au Rumahis. Al-Hakam II a ordonné la construction à Almeria d’une flotte au style nordique avec l'intention d'entamer combat en haute mer et ne pas attendre d'être près de la côte ou en terre ferme. Durant l'année 971 les vikings ont essayé à nouveau une incursion à Séville en remontant le Guadalquivir, Al-Hakam II a envoyé alors sa flotte d'Alméria en aide à celle de Séville, en enfermant par conséquent les bateaux vikings dans le Guadalquivir, où ils ont été totalement anéantis.

[modifier] Politique intérieure

Le califat de Cordoue était fondé sur l'égalité de tous les groupes ethniques et religieux. L’accès aux postes de gouvernement et d’administration été ouvert à la noblesse militaire arabe, berbère, slave ou de toute autre origine. Le respect des chrétiens, des juifs et de l'immense partie la population, a favorisé l’émergence d’une bureaucratie méritocratie et d'une classe moyenne commerciale et administrative, qui ont été les bases de cet état de bien-être.

[modifier] Œuvres publiques

[modifier] Grande mosquée de Cordoue

La coupole du Mihrab de la Grande mosquée de Cordoue
La coupole du Mihrab de la Grande mosquée de Cordoue

Il s'est consacré à la Grande mosquée de Cordoue, dont pendant le règne de son père il en était déjà en charge de ses œuvres. Il effectua la plus belle et la plus remarquable extension de cet édifice. Il abat la paroi de la qibla en étendant la salle de prière vers le sud (en direction du fleuve Guadalquivir) en y ajoutant douze nouvelles travées. Le résultat est à la hauteur du souverain. Une série de mansardes couvertes avec de belles coupoles richement décorées, Une maksoura monumentale (ar. maqsûra) surmontée de trois magnifiques coupoles avec présence d'arcs polylobés et entrecroisés, outre la construction du mihrab, conçu pour la première fois comme une chambre octogonale, dont le fond a été décoré avec de belles mosaïques dorées d’une grande finesse, effectuées par des maîtres artisans envoyées par l’empereur byzantin. Ce nouvel agrandissement est, à n’en pas douter, un des nombreux reflets de l’apogée architecturale et artistique atteinte alors par les omeyyades d’Occident.

[modifier] La ville de Cordoue

Il a doté Cordoue de nombreuses infrastructures et constructions publiques, Cordoue était la ville la plus importante d’Europe tant par sa population que par son rayonnement politique et culturel. Elle était la première ville de la Péninsule ibérique dont les rues étaient pavées, dotée de l'éclairage public nocturne et d’un système d’égouts, l’eau était distribuée par un réseau complexe et parfaitement organisée, quelque chose d’extraordinaire pour l'époque. Un poète chantait la beauté d’un chemin éclairé entre Madinat al-Zahra et Cordoue, dans l’obscurité écrit-il, il ressemblait à un collier de perles qui décorait les jardins et vergers des faubourgs de Cordoue.

[modifier] Medina Al- Zahara

Il termina la construction de Madinat al-Zahra, avec le même style architectural et décoratif. Il s’installait dans sa ville palatine du printemps jusqu'à l'automne, et si parfois il le faisait en hiver, c’était pour présider des réceptions solennelles ou recevoir des ambassadeurs.

[modifier] Fortifications et Alcazars

Il a rénové les Alcazars et construit des châteaux forts sur les différentes marches d’Al-Andalus face aux royaumes chrétiens du nord et de l’est. C’est de son époque que date la construction du château de Baños de la Encina (Jaén).

[modifier] Économie

[modifier] Fiscalité

Les impôts légales issue de la Zakat n'ont presque jamais suffis pour accomplir l'ambitieuse politique d'Al-Hakam II, mais l'économie était florissante grâce à la longue période de paix que le calife a su préserver et en faire profiter ses sujets, ce qui a permis à l’état d’avoir des recettes supplémentaires et des comptes assainies, qui ont permis de mener à bien les nombreuses œuvres publiques sous son règne.

[modifier] Agriculture

La vie économique proprement dite était basée l'agriculture et le bétail. La culture de céréales et des légumes, ont été particulièrement intenses. Les excédents d’olives, de raisins et de figues ont été exportées vers l’orient. On a introduit le riz, le narjesse et le l’orange et on a construit des systèmes irrigation et des canaux. La surface cultivable a atteint probablement son extension maximale dans la péninsule sous le califat d’Al-Hakam. On a tiré profit des forêts pour la construction des bateaux, spécialement dans les chantiers navals de Tortosa. Le bétail a été entre les mains des berbères. A époque d'Abd al-Rahman II on avait introduit les premiers chameaux en Espagne, qui ont été élevés pour l'armée.

[modifier] Commerce et industrie

Le dominion du Maroc et d’Algérie lui a fourni la protection des caravanes et du commerce avec les royaumes du Sudan en particuleir celui du Ghana, lui garantissant un approvisionnement sécurisé en or, avec lequel il frappait sa monnaie.

Les techniques d'extraction minière n'ont pas trop évolué depuis l'époque romaine, et les métaux exploités ont été les mêmes que dans l'antiquité : or, argent et cuivre. L'industrie de type artisanal s'est centrée sur la manufacture d'objets de luxe.

[modifier] Culture

Le développement des sciences et des lettres à l’époque des Omeyyades de Cordoue est due aux facilités que les califes ont accordé aux savants et érudits immigrant d’orient, La diffusion de la culture andalouse à travers l'Europe a été assurée grâce aux voyages continus des moines mozarabes de l'Espagne chrétienne, de la Marche Hispanique jusqu'en Lorraine.

La médecine a été entre les mains des Mozarabes jusqu'à la moitié du IXe siècle. A cette époque sont arrivés des praticiens d'orient qui ont remplacé les chrétiens, et un siècle plus tard, la traduction orientale du Dioscoride s'adapte à la terminologie botanique d'al-Andalus, grâce à la collaboration du médecin juif Hasdaï ibn Shaprut et du moine byzantin Nicolás et du médecin musulman Ibn Yulyul. A l’époque d’Al-Hakam II, 27 écoles publiques ont été fondées où les savants assuraient une instruction publique gratuite aux pauvres et orphelins en échange de salaires attrayants. On a décrété l'enseignement obligatoire pour tous les enfants.

l'université de Cordoue, attirait des savants de tous les coins du monde. Al-Hakam II a créé une bibliothèque, symbole de cette culture andalouse, pluraliste, tolérante et universaliste, avec plus de 400.000 volumes qui comprenaient toutes les branches du savoir. Elle avait en annexe un atelier de greffe avec des copistes, miniaturistes et des relieurs, et on connaît les noms des deux copistes les plus importantes : Lubna , la secrétaire Al-Hakam II, et Fatima. Selon des chroniqueurs, dans un seul faubourg de la ville, il pouvait y avoir quelque cent soixante-dix femmes consacrées à la copie des livres, ce qui donne une idée du niveau culturel à laquelle est arrivée la femme andalouse à cette époque. Il avait aussi des agents pour chercher et acheter des livres au Caire, à Bagdad, à Damas et à Alexandrie. Il subventionnait non seulement les auteurs et les étudiants d'Al-Andalus, mais ceux d’autres pays : quand il a su qu'Abu al-Faraj al-Isfahani avait commencé son recueil anthologique de poésie et chansons arabes Kitab al-Aghani ("Livre des chansons"), il lui envoya mille monnaies d'or pour en avoir une copie. L'Isfahani lui a envoyé un exemplaire spécial, avec la généalogie des omeyyades, car Al-Hakam II, qui a lu et annoté beaucoup de des milliers de livres de sa bibliothèque, était un généalogiste renommé, le plus important qui a eu dans cette discipline, qui fait encore aujourd'hui l'autorité en la matière. Il s’est passé des siècles avant qu'une bibliothèque semblable à la sienne voit le jour en Espagne. Il était l’écrivain, le mécène et le protecteur des philosophes et des poètes, même ceux les plus polémiques.

[modifier] Succession

De ce calife, intelligent, érudit, sensible et extrêmement pieux, il n’y a à regretter que son règne ne dure à peine 15 années, et qu'il commette la grande erreur de ne pas nommer un successeur formé et efficace. Sentant peut-être l’approche de son décès, suite à l'attaque cérébrale qui l'a subi en 975, le rendant hémiplégique, il s’est dépêché de nommer son fils, Hichem II comme successeur. Ce dernier, étant mineur quant il accéda au trône, s'est transformé en une marionnette utilisée par Al-Mansur et ses partisans.


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[modifier] Documentation externe

  • (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Alhakén II ».

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