Antoine d'Orléans (1775-1807)
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Louis Antoine Philippe d'Orléans, duc de Montpensier, né au Palais-Royal à Paris le 3 juillet 1775 et mort à Salthill (Angleterre) le 18 mai 1807, est un fils cadet de Louis Philippe d'Orléans (1747-1793), duc de Chartres puis duc d'Orléans, futur Philippe Égalité, et de la duchesse née Louise Marie Adélaïde de Bourbon.
[modifier] Biographie
Il fut élevé avec son frère aîné, Louis-Philippe, duc de Chartres puis duc d'Orléans (1793), futur roi des Français, avec qui il était uni par une profonde affection. Ils ne furent séparés que pendant la Terreur et les événements qui s'ensuivirent, entre 1793 et 1797.
En 1791, il fut nommé sous-lieutenant dans le régiment de son frère, alors duc de Chartres, dit le « Général Égalité », en qualité d'aide de camp. Il fut nommé adjudant général avant la bataille de Jemmapes, à laquelle il participa comme son frère. à Paris au moment du procès de Louis XVI, il tenta, mais sans succès, de convaincre son père de ne pas voter la mort du roi. Alors adjudant général à l'armée du Var, il fut décrété d'arrestation en même temps que tous les Bourbons en avril 1793 et incarcéré au fort Saint-Jean à Marseille.
Durant son emprisonnement, il contracta la tuberculose qui devait l'emporter. Il eut également un fils naturel nommé Dentend qui devait devenir le notaire de la maison d'Orléans (à ce titre, il fut chargé de rédiger l'acte de donation des biens personnels de Louis-Philippe à ses enfants juste avant son accession au trône en 1830 : V. l'article Biens de la maison d'Orléans). Le 13 fructidor an IV (30 août 1796), le Directoire décida enfin son élargissement et ordonna qu'il soit transféré à Philadelphie où le chargé d'affaire de la République française aux États-Unis lui verserait une pension annuelle de 15 000 francs. Il s'embarqua le 5 novembre 1796.
En février 1797, accompagné de son frère le comte de Beaujolais, il rejoignit son frère aîné à Philadelphie. Pendant deux années, ils voyagèrent en Nouvelle-Angleterre, dans la région des Grands Lacs et le Mississippi. Ils rentrèrent en Europe en 1800 et s'installèrent en Angleterre à Twickenham (Highshot House, Crown Road, immeuble détruit en 1927).
En 1807, la tuberculose pulmonaire qu'il avait contractée, tout comme le comte de Beaujolais, connut une aggravation. Le duc d'Orléans voulut l'emmener dans le Devonshire pour qu'il y bénéficiât du bon air mais à douze miles de Twickenham, ils durent s'arrêter dans une auberge à Salthill (près de Windsor). Il eut une crise d'étouffement, refusa l'éther qu'on voulut lui administrer, murmura à l'adresse de son frère : « Give me your hand, I thought I was dying » (« Donne-moi ta main, j'ai cru que je mourais ») et expira.
Louis-Philippe fit célébrer un service funèbre à la chapelle catholique de King Street à Londres, auquel Monsieur assista, et obtint, grâce au duc de Kent, que son frère eût une sépulture à l'abbaye de Westminster.
[modifier] Œuvres
- Relation de la captivité de S. A. S. Mgr le duc de Montpensier, pendant les années 1793, 1794, 1795 et 1796, écrite par lui-même, Twickenham, Imprimerie de G. White, 1816
- Mémoires de S. A. S. Louis-Antoine-Philippe d'Orléans, duc de Montpensier, Paris, Baudouin frères, 1824 – texte sur www.gallica.fr