Apiculture
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L'apiculture, branche de l’agriculture, est l’élevage d’abeilles à miel par l’homme pour exploiter les produits de la ruche. L’apiculteur doit procurer à l’abeille un abri, des soins et veiller sur son environnement. Puis, il récolte une partie mesurée de ces produits : miel, pollen, cire, gelée royale et propolis.
Pratiquée sur tous les continents, cette activité diffère selon les variétés d’abeilles, le climat et le niveau de développement économique. C’est une activité où se mêlent les méthodes ancestrales comme l’enfumage, et les méthodes modernes comme l’insémination artificielle ou l’étude du trajet des abeilles équipées de microréflecteurs radar.
[modifier] Histoire
L’homme élève des abeilles depuis environ 12 000 ans. À cette époque, l’homme pratiquait la cueillette comme l’atteste la peinture rupestre trouvée à la « cueva de la Araña » (grotte de l’Araignée, 6000 ans) près de Valence en Espagne. On y voit un homme suspendu à des lianes, portant un panier pour recueillir sa récolte, la main plongée dans un tronc d’arbre à la recherche de rayons de miel. On ne sait pas exactement quand la domestication de l’abeille a eu lieu.
La première ruche fut sans doute issue du prélèvement d’un tronc d’arbre creux contenant un essaim. Plus tard, avec la maîtrise des techniques d’enruchage, apparaissent les premières fabrications de ruches artificielles, sans doute faites de troncs creusés ou d’écorce de liège.
L’apiculture était courante dans le Haut-Empire égyptien XXIVe siècle av. J.-C.. Des représentations ont été mises au jour dans le temple du roi Ne-Ouser-Rê à Abou-Gourab (Égypte antique), où l’on voit des scènes montrant l’extraction et la conservation du miel.
Il existe plusieurs traités concernant l'apiculture durant la période de la Rome antique, Pline l'Ancien décrit avec précision certains modèles de ruche mobile en osier ou en liège (apiarium), Virgile y consacre le quatrième chant des géorgiques.
Des modèles de ruches en planches apparaissent dès l’Antiquité, il existait aussi des ruches tressées. Elles furent d’abord faites de baguettes de bois entrecroisées, étanchées avec un mélange de bouse de vache et de cendres. Les ruches en paille tressée, plus tardives, sont mentionnées pour la première fois dans une ordonnance de Charlemagne datée de 799, le Capitulaire De Villis. La récolte dans ces ruches était pratiquée par étouffage total ou partiel de l’essaim, ou encore par la taille de rayons, cela conduisait à leur mort ou leur affaiblissement.
L’invention de la hausse remédie à ces inconvénients. En 1772, Jonas de Gélieu décrit la première ruche à hausse fonctionnelle dans sa Nouvelle méthode pour former les essaims artificiels. L’entrée dans l’apiculture moderne se fait avec l’invention du cadre mobile mis au point en 1844 par Debeauvoys.
[modifier] L’art de l’apiculture
L’apiculture concerne l’élevage de l'abeille à miel domestique (Apis mellifera, Apis nigrocincta et de quelques espèces sans dard de la tribu des Meliponini). C'est le seul insecte, avec le bombyx du mûrier (ver à soie), que l'on qualifie de domestique. Ces abeilles peuvent redevenir sauvages lorsqu’elles s’échappent du rucher à l’occasion de l’essaimage, ou devenir domestiques à l’occasion de la capture d’un essaim sauvage.
La conduite d’une colonie consiste principalement à veiller à l’état de la « démographie » des ruches.
Pour se reproduire et survivre, une colonie d’abeilles cherche à accumuler un maximum de provisions pendant la saison favorable afin de pouvoir passer sans problème la ou les saisons défavorables. Dans les pays du nord, cette période est l'hiver; dans le sud et en Afrique, cette période est la saison sèche.
[modifier] La colonie
Une colonie d’abeilles se compose d’une reine unique, de nombreuses ouvrières (femelles), de faux bourdons (mâles) et de couvain (œufs + larves + nymphes). Une ruche contient une colonie. L’abeille était déjà présente il y a quatre millions d'années sur Terre. Des fossiles à l’aspect identique aux abeilles actuelles ont été mis au jour. Cette longévité est le résultat de l’adaptabilité exceptionnelle de cette espèce. Le comportement de l’abeille est sous le contrôle à la fois de facteurs innés et de l’adaptabilité aux conditions d’environnement.
La population de la colonie varie suivant les saisons. Elle est importante pendant les périodes où les ressources sont abondantes dans la nature (30 000 à 70 000 individus) afin de faire le plus de récoltes possibles. Elle est minimale l’hiver (6 000 individus) afin de réduire la consommation de provisions au minimum. Cependant, elle ne doit pas être trop faible, car c’est elle qui devra relancer la colonie au printemps.
[modifier] L’apiculteur
La France compte environ 80 000 apiculteurs pour 1 345 000 ruches. Les professionnels représentent 20 % de ce total, les amateurs 80 %.
Les apiculteurs proviennent de tous les horizons sociaux, hommes, femmes, campagnards ou urbains. Certains ont découvert l’apiculture au hasard de leur parcours, d’autres, souvent, ont été initiés jeunes alors qu’ils accompagnaient leur père ou grand-père au rucher. Attentifs à l’écosystème entourant leurs ruchers, la botanique, l’entomologie font souvent partie de leurs champs d’intérêts. C’est en tout cas une activité qui se pratique avec passion, sinon l’abandon arrive vite.
On dit que l’abeille est la sentinelle de l’environnement. On prête à Albert Einstein la citation : « Lorsque l’abeille disparaîtra, il ne restera plus que quatre ans à vivre à l’homme. » L’apiculteur est le premier à constater les dysfonctionnements de ses colonies, il intervient pour alerter les pouvoirs publics ou l’opinion (en Europe, certains produits phytosanitaires ont été interdits suite à leurs interventions.)
[modifier] La ruche et les autres visiteurs
La ruche, par l’abri qu’elle procure et les provisions qu’elle contient, attire nombre d’animaux plus ou moins désirés.
Parmi les insectes, on peut compter les fourmis et les perce-oreilles, qui se logent sur le couvre-cadre mais ne pénètrent guère à l’intérieur de la ruche. La fausse teigne est un papillon parasite, qui pénètre dans la ruche ; sa larve consomme de la cire et ruine en peu de temps les ruches faibles. Les ruches fortes, au contraire, savent se défendre contre la fausse teigne. Beaucoup plus inquiétants sont les dégâts provoqués dans de nombreuses régions d'Europe par un acarien parasite de l'abeille, Varroa jacobsoni, devenu résistant aux varroacides traditionnels. On utilise l'acide formique ou des huiles essentielles pour en venir à bout mais la meilleure prévention est encore l'élevage de souches d'abeilles "résistantes", c'est-à-dire aptes à se débarrasser du parasite. Une surveillance minutieuse des ruchers (abeilles mortes de fraîche date) peut permettre de déceler l'acariose avant qu'elle ne se généralise. Une autre menace est apparue avec Aethina tumida: ce petit coléoptère des ruches provoque des pertes importantes dans les ruchers nord-américains. Avec la mondialisation qui n'épargne pas le monde de l'apiculture (exportations de reines, d'essaims …), à quand son arrivée en Europe ?
Dans la ruche, pendant la période hivernale, la souris apprécie le gîte et le couvert, alors que la vipère et la couleuvre se contentent d’un refuge tiède pour l’hiver.
Le pic-vert, lui, n' hésite pas à percer les parois en bois des ruches pour accéder aux larves riches en protéines.
La menace la plus récente est probablement l'arrivée du frelon asiatique Vespa Velutina en France. Cette espèce aurait été observée dès l'été 2004 dans le sud-ouest. Son acclimatation à notre climat semble totale puisqu'elle nidifie, se reproduit et étend son territoire chaque année. Cet insecte est un prédateur des Hyménoptères sociaux et en particulier de l'abeille. Sa méthode d'attaque est originale, en effet deux ou trois frelons se réunissent devant l'entrée d'une ruche en vol stationnaire. Lorsqu'une abeille se pose, ils l'attaquent, la font tomber au sol, puis l'un d'eux l'emporte jusqu'au nid où elle servira de nourriture pour le couvain. L'expansion rapide de cet insecte ne permet pas d'envisager une éradication prochaine et laisserait même envisager un prochain franchissement des Pyrénées et une expansion dans tout le sud de l'Europe.
[modifier] La multiplication des colonies
[modifier] L’essaimage
Les colonies les plus prospères se reproduisent par essaimage. Au début du printemps, quelques cellules à reine sont produites. Une semaine environ avant la naissance des reines, l’ancienne reine quitte la ruche avec la moitié des effectifs de toutes les catégories d’ouvrières pour former un essaim : au moment du départ, toutes les ouvrières se sont gavé le jabot de provisions et elles ne peuvent donc pas piquer : un essaim est donc inoffensif et le reste en principe tout le temps de son voyage. Avec le premier essaim partira la reine fécondée. C'est le jour où sortira un essaim de la ruche que l'agriculteur devra couper un grand champ de foin. Les abeilles sont en mesure de prévoir le temps qu'il fera trois à quatre semaines à l'avance. Pour preuve, lorsqu'elles lancent l'élevage des jeunes reines, elles savent déjà le temps qu'il fera pour les jours où les essaims devront se chercher un nouveau logement. Et… sept jours après la sortie du premier essaim si la colonie est très forte, ce sera un nouvel essaim avec une reine non fécondée qui s'envolera vers la grande aventure. Ce n'est pas fini : deux jours après l'essaim secondaire, ce sera un troisième essaim qui quittera la ruche à son tour. Les ruches très bien tenues sont en mesure d'illustrer ce texte. Durant tout ce temps, la météo sera au grand beau temps, et les fermiers observateurs des abeilles auront sur ces neuf jours fait une grande partie de leurs fourrages. Le foin ne fait pas bon ménage avec la pluie. À lire ces quelques lignes précédentes, nous pouvons être humbles. Quelle grandeur ! !. Il est possible de trouver un essaim sous la pluie, mais ce sera très certainement un essaim qui n'aura pas trouvé à se loger immédiatement. Il arrive que certains sortent, et dans la nuit une bonne pluie arrose copieusement la campagne. Cet essaim se logera pendu aux branches d'une haie pour passer la nuit ou il sera protégé de la pluie et du vent.
L'essaim part à la recherche d’un abri ; il peut lui être fourni par l’apiculteur qui le capture et l’introduit dans une nouvelle ruche, ou bien il retourne à l’état sauvage et trouve abri dans un arbre creux, une excavation, une cheminée désaffectée ou même derrière des volets.
Dans la ruche, la première reine qui naît tue immédiatement toutes ses rivales qui sont encore dans leurs cellules (sauf dans les colonies très importantes ou les abeilles doivent préserver les jeunes reines afin d'essaimer encore deux fois). Il ne peut en effet y avoir qu’une reine par colonie. Une semaine plus tard, elle effectue son premier vol nuptial.
Une colonie peut produire, entre le début du printemps et le début de l’été, jusqu’à trois essaims, ils sont dits respectivement primaire, secondaire et tertiaire.
[modifier] L’essaimage artificiel
Lorsqu’une colonie perd sa reine accidentellement, elle se retrouve orpheline. Les ouvrières se rendent compte de son absence après un ou deux jours. La colonie ne peut survivre sans la ponte de la reine qui assure le renouvellement de sa population. Les ouvrières vont choisir des cellules contenant des œufs de moins de trois jours pour les agrandir, ce sont les cellules de « sauveté ». Les larves qu’elles contiennent seront nourries exclusivement avec de la gelée royale afin de produire des reines.
Cette particularité est mise à profit par les apiculteurs pour multiplier leurs colonies. Pour cela, ils prélèvent dans une ruche forte quelques rayons avec des cellules contenant des œufs de moins de trois jours, les rayons sont couverts d’ouvrières. Ils les transvasent dans une ruchette avec des rayons garnis de provisions. Si tout se passe bien, une nouvelle reine naît deux semaines plus tard.
[modifier] L'essaimage simplifié
Pourquoi essaimage simplifié ? C'est une expérience facile à réaliser sans risque ni manipulation. Pour ce faire, celui qui possède une ruche doit acheter du sucre cristallisé, avoir une casserole et de l'eau à disposition. Il faut faire bouillir 1 kilogramme de sucre et 1 litre d'eau pendant plus ou moins dix minutes. Dès les beaux jours, tenir toujours le nourrisseur plein. Bien sûr, il faudra utiliser un nourrisseur où elles peuvent être nombreuses à sucer le sirop qui leur est offert. Si la ruche est « gourmande », elle peut consommer 10 kilogrammes de sucre. L'alimentation se poursuivra jusqu'au départ des deuxième et troisième essaims (neuf jours après le premier). Après le troisième essaimage, pendant encore une bonne semaine, le nourrisseur sera tenu plein. Ensuite, c'est le moment de mettre la hausse avec une dernière petite gorgée de sirop pour aider les ouvrières à nettoyer et à construire les cadres de la hausse afin de loger le miel. Dès la première distribution de sirop, les logements des futurs essaims sont en préparation ; ruchettes ou, mieux, ruches et cadres garnis de cire gaufrée.
[modifier] Sélection et élevage de reines
Les apiculteurs choisissent une reine.
[modifier] Les races
L’abeille est un hyménoptère, appartenant au genre Apis qui comporte plusieurs espèces sociales dont trois originaires d’Asie : Apis dorsata, Apis florea et Apis cerana. L’Apis mellifera (Linné) se rencontre en Europe, en Afrique, au Proche-Orient et dans une partie de la Sibérie. Sa très grande extension géographique a produit des races aux caractères morphologiques et comportementaux variés. Amenée par les colons, l’aire de l’Apis mellifera s’est étendue à l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande.
Les races d’Europe les plus connues sont identifiées par des zones géographiques, séparées par des montagnes infranchissables aux essaims. Elles y ont vécu à l’état indigène, avec peu de contacts extérieurs. L’abeille noire, Apis mellifera mellifera (Linné, 1758) habitait toute la partie septentrionnale de l'Europe depuis la péninsule Ibérique Espagne et Portugal, la France, l'Angleterre et l'Allemagne, la Pologne jusqu'à la partie européenne de la Russie. L’abeille jaune italienne, Apis mellifera ligustica (Spinola, 1806) occupe la majeure partie de l’Italie. L’abeille carnolienne, Apis mellifera carnica (Pollmann, 1879), est originaire de Slovénie et d'Autriche. La caucasienne à longue trompe, Apis mellifera caucasica (Pollmann, 1889), vit principalement dans le Caucase et en Géorgie.
Des races métisses ont été créées par l'action de l'homme, volontairement ou non.
L’abeille Buckfast créée par le Frère Adam est l’une des plus appréciées. Elle est le résultat d'un travail de croisements et de sélection combinés. Ces travaux, qui se sont étendus sur plus de 70 ans, et ont comporté plusieurs voyages d'étude A la recherche des meilleures lignées d'abeilles, ont fait émerger une méthode reprise actuellement par plusieurs éleveurs européens : disciples qui continuent le travail du Frère Adam. Cette abeille est, à l'heure actuelle, la seule dont le pedigree est publié sur l'internet. Ces pedigrees, classés par éleveur, remontent jusqu'en 1925. Ce sont des outils de travail pour ces éleveurs.
Un autre exemple de métissage est celui de l'abeille dite africanisée. Elle est née en 1957, au Brésil, à la suite de l'importation d'Afrique de l'abeille Apis mellifera scutellata (Lepeletier, 1836) qui avait semblé mieux adaptée au climat tropical. Elle se croisa avec l'abeille créole, descendante des abeilles ibériques importées par les conquistadores. Ce croisement, auquel les caractéristiques - vigueur et prolificité - donnaient un important avantage évolutif, envahit toute la zone tropicale et sub-tropicale des Amériques.
Au delà de ces races ayant une dénomination déterminée, les abeilles forment des populations ou races locales dans chaque région même si elles ne sont pas formellement identifiées. Le degré d'originalité de ces races, leur homogènéité ou leur degré d'hybridation sont peu décrits. La population d'abeille d'une région est issue de son héritage (l'ancienne race locale), des apports continus d'abeilles d'origine éloignée ou de souche sélectionnées par les achats de reines, d'essaims ou la transhumance, et reste sous l'influence des conditions locales climatiques ou de ressources, conjuguées avec les pratiques plus ou moins extensives des apiculteurs.
L’étude des caractères raciaux, morphologiques et comportementaux sont l’objet de la biométrie. Ses apports en apiculture sont importants car elle permet de connaître l’influence des caractères génétiques sur les qualités d’une abeille donnée.
[modifier] Sélection
La sélection est pratiquée comme dans les autres secteurs de l’agriculture, elle tend à améliorer l’abeille pour satisfaire les besoins de l’apiculture. Les qualités recherchées chez l’abeille sont d’être vigoureuse, productive, douce, propre, peu essaimeuse, résistante aux maladies …
[modifier] Élevage
Tout apiculteur pratique, dans son rucher, la sélection. En effet, lorsqu’il pratique l’essaimage artificiel, il choisit comme souche ses ruches les plus fortes. Mais, pour pratiquer une sélection plus rigoureuse, il faut pouvoir disposer d’un grand nombre de colonies. Certains apiculteurs se sont donc spécialisés dans la production de reines sélectionnées.
Pour cela, ils disposent de ruches dédiées à cet usage. Des cadres sont aménagés pour contenir plusieurs ébauches artificielles de cellules à reine, appelées cupules. Des larves âgées de moins de 36 heures, les plus petites possibles, sont déposées au fond de ces cupules, cette opération s’appelle le picking. Les cadres garnis de ces cupules sont introduits dans des ruches d’élevage mises en état d’orphelinage, c'est-à-dire dont on a enlevé la reine. Les ouvrières-nourrices vont s'occuper des larves en leur fournissant en abondance de la gelée royale de composition adaptée à leur âge, puis operculer les cellules. Par précaution, les alvéoles sont alors entourés par de petites grilles cylindriques afin de les protéger de l’attaque d'une reine née prématurément.
Avant la naissance des reines, chaque cellule est placée dans une ruchette de fécondation. Cette ruchette est garnie d’ouvrières et de rayons de couvain operculé, à partir desquels il leur serait impossible de produire de nouvelles reines. Dans le mois qui suit leur naissance, les reines doivent être fécondées, soit naturellement par un certain nombre (de 15 à 25) de mâles de son environnement, soit artificiellement. Dans le premier cas, les ruchettes sont placées de préférence dans une zone saturée de bourdons de la souche sélectionnée, éventuellement sur une île isolée. Dans le second cas, par une manipulation appelée insémination instrumentale permet de lui injecter le sperme — 8-12 μL, d'une bonne vingtaine de mâles sélectionnés — au préalable introduit dans un capillaire, afin d’avoir une souche pure.
[modifier] Opérations apicoles
Les protections
Le risque de piqûre nécessite le port de protections. Les abeilles de genre apis attaquent préférentiellement la tête et les parties sombres qui, pour elles, représentent des orifices, comme les yeux, les cheveux et les oreilles.
La tenue d’un apiculteur doit être claire, généralement blanc crème. Il porte un vêtement protégeant tous les membres, une coiffe munie d’un voile métallique suffisamment serré et des gants, mais ceux-ci limitent la précision des manipulations.
[modifier] L’enfumage
Toute intervention à l’intérieur de la ruche nécessite l’enfumage de la colonie. L'ouverture de la ruche doit se faire uniquement par beau temps. Ainsi, un maximum d'abeilles seront à l'extérieur de la ruche, ce qui facilitera l'intervention dans la ruche. Cette opération se fait à l’aide d’un enfumoir. Il en existe de nombreux modèles, bien qu'ils fonctionnent tous sur le même principe. La fumée est produite par un combustible emprisonné dans un récipient en tôle, la combustion est incomplète et produit beaucoup de fumée. Un soufflet permet de chasser la fumée du récipient à travers une cheminée conique et de diriger son flux. La matière brûlée peut être de la paille, des aiguilles de pin, du carton non traité…
L'action de la fumée :
Pendant un certain temps, on pensait que la fumée provoquait une boulimie de miel chez les abeilles. Les abeilles trop grosses ne pouvaient donc plus utiliser leur dard. Il fallut attendre 1957, et les travaux de Goillot pour mettre un terme à cette croyance infondée. Il démontra d'une part, que le comportement alimentaire des abeilles reste inchangé durant l'enfumage. D'autre part, il prouva que la fumée masque les phéromones d'alarme émises par les ouvrières lors d'une attaque extérieure de la colonie. Ceci explique le comportement relativement calme de la colonie lors d'une intervention avec de la fumée.
Les travaux finis, les abeilles ventilent la ruche pour chasser la fumée, après quinze à vingt minutes, elles reprennent leurs activités.
[modifier] Pathologie émergente ?
Les apiculteurs ont subi et parfois provoqué (introductions imprudentes d'abeilles parasitées) de lourdes pertes dues à l'épidémie mondiale de varroa dans les années 1980.
Depuis 2006 aux USA et depuis les années 2000 au moins en Europe et presque partout dans le monde, des abeilles domestiques et parfois sauvages semblent maintenant massivement touchées par un recul inexpliqué de leurs populations. On parle de « syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles », ou CCD ( pour Colony Collapse Disorder) pour décrire le fait que des milliards d'abeilles ne rentrent pas dans leur ruche. Le taux de ruches abandonnées ou presque désertées atteint 70% voire 80 % dans les régions et pays les plus touchés.
[modifier] L’apiculture pastorale ou transhumante
Le rayon efficace de récolte des abeilles (2 à 3 kilomètres) limite la production d'un rucher fixe. L’apiculture pastorale déplace les ruches de site en site au gré des miellées. Très ancienne, elle était déjà pratiquée par les nomades qui emportaient leurs ruches à dos d’animal. En Italie sur le Pô, ou en Égypte sur le Nil, les ruches étaient chargées sur des bateaux qui remontaient le fleuve dans les régions à miellées plus favorables. Les ruches étaient pleines lorsqu’une ligne limite de flottaison était atteinte.
Aujourd’hui les ruches sont embarquées dans des remorques automobiles ou camions à la tombée de la nuit (lorsque la plupart des abeilles sont rentrées) pour arriver à destination au lever du soleil. Elles sont déchargées et mises en place dans le rucher pastoral ou - pour limiter les manutentions - restent en place sur des remorques ou véhicules aménagés à cet effet. L'apiculteur essaye de suivre les variations de floraisons liées à l’altitudes et à l’avancée des saisons, en commençant par les plaines et vallées bien exposées d’avril à juin, en rejoignant les floraisons plus tardives de montagne en juillet et août, pour finir par les récoltes de miellats de sapin, avant un retour en plaine pour l’hivernage.
Les zones d'openfields et d'agriculture intensive ont souvent perdu tout ou partie de leurs abeilles sauvages. Et les floraisons synchrones, brutales et brèves qui caractérisent les immenses cultures intensives ne permettraient plus aux abeilles d’être nourries toute l’année. Dans certaines zones (ex : champs d'amandiers aux USA) les arboriculteurs fruitiers manquent aussi d’abeilles.
Ces agriculteurs louent donc des ruches que des « locateur d'abeilles » viennent disposer près de leurs champs ou vergers au moment de la floraison. Ils proposent des ruches d’Apis mellifera, mais aussi d’abeilles moins productrices de miel, mais plus résistantes et aptes à féconder les cultures (ex : Megachile rotundata introduite et naturalisée en Amérique du Nord, dite « découpeuse de la luzerne » considéré comme le seul pollinisateur fiable pour la luzerne au Canada[1], bien qu'elle puisse véhiculer un champignon très pathogène pour la luzerne (Verticillium albo-atrum)[2]), voire des bourdons, jugés plus résistants et plus actifs à basse température (10 - 18 °C) que les abeilles[3]. Néanmoins certaines espèces de bourdons semblent aussi en forte voie de régression.
[modifier] Les produits de la ruche
[modifier] Le miel
Les ruches modernes sont construites de façon à ce que le miel soit extrait simplement alors que l'extraction du miel des ruches anciennes entrainaient la destruction de celle-ci. Les panneaux verticaux des ruches modernes peuvent être extrait indépendamment les uns des autres. Les abeilles ne produisant des couvains que dans les panneaux inférieurs, les panneaux supérieurs ne contiennent que du miel. L'extraction d'un panneau ne détruit donc pas de larve. L'opération nécessite d'autant plus un enfumage que le temps est orageux. Les alvéoles des panneaux peuvent ensuite désoperculé et le miel extrait par gravité ou par centrifugation. Le miel est alors toujours liquide. Il cristalisera (se solidifiera) plus tard pour certains type de miel.
[modifier] Gelée royale
La production de gelée royale fait appel à des techniques particulières, car les abeilles produisent juste la quantité nécessaire à l’élevage du couvain et elle n’est pas stockée. Elle est pratiquée par des apiculteurs spécialisés. Les ruches sont conduites comme pour l’élevage de reines, la ruche est rendue orpheline en lui enlevant la reine. Des cadres sont placés dans la ruche avec des ébauches de cellules royales dans lesquelles l’apiculteur a mis des larves d’ouvrières âgées de 12 à 36 heures. Les ouvrières vont donner à ces ébauches la taille définitive des cellules à reines. Les nourrices servent de la gelée royale en abondance aux jeunes larves. Après 3 jours les cellules ont atteint leur maximum d’abondance. Les cadres sont alors retirés, la gelée royale est prélevée par aspiration cellule par cellule. Une ruche peut donner maximun 300 grammes de gelée par an.
Dès son prélèvement, la gelée royale est mise en flacons de verre. Flacons qui sont hermétiquement fermés par un bouchon en plastique (le métal est attaqué car la gelée royale est acide et a un pH de 4), puis entreposés au froid (de 2 à 5 °C) dans une atmosphère exempte d’humidité et à l’abri de la lumière. Dans de telles conditions, la gelée royale se conserve parfaitement pendant plusieurs mois.
On y trouve également des vitamines (la gelée royale est le produit naturel connu le plus riche qui soit en vitamine B5), des oligo-éléments, de l’acétylcholine (jusqu’à 1 mg/g), des facteurs antibiotiques particulièrement actifs sur les proteus et escherichia coli B (plus connu sous le nom de colibacille). Ce produit est recherché et se vend plus cher.
[modifier] Le pollen
Chez les végétaux supérieurs, le grain de pollen constitue l’élément fécondant mâle de la fleur. Le pollen produit se trouve sur les anthères des étamines. Sa forme, sa couleur et sa dimensions varient considérablement d’une plante à l’autre. Pour être fécondée, une fleur doit recevoir du pollen sur son pistil (organe femelle des plantes à fleurs).
Toujours présent en petite quantité dans le miel, son étude permet d’identifier les origines botaniques de celui-ci. Cette technique d’identification des miels à partir des pollens qu’il contient s’appelle la melissopalynologie.
Les plantes entomophiles utilisent en grande partie les insectes pour leur pollinisation. L’abeille, en passant de fleur en fleur, dépose des grains de pollen de l’une sur le pistil de l’autre. L’abeille est largement utilisée pour la pollinisation des plantes cultivées, en particulier pour les arbres fruitiers. On estime que la valeur économique apportée par les abeilles dans la pollinisation est de 12 à 15 fois supérieure à celles des produits de la ruche.
La récolte du pollen par l’abeille est possible grâce à l’adaptation spécifique des pattes postérieures des ouvrières. Elle utilise la brosse à pollen située sur la face interne du métatarse pour récupérer le pollen dispersé sur son corps, puis le pousse et le tasse dans la corbeille à pollen située sur la face externe du tibia de la patte opposée. Un poil unique dans la corbeille sert de mât qui maintient la pelote de pollen. Une pelote pèse environ 6 milligrammes, l’abeille en transporte deux. Dans la ruche, le pollen est tassé, avec la tête, par d’autres ouvrières, dans des alvéoles.
[modifier] Composition du pollen.
Le pollen est d’abord une source de protides pour les abeilles, il entre dans la composition de la bouillie distribuée au couvain.
Le pollen est également riche en d’autres substances, sa composition moyenne est de :
- protides : 20 % (acides aminés libres et protéines)
- glucides : 35 %
- lipides : 5 %
- eau : 10 à 12 %
D’autres composants sont présents comme des vitamines, des oligo-éléments, des enzymes (amylase, invertase, certaines phosphatases), des substances antibiotiques actives sur toutes les souches de colibacilles et certaines de proteus et salmonelles. On y trouve aussi la rutine, une substance accélératrice de la croissance, des substances œstrogéniques, et de nombreux pigments qui donnent la couleur d’un pollen déterminé.
[modifier] Récolte et conservation du pollen
La récolte du pollen est assez récente. Les apiculteurs ont mis au point une trappe à pollen placée à l’entrée de la ruche. Pour y pénétrer, les abeilles doivent passer au travers d’ouvertures étroites, provoquant la chute de pelotes de pollen dans un tiroir situé en dessous. Le dispositif est conçu de manière à ce que seulement 10 % du pollen soit prélevé, car il est indispensable à la croissance des colonies. Les tiroirs sont prélevés tous les un ou deux jours. Les pelotes de pollen sont séchées à 40 °C par le passage d’un courant d’air chaud et sec traversant des claies sur lesquelles elles sont étalées. Elles sont sèches dès lors qu’elles n’adhèrent plus les unes aux autres. Hydrophiles, il faut les stocker dans des récipients hermétiques.Une nouvelle méthode consiste à congeler les pelotes dès la récolte des tiroirs
[modifier] La propolis
Les principales essences produisant de la propolis en Europe sont des conifères (pin, sapin, épicéa), plusieurs espèces de peupliers (qui semblent être la source la plus importante), l’aulne, le saule, le marronnier d'Inde, le bouleau, le prunier, le frêne, le chêne et l’orme.
La propolis recueillie dans la ruche est constituée globalement de :
résines et baumes | 50 à 55 % |
cire | 30 à 40 % |
huiles volatiles ou essentielles | 5 à 10 % |
pollen | 5 % |
matières diverses | 5 % |
La propolis contient également beaucoup d’autres éléments comme des acides organiques, de très nombreux flavonoïdes, des oligo-éléments, de nombreuses vitamines.
[modifier] La cire
La cire est une excrétion produite par 8 glandes cirières situées sous l’abdomen des jeunes abeilles, entre leurs 12e et 19e jours, pour bâtir les rayons de la ruche. L’abeille a besoin de 10 à 11 kg de miel pour produire 1 kg de cire. La cire appartient à la famille chimique des cérides, elle est constituée d’acides et d’alcools gras à très longues chaînes (20 à 60 carbones). Son point de fusion est d’environ 64 degrés Celsius et sa densité de 0,97. Elle est insoluble dans l’eau et résiste à l’oxydation.
Autrefois elle était utilisée dans la fabrication de chandelles
Aujourd’hui elle sert à fabriquer des feuilles de cire gaufrée qui sont placées dans les ruches afin d’économiser du travail aux abeilles et donc du miel. Son usage dans la ruche permet aussi de diriger l'orientation des constructions de rayons, ou le type de cellules construites, pour favoriser par exemple la ponte de cellules femelles, qui donneront des butineuses dans des ruches à production majoritaire de miel.
Elle entre dans la composition d’encaustiques pour l’ameublement et les parquets.
[modifier] L'apithérapie
L’apithérapie est un autre débouché pour les apiculteurs. Beaucoup utilisé autrefois, dans les préparations médicinales traditionnelles, le miel est tombé en désuétude avec la médecine récente. Mais depuis quelques années, certaines vertus thérapeutiques du miel et de la propolis ont été confirmées. En outre, le venin d’abeille, le pollen et la gelée royale sont des produits dont les propriétés ont été découvert récemment. Ils n'ont pu l'être qu'avec la mise au point de techniques de récolte. L'apithérapie reste cependant un secteur négligeable.
[modifier] Consommation des larves
Les larves d'abeilles peuvent être consommées par les humains, mais cette pratique reste très marginale dans les pays occidentaux, beaucoup plus fréquente dans les pays où l'abeille existe à l'état sauvage et où la pratique apicole est beaucoup plus proche d'une chasse aux rayons [4]que l'on consomme alors entier. Les protéines des larves d'abeilles sont riches en acides aminés élémentaires, dont la bio-disponibilité est maximale, et la digestion n'amène aucune fatigue, lorsqu'elle devient usuelle. La production de ces protéines, lorsqu'elles sont issues de ruches en zones agricoles préservées, constitue une excellence écologique: un produit riche, conservable 2 jours, emballé par la nature, avec l'empreinte écologique la plus basse possible, en comparaison à d'autres protéines. L'homme a par contre toujours été en concurrence avec d'autres mammifères qui consomment des larves, comme l'ours qui contrairement aux idées reçues, les préfèrent au miel. Il est aisé de les retirer de la ruche car en général peu d'abeilles travaillent sur les rayons operculés où se trouvent les larves de plus grande taille. On peut aussi manger la cire avec.
[modifier] Économie
Produit | 1964 | 1969 | 1974 | 1979 | 1984 | 1989 | 1994 | 1999 | 2004 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
cire | 30 | 37 | 41 | 44,5 | 47,5 | 47 | 52 | 57,5 | 60 |
miel | 752 | 756 | 793 | 906 | 995 | 1146 | 1118 | 1237 | 1374 |
[modifier] Flore mellifère
Liste non-exhaustive des plantes mellifères en France :
Plantes | Nectar | Miellat | Pollen | Floraison | Observation |
Abricotier (Prunus armenica) | * | * | *** | Février – Avril | Cultures |
Acacia Robinier (Robina pseudoacacia) | *** | - | ** | Mai | Bois |
Ailante (Ailanthus altissima) | * | - | - | Juin – Juillet | Parcs |
Amandier (Prunus dulcis) | *** | - | ** | Février – Avril | Cultures |
Arbousier (Arbutus unedo) | ** | - | - | Octobre – Janvier | Maquis |
Arbre à papillons (Buddelia) | * | - | - | Juillet – Octobre | Jardins - Friches |
Arbre de Judée (Cercis siliquastrum) | ** | - | * | Mai | Parcs - Jardins |
Asphodèle (Asphodelus albus) | * | - | - | Avril – juin | Maquis |
Aster (Aster) | ** | - | * | Sept. - Novembre | Jardins |
Aubépine (Crataegus monogyna) | ** | - | *** | Avril - Juin | Haies et lisières |
Ballote noire (Ballota nigra) | ** | - | ** | - | Friches |
Bardane commune (Barbarea vulgaris) | ** | - | ** | - | Friches |
Bouillon blanc (Verbascum thapsus) | - | - | *** | Juin - Septembre | Talus |
Bouleau (Betula) | - | - | ** | Mars – Avril | Bois |
Bourdaine (Frangula alnus) | ** | - | ** | Mai - Juin | Haies |
Bourrache (Borago officinalis) | ** | - | - | Juin – Août | Talus |
Brunelle (Prunella vulgaris) | *** | - | *** | Juin - Septembre | Talus |
Bruyère (Erica herbacea) | ** | - | ** | Mars Juillet | Sous-bois |
Bryone dioïque (Brionia dioïca) | * | - | * | - | Haies - Bois |
Buis (buxus sempervirens) | * | - | ** | Avril – Mai | Lisières - Jardins |
Buisson ardent (Pyracantha) | *** | - | ** | Mai – Juin | Haies |
Callune (Calluna vulgaris) | *** | - | *** | Juin - Septembre | Sous-bois |
Carotte (Daucus carota) | * | - | ** | Mai - Juillet | Cultures |
Catalpa (Caltapa bignonioides) | * | - | * | Juillet – Août | Parcs |
Centaurée jacée (Centaurea jacea) | ** | - | * | Juin - Septembre | Prés |
Cerisier (Prunus avium, cerasus) | ** | ** | *** | Mars –Mai | Bois - Vergers |
Chardon à aiguilles (Cardus pycnocephalus) | * | - | * | Mai – Juin | Friches |
Châtaignier (Castanea sativa) | ** | ** | ** | Juin – Juillet | Cultures |
Chênes (Quercus) | - | ** | - | Mars – Mai | Bois |
Chèvrefeuille (Lonicera fragantissima) | ** | - | - | Avril – Mai | Bois |
Chicorée sauvage (Cichorium intybus) | * | - | ** | - | Talus - Friches |
Ciste blanc (Cistus albidus, salviifolius) | - | - | ** | Avril – Juin | Garrigues |
Clémentinier (Citrus clemntina) | *** | ** | * | Mars – Mai | Cultures |
Colza (Brassica napus) | *** | - | ** | Avril – Mai | Cultures |
Coquelicot (Papaver rhoeas) | - | - | *** | Mai – Juillet | Champs - Friches |
Cotonéasters (Cotoneasters) | *** | - | * | Juin | Jardins |
Dorycnium (Dorycnium pentaphyllum) | ** | - | * | Avril – Mai | Garrigues |
Epilobe (Epilobium angustifolium, hirsutum) | *** | - | ** | Juin - Septembre | Prairies |
Erable (Acer campestre) | *** | ** | ** | Avril – Mai | Bois |
Eucalyptus (Eucalyptus melliodora, rostrara) | *** | - | - | - | Sud France |
Févier d’Amérique (Gleditschia triacanthos) | *** | - | - | Juin | Parcs |
Framboisier (Rubus idaeus) | *** | - | ** | Mai – Juillet | Bois - Cultures |
Germandrée (Teucrium montanum) | ** | - | * | Mai – Août | Rocailles |
Grande camomille (Tanacetum parthenium) | * | - | ** | - | Friches |
Groseillier (Ribes rubrum) | * | - | ** | Avril - Mai | Bois - Cultures |
Hellébore (Helleborus niger) | ** | - | ** | Janvier – Avril | Rocailles |
Houx (Ilex aquifolium) | ** | - | ** | Mai - Juin | Sous-bois |
Lavande (Lavandula angustifolia) | *** | - | * | Juin – Septembre | Cultures |
Lierre (Hedera helix) | *** | - | *** | Sept.- Octobre | Bois - Ruines |
Luzerne (Medicago sativa, lupilina) | *** | - | * | Avril – Octobre | Talus - Cultures |
Maïs (Zea mays) | - | - | ** | Juin – Août | Cultures |
Marronnier (Aesculus hippocastaneum) | ** | - | ** | Mai – Juin | Parcs |
Mauve (Malva sylvestris) | ** | - | * | Mai – Octobre | Talus |
Mélilot blanc (Melilotus albus) | *** | - | * | Juin – Septembre | Talus |
Millepertuis (Hypericum perforatum) | - | - | ** | Juin – Septembre | Friches |
Moutarde (Sinapis alba) | *** | - | ** | Mai – Septembre | Cultures - Friches |
Noisetier (Coryllus avellana) | - | ** | ** | Janvier - Mars | Bois |
Oignon (Allium cepa) | * | - | ** | Juillet – Septembre | Cultures |
Origan (Origanum vulgarum) | - | - | ** | Juin – Septembre | Talus |
Panigaut champêtre (Eryngium campestre) | ** | - | ** | - | Friches |
Paulownia (Paulownia tomentosa) | * | - | * | Avril – Mai | Parcs |
Pêcher (Prunus persica) | * | - | ** | Mars – Avril | Cultures |
Perce-neige (Galanthus nivalis) | * | - | * | Janvier – Mars | Prairies |
Peuplier (Populus) | - | ** | ** | Mars - Avril | Culture |
Phacélie (Phacelia tanacetifolia) | *** | - | ** | Juillet – Septembre | Cultures |
Pissenlit (Taraxacum officinale) | *** | - | *** | Mai - Juin | Prairies |
Poirier (Pyrus pyraster) | * | * | * | Mars - Mai | Bois - Cultures |
Pommier (Malus) | *** | - | * | Mars - Mai | Bois - Cultures |
Prunellier (Prunus spinosa) | ** | - | ** | Mars - Avril | Haies |
Réséda blanc (reseda alba) | * | - | *** | - | Friches |
Rhododendron (Rhododendron ferrugineum) | *** | - | - | Juin – Juillet | Landes |
Romarin (Rosmarinus officinalis) | *** | - | * | Novembre – Avril | Garrigues |
Ronce (Rubus fructicosus) | ** | - | ** | Juin - Août | Haies - Friches |
Sainfoin (Onobrychis viciifolia) | ** | - | - | Mai - Août | Cultures |
Salicaire (Lythrum salicaria) | *** | - | ** | Juin – Septembre | Lieux humides |
Sapin (Abies alba) | - | *** | * | Mai | Bois |
Sarrasin (Fagopyrum esculentum) | ** | - | * | Juin – Septembre | Cultures |
Sarriette (Satureia montana, hortensis) | * | - | ** | Juin – Septembre | Maquis - Jardins |
Sauge (Salvia pratensis) | *** | - | ** | Mai - Juillet | Prairies |
Saule marseault (Salix caprea) | ** | - | *** | Février – Mars | Lisières |
Scabieuse (Scabiosa columbaria) | *** | - | * | Juillet – Octobre | Prairies |
Seringat (Philadelphus coronerius) | * | - | * | Mai – Juin | Parcs |
Serpolet (Thymus serpyllum) | ** | - | - | Juin – Septembre | Rocailles |
Sophora (Sophora japonicum) | *** | - | * | Juillet – Septembre | Parcs |
Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) | ** | - | * | Mai – Juin | Bois - Jardins |
Sumac de Virginie (Rhus) | *** | - | - | Mai – Juin | Parcs - Jardins |
Thym (Thymus vulgaris) | *** | - | - | Avril – Septembre | Jardins |
Tilleul (Tilia cordata, platyphyllos) | *** | ** | ** | Juin – Juillet | Bois - Jardins |
Tournesol (Helianthus annuus) | ** | - | *** | Juillet – Août | Cultures |
Trèfle (Trifolium repens, incarnatum) | *** | - | ** | Mai – Juillet | Talus - Prairies |
Troène (Ligustrum vulgare) | ** | - | * | Mai – Juin | Haies - Friches |
Tussilage (Tussilago farfara) | - | - | * | Février - Avril | Friches Talus |
Verge d’or (Solidago virgaurea) | ** | - | ** | Juillet – Octobre | Bois - Friches |
Vigne vierge (Parthenocissus tricuspidata) | *** | - | - | Juin – Juillet | Murs |
Vipérine (Echium vulgare) | *** | - | * | Mai – Juillet | Talus |
[modifier] Quelques personnalités
- Charles Darwin : (1809-1882) dans son ouvrage sur l'origine des espèces (On the origin of species by Means of Natural Sélection or the Preservation of Favoured Races in the Struggle for life), Darwin parle de l'abeille qu'il a étudiée longuement notamment par rapport à son instinct de bâtisseuse extraordinaire. Il démontre ainsi dans le chapitre VII, que l'abeille construit ses alvéoles par sélection naturelle en gagnant en solidité et en économisant la place et la matière première. Ainsi, la forme hexagonale ne serait pas un hasard mais bien une nécessité.
- Adam (Frère) : (1898-1996) né en Allemagne, infatigable voyageur apicole, et auteur de nombreux ouvrages, il créa, par croisement des meilleurs souches, l'abeille buckfast.
- Saint Ambroise : (340-397) évêque de la ville de Milan, Saint patron des apiculteurs, des abeilles et de la ville de Milan.
- Ursmar Baudoux : D'origine Belge (Binche 1867-1934), il augmenta la capacité des cellules, mit au point des instruments de mesure et "créa" des abeilles plus grandes avec une langue plus longue qui permit de récolter davantage de nectar.
- Gaston Bonnier : (1853-1922) - Célèbre botaniste français qui a travaillé avec G. De LAYENS sur des ruchers expérimentaux, et dont les observations furent des références dans ce domaine.
- Charles Dadant : (1817-1902) - Né en France, il rejoint les États-Unis en 1863 où il met au point la ruche portant son nom. La société familiale qu'il fonda perdure toujours après 5 générations.
- Georges de Layens :
- Jean Hurpin : débute en apiculture en 1900. Il fonde en 1920, avec l’instituteur Jean Guerre, le journal « L’Abeille de France et l’apiculteur ». Il perfectionne la ruche De Layens et publie de nombreux ouvrages apicoles.
- Lorenzo Langstroth: américain, met au point sa ruche en 1860, c'est actuellement une des plus répandues au monde.
- Jean-Baptiste Voirnot (abbé) : (1844-1900) français, créateur de la ruche Voirnot
- Karl von Frisch : (1886-1982) zoologiste et éthologiste autrichien ayant décrypté le langage des abeilles, notamment leurs danses de localisation des sources de nectar. Prix Nobel de médecine 1973.
- Émile Warré (Abbé): (????-1951) - français, a mis au point la ruche portant son nom après avoir étudié tous les types de ruches disponibles à son époque. Il en eut 350, avec un minimum de 10 à 12 par modèle, placées dans des situations identiques, même rucher, même direction…
[modifier] Glossaire
- Barres et barrettes
- planchettes disposées parallèlement et horizontalement en haut des ruches, sous lesquelles les abeilles vont bâtir leurs rayons. L'apiculteur les amorce en fixant une bande de cire gaufrée sur leur face inférieure qui servira de guide aux abeilles. Les barrettes sont utilisées dans les ruches Warré, leur largeur est d’environ 25 mm et leur épaisseur d’environ 9 mm, elles ne sont pas jointives de manière à ce que les abeilles puissent circuler entre le corps et les diverses hausses, le dernier étage est fermé par un couvercle (couvre cadre). Les barres sont utilisées dans des ruches horizontales type top-bar, leur largeur est d’environ 35mm et leur épaisseur d’environ 25 mm. Elles sont montées jointives et forment une fois en place le couvercle de la ruche.
- Cellule ou alvéole
- compartiment de section hexagonale et d’axe légèrement incliné par rapport à l’horizontale (d’environ 13 °) qui forme le motif de base des rayons d’une ruche et peut servir à divers usages : déshydratation de l’eau du nectar, maturation et stockage du miel, stockage du pollen, élevage des larves d’ouvrières.
- Cellule de sauveté
- cellule construite par les ouvrières pour la production de reines dans les ruches orphelines.
- Cire gaufrée
- présentée en feuilles, il s’agit d’une pellicule de cire naturelle sur laquelle une machine a marqué à chaud et sur les deux faces l’ébauche du fond des futurs alvéoles : placées verticalement sur des cadres de bois et rigidifiées par un fil métallique situé dans leur épaisseur et qui les parcourt en zigzag et de bord à bord, ces feuilles facilitent la tâche des abeilles cirières à qui l’apiculteur les proposent comme ébauches sur lesquelles elles vont construire les parois des divers alvéoles.
- Couvain
- ensemble des œufs, larves et nymphes contenus dans une ruche.
- Entomophile
- se dit des plantes utilisant les insectes comme vecteur pour leur fécondation.
- Faire la barbe
- comportement des abeilles qui dénote que la ruche est insuffisamment aérée ou manque de fraîcheur ; généralement, on observe ce phénomène lors des fins d’après-midi les plus chaudes de l’été : les abeilles, battant des ailes avec un bruissement caractéristique, se disposent en grand nombre sur la planche de vol ou restent suspendues les unes aux autres, les plus élevées étant accrochées au rebord de la planche de vol ou sur la paroi du corps de ruche qui surplombe l’entrée ;
- Jabot
- poche communiquant avec l’estomac, isolée de celui-ci par un clapet.
- Mellifère
- plantes donnant en abondance des substances sucrées accessibles aux abeilles domestiques.
- Opercule
- fine membrane de cire fermant une cellule.
- Organoleptique
- qui agit sur la perception sensorielle, pour les aliments : goût, odeur, couleur, aspect, consistance…
- Partition
- cloison mobile épousant la section d'une ruche, placée parallèlement aux rayons elle permet de réduire le volume de la ruche. Dans le but de faciliter son maintient en température par les abeilles lors de l'hivernage ou lorsque la colonie est faible.
- Planche de vol (ou d’envol)
- petite surface plane, placée à la base du corps de ruche et légèrement inclinée vers l’extérieur : elle sert de piste de décollage ou d’atterrissage aux butineuses, ainsi que de poste de garde aux gardiennes (sentinelles).
- Ruche orpheline
- ruche n’ayant plus de reine.
- État de bruissement
- état d’une ruche enfumée émettant un bourdonnement intense, suite à son enfumage.
- Spermathèque
- réservoir dans l’abdomen de la reine contenant la semence des bourdons qui servira à féconder les œufs d’ouvrières et de reines.
- Top-Bar
- terme anglo-saxon désignant les barres, c'est aussi le nom d'une ruche munie de ces mêmes barres. Cette ruche, horizontale, se présente comme une profonde gouttière de section trapézoïdale, fermée par un toit. De faible coût elle a été créée initialement pour les pays en voie de développement.
[modifier] Bibliographie
E. Alphandery, Traité complet d'apiculture, Paris, Editions Berger-Levrault, 1931
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
- Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles (= CCD ( pour Colony Collapse Disorder)
- Gaucho (insecticide) | Varroa
- Abeille | Abeille à miel
- Cire d'abeille | Miel | Gelée royale
- Apidologie (en), branche correspondante de l'entomologie.
- Alvéole d'abeille
- Ruche
- Varroa destructor
[modifier] Liens externes
- Union Nationale de l'Apiculture Française - UNAF
- ApiWiki
- Synthèse officielle Données apicole 2005 en France
- Centre suisse de recherches apicoles
- Le Peuple des Abeilles, site d'Éric Tourneret, photographe apicole (photothèque en ligne)
- Société Centrale d'Apiculture, une des premières associations apicoles de France (cours d'apiculture, animations pédagogiques pour les classes, conférences et fond historique sur l'histoire de l'apiculture)
- Le Monde des abeilles (Apoidea Apiformes) (Diaporama commenté ; H. Mouret, Arthropologia) (fr)
[modifier] Notes et références
- ↑ http://www2.agr.gc.ca/publicentrale/publication_view.cfm?lang=fr&publication_id=1495F&CFID=1174676&CFTOKEN=956 page du Ministère canadien de l'agriculture, sur Megachile rotundata
- ↑ Fiche Inist sur la verticillose
- ↑ article du journal Le devoir, « Le «syndrome de l'effondrement» des abeilles », du 24 août 2007
- ↑ [Eva Crane (1999). The World history of beekeeping and honey hunting, Duckworth (Londres) : xxii + 682 p. . (ISBN 0-415-82467-7) ]
- ↑ Livestock Primary sur faostat.fao.org, FAO