Andronic II Paléologue

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Andronic II Paléologue, né le 25 mars 1259, mort à Mont Athos le 13 février 1332, il fut empereur byzantin du 11 décembre 1282 au 23 mai 1328, il est le fils de Michel VIII Paléologue et de Théodora Vatatzès.

Sommaire

[modifier] Restauration de l'orthodoxie

Monnaie d'Andronic II Paléologue.
Monnaie d'Andronic II Paléologue.
Monnaie d'Andronic II Paléologue.
Monnaie d'Andronic II Paléologue.
Monnaie d'Andronic II Paléologue et de Michel IX Paléologue
Monnaie d'Andronic II Paléologue et de Michel IX Paléologue

Associé au trône en 1272, Andronic II monte sur le trône décidé à proclamer la restauration et l'indépendance totale de l'orthodoxie : son premier acte officiel consiste à dénoncer le IIe concile de Lyon et à proclamer le retour à l'orthodoxie.

Sous la pression de sa tante Eulogie Palélogue, Andronic rétracte son adhésion à l'Union et fait arrêter, le 26 décembre 1282, le patriarche Jean XI Vekkos, rétablissant le patriarche Joseph sur son trône.

Il fait également libérer tous les prisonniers qui avaient survécu à la terreur sous Michel VIII et fait purifier la basilique Sainte-Sophie de Constantinople. Les prêtres qui avaient servi d'émissaires entre Michel VIII et le Pape, et qui avaient entendu la messe latine, furent exclus du clergé.

La restauration de l'orthodoxie engendra cependant des excès qu'Andronic ne tenta pas de réprimer : ainsi, en janvier 1283, un concile se réunit à Constantinople pour juger Jean Veccos.

De même, la restauration du patriarche Joseph raviva la lutte entre arsénites et joséphites, bien que l'ancien patriarche Arsène Autorianos fût décédé depuis longtemps. A la mort de Joseph, le 23 mars 1283, Andronic II crut trouver une solution en nommant patriarche un laïc, Georges de Chypre, connu pour être un éminent érudit et qui monta sur le trône patriarcal sous le nom de Grégoire II. Cette nomination ne calma pas la controverse et Grégoire II dut abdiquer en juin 1289.

[modifier] Le patriarchat d'Athanase

Pour succéder à Grégoire II, Andronic II obtient l'élection au trône patriarcal d'Athanase, ermite du Mont Athos, connu pour son mode de vie ascétique et comme étant attaché aux principes du monachisme primitif. Soucieux de réformer l'Eglise, Athanase dénonça les excès des prêtres, accusés d'amasser des richesses et confisqua les biens des monastères au profit des nécessiteux. Cette politique suscita l'hostilité des habitants de Constantinople, au point qu'Athanase dut abdiquer en octobre 1293 ; il se retira en rédigeant un acte anathémisant ses détracteurs, qui ne fut découvert qu'après sa mort.

Athanase fut remplacé par le moine Cosmas de Sozopolis, qui devint patriarche sous le nom de Jean XII. Celui-ci entra rapidement en conflit avec l'Empereur et dut abdiquer en juin 1303, permettant à Andronic II de rappeler Anastase.

Au cours de son second patriarcat, Athanase reconduit la politique qu'il avait menée lors de son premier règne, ressuscitant l'animosité du clergé et de la population : il en vint ainsi à dépouiller les patriarches d'Alexandrie, Antioche et Jérusalem de leurs propriétés.

[modifier] La succession des patriarches

Abdiquant définitivement en septembre 1309, Athanase fut remplacé par Niphon, évêque de Cyzique. Celui-ci fut remplacé en avril 1314 par Jean Glykys, lui-même remplacé en 1319 par le moine Gérasimos.

Cette instabilité à la tête de l'Eglise ne fut cependant qu'apparente car les patriarches successifs virent leurs prérogatives élargies et renforcées par l'Empereur lui-même. Ainsi, en novembre 1312, Andronic détacha le Mont Athos de son autorité pour le placer sous l'autorité du patriarche, décidant que le Primat des monastères serait désormais nommé par le patriarche.

[modifier] Politique intérieure

A l'intérieur, Andronic II laisse gouverner ses ministres (Muzalon, Métochites).

Son règne est marqué par le délabrement des finances publiques, le relâchement du système administratif, la réduction des effectifs de l'armée, la suppression de la flotte de guerre.

[modifier] Difficultés financières

Afin de soutenir l'économie, Andronic réduit les moyens de défense mais se heurte à la féodalisation des grandes propriétés, conséquence de la décision de son père d'autoriser la transmission héréditaire des propriétés reçues en pronoia: au lieu de faire retour au domaine impérial à la mort de leur bénéficiaire, ces terres passent aux héritiers de celui-ci ; quant à l'obligation d'assistance militaire qui incombait traditionnellement aux pronoiaires, elle était tombée en désuétude sous le règne de Michel VIII.

Cette féodalisation des grands domaines détoune ainsi d'importants revenus au profit de l'aristocratie et des monastères.

Appuyé par Athanase, Andronic II tente de soumettre à l'impôt les grands propriétaires, laïcs o religieux mais soulève de grandes protestations. En 1283, il lève une dîme pour armer la flotte destinée à combattre en Thessalie mais les pronoiaires font supporter la charge de cet impôt sur leurs fermiers, qui voient alors leur situation s'aggraver.

Les difficultés économiques entraînent également une dépréciation massive de la monnaie byzantine, la monnaie d'or devenant ainsi un objet de thésaurisation.

[modifier] Diplomatie

En juin 1285, Andronic signe un traité commercial avec les vénitiens, leur assurant un quartier d'affaires à Constantinople et confirmant les droits de la République de Venise sur a principauté de Négrepont. Le 22 juillet 1296, cependant, les vénitiens attaquèrent la colonie génoise de Galata et Andronic II fit arrêter tous les résidents vénitiens de Constantinople.

La rivalité commerciale entre Venise et Gênes conduisit ainsi à un affrontement armé entre Venise et Byzance, lequel ne prit fin qu'avec un nouvel accord signé en septembre 1302 et renouvelé en 1310. Cet accord obligea cependant Byzance à verser une forte indemnité aux vénitiens.

[modifier] Campagnes militaires

La reconstruction de l'empire fut remise en cause par les guerres menaçant les frontières par les Serbes, les Bulgares, les Latins, et les Grecs d'Épire et de Thessalonique, qui l'obligent à la défensive en dépit de l'annexion de la Valachie en 1318.

En 1302, ses armées, commandées par son fils aîné, le basileus associé Michel IX Paléologue, sont vaincues par les Turcs près de Magnésie, puis à Nicomédie. Cette dernière défaite permet aux Turcs d'avancer jusqu'à la Mer de Marmara.

En Asie, pour arrêter l'avance des Turcs, il fait appel à des mercenaires catalans, les Almogavres, commandés par Roger de Flor, qui rejettent les Turcs jusqu'aux montagnes du Taurus. Devant les succès militaires de Roger de Flor et son emprise sur l'Anatolie, Andronic le fait assassiner durant un banquet. Les compagnies de catalans, afin de venger leur commandant, vont rapidement dévaster l'empire et s'établir dans le duché latin d'Athènes.

Les Turcs, libérés des contraintes militaires, ne laisseront à l'Empire que quelques places en Asie Mineure.

[modifier] Difficultés familiales

[modifier] Mariages successifs

1- En 1272, Andronic épouse Anne de Hongrie, fille du roi Etienne V de Hongrie : si ce mariage fut arrangé par son père Michel VIII pour des raisons politiques, il n'en fut pas moins un mariage heureux et Andronic fut très affecté du décès de son épouse, en 1281. Deux enfants naquirent de cette union :

  • Constantin Porphyrogénète, qui reçut le titre de despote.

2- En 1284, il se remarie avec Yolande de Montferrat, fille de Guillaume V de Montferrat et de Béatrice de Castille. Ce mariage permet à Andronic de s'assurer le titre de roi de Thessalonique, porté par son beau-père et d'éteindre les prétentions de la famille Montferrat sur Thessalonique. Rebaptisée Irène, cette seconde épouse lui donna quatre enfants :

  • Théodore Paléologue, qui hérita de sa mère, devint le marquis Théodore Ier de Montferrat en Italie où il fonda une autre dynastie Paléologue ;
  • Jean Paléologue, qui épousa une fille du ministre Nicéphore Choumnos et mourut sans postérité ;
  • Démétrios Paléologue, qui laissa trois enfants ;
  • Simone Paléologue, née en 1292, morte après 1336, mariée en 1300 avec Etienne Uros II de Serbie († 1321)

Soucieuse de respecter les traditions latines, Irène exigea que l'Empire fût partagé entre tous les enfants d'Andronic, assurant ainsi un part de l'héritage à ses propres fils au détriment de Michel IX. Andronic s'y opposa et Irène quitta Constantinople avec ses fils pour s'établir à Thessalonique où elle ne cessa plus d'intriguer contre son époux. Elle y mourut en 1317.

[modifier] La succession

Andronic II espérant assurer sa succession fit, de son vivant, couronner basilei associés son fils Michel IX Paléologue et son petit-fils Andronic III Paléologue.

Elevé par son grand-père, le jeune Andronic III montra cependant des signes d'impatience, tentant de disposer d'une principauté personnelle en Arménie ou en Morée. S'étant épris d'une dame de Constantinople, il monta un soir une embuscade pour éliminer un de ses rivaux ; malheureusement, dans la nuit, ses sbires se trompèrent de victime et assassinèrent son frère cadet, Manuel Paléologue.

Michel IX fut tellement affecté par cet accident qu'il mourut le 12 octobre 1320, à Thessalonique et Andronic II renia son petit-fils, le destituant au profit du frère cadet de Michel, Constantin Porphyrogénète.

Profitant de l'impopularité de son grand-père, Andronic III Paléologue lui déclara la guerre : un compromis fut alors trouvé, aux termes duquel Andronic II associait son petit-fils au trône mais conservait l'essentiel du pouvoir impérial, empêchant ainsi Andronic III et ses conseillers de réaliser les réformes dont la nécessité se faisait sentir. La guerre civile reprit cependant en 1326 et Andronic III mena une propagande destinée à accroître sa popularité dans l'armée comme dans l'opinion publique.

Soutenu par le patriarche, Andronic III força son grand-père à abdiquer le 23 mai 1328. Devenu presque aveugle, Andronic II devint moine sous le nom d'Antoine et se retira en 1330 dans un monastère où il mourut le 13 février 1332.

[modifier] Bibliographie

  • John Julius Norwich (trad. Dominique Peters), Histoire de Byzance (330-1453), 1998 [détail des éditions]
  • D.Nicol : Les derniers siècles de Byzance, Ed. Les Belles Lettres.


Empereur romain d'Orient ou Basileus
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Paléologue
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