Armand-Joseph Guffroy
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Armand-Benoît-Joseph Guffroy, né le 10 novembre 1742 à Arras (Artois), mort le 9 février 1801 à Paris, est un homme de loi et une personnalité politique de la Révolution française.
Avocat au conseil d'Artois, il est nommé en 1787 membre de l'Assemblé provinciale de l'Artois. Au début de la Révolution, il se distingue par quelques écrits politiques très favorables aux idées nouvelles, ce qui vaut d'être élu juge de paix à Arras en 1790 puis député du Pas-de-Calais à la Convention nationale le 9 septembre 1792, le 7e sur 11 avec 458 voix sur 766 votants.
Dès son arrivée, il fonde un journal, le Rougiff, ou la France en vedette, dont le titre forme une anagramme de son nom et où il soutient la politique de la Montagne. Il fait également paraître un Discours sur ce que la nation doit faire du ci-devant roi. Lors du procès de Louis XVI, il vote en faveur de la mort et contre le sursis. Opposé à la Gironde, il applaudit à sa chute, après les journées des 31 mai et 2 juin 1793.
Entré au comité de sûreté générale, il fait placé le buste de Descartes au Panthéon et réclame le même honneur pour Fénelon le 4 octobre 1793, motion rejetée sur proposition de Bazire, qui fait remarquer que Fénelon a écrit un traité pour prouver que le gouvernement monarchique est le meilleur de tous. À la Convention, il fait preuve d'un caractère intraitable à la tribune, qui lui vaut le surnom de Citoyen Échafaud. Mais, jugé peu sincère dans ses polémiques, il est exclu du club des Jacobins. Par ailleurs, son journal est dénoncé par Chasles, qui le dit « infecté du poison aristocratique ». Plusieurs de ses collègues l'accusent d'entretenir des liens avec le marquis de Travanet ou une autre personne attachée auparavant au service du roi.
Le 9-Thermidor, il attaque violemment Robespierre, s'associant ensuite à la réaction thermidorienne. Membre de la commission dirigée par Courtois, qui a la charge d'inventorier les papiers de l'« Incorruptible », on prétend qu'il aurait détruit des pièces pouvant faire douter de son honnêteté.
Le 5 août 1794, il attaque Joseph Le Bon, son compatriote, qui lui répond en citant des passages du Rougiff. Le 4 février 1795, en revanche, il fait l'éloge de la conduite de Cadroy et de Mariette lors de leur mission dans le Midi et fait sanctionner par la Convention les mesures de rigueur prises à cette occasion. Le 27 mars, il accuse Duhem de correspondre avec des jacobins emprisonnés à la Bourbe et de comploter avec eux contre la Convention. Deux jours après, il fait décréter par l'assemblée que Billaud-Varenne, Collot d'Herbois et Barère, alors prévenus, soit entendus sur-le-champ.
Ses discours et ses écrits en faveur de la réaction lui valent à son tour de violentes attaques. En l'an V, Couchery prouve au Conseil des Cinq-Cents que Guffroy s'est livré à une dénonciation mensongère à l'encontre de Rougeville d'Arras, dont il était le débiteur, et qu'il avait obtenu l'arrestation de son fils. Ces révélations déconsidèrent Guffroy, qui se retire à Arras.
Toutefois, il finit par obtenir, à force de sollicitations, le poste de chef-adjoint au ministère de la Justice, qu'il occupe jusqu'à sa mort, en 1801.
[modifier] Source
- Adolphe Robert, Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Bourloton, 1889, tome 3, de Guérin à Guillaume, p. 276-277