Armand Joseph Dubernad

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Blason des du Bernad ou Dubernad
Blason des du Bernad ou Dubernad

Armand Joseph Dubernad, né le 23 novembre 1741 à Bayonne et mort le 9 mai 1799 à Morlaix, est un négociant, financier, franc-maçon et révolutionnaire français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Dubernard est le fils d'un bourgeois de Bayonne. Sa famille est originaire de La Bastide-Clairence et avant cela de Laplume, dans le nord de la Gascogne.

[modifier] Avant la Révolution

Lorsque la Révolution française commence, Armand Joseph Dubernad possède plusieurs sociétés de négoces avec la Chine, l’Europe, les Indes orientales et occidentales, à Morlaix, Séville et Cadix. Il est l’un des principaux actionnaires de la banque de Saint-Charles et de différentes sociétés qui financent de grands travaux et contribuent à réduire la dette espagnole. Son cousin proche, le comte François Cabarrus, est ministre du roi Charles III d'Espagne. Ses cousins, les Lesseps et les Cabarrus, son beau-père, son beau-frère et son frère sont de riches diplomates. Dubernad joue également un rôle de précurseur dans le domaine des assurances maritimes. Né à Bayonne, c’est néanmoins à Morlaix qu’il crée la chambre de commerce et une ligne maritime avec l’Andalousie. Grâce à lui et à sa famille, les productions de la Basse-Bretagne ne passent plus par Saint-Malo.

Cet homme comblé a néanmoins été persécuté par l’Inquisition à Cadix. Peut-être en partie du fait de ce combat, nous le retrouvons orateur de la principale loge maçonnique de Morlaix, l’École des Mœurs, et à la Chambre de littérature et de politique. Comme les hommes de sa belle-famille, il est maire et lutte dès 1783 contre les abus que commettent les évêques et les aristocrates.

[modifier] Pendant la Révolution

Son cousin et protecteur, le ministre, François Cabarrus, peint par Goya
Son cousin et protecteur, le ministre, François Cabarrus, peint par Goya

Il est élu, en 1788, député du Tiers état à Rennes, puis député de la Sénéchaussée de Morlaix, et devient l’un des membres actifs du Club breton. En 1789, Armand Joseph Dubernad est cité en premier parmi les rédacteurs du cahier de doléances de la ville. En 1790, il est le co-fondateur du premier Club des jacobins de Bretagne, dont il sera souvent le président et le meilleur orateur avec son ami, Bouëstard de la Touche. En 1791, il loue la manufacture des tabacs, permettant ainsi à 200 ouvriers morlaisiens de ne pas connaître l'indigence. Il ajoute à ses activités celle d’armateur Corsaire. Pendant la Terreur, Armand Joseph Dubernad reconstruit l'un des châteaux de la femme de Philippe Egalité, la Bourdaisière, à Montlouis détruit suite à un caprice de Étienne François de Choiseul. Mais à cette époque, en Espagne, son frère et son cousin François Cabarrus sont arrêtés. En France, des membres de sa famille sont persécutés, notamment, la future Thérésa Tallien, Notre-Dame de Thermidor.

Après Thermidor, dans la nuit du 14 au 15 Vendémiaire An IV (6/7 octobre 1795), une affiche est placardée à Morlaix, le dénonçant comme aristocrate, royaliste et banquier de Charette. Elle est signée par le frère du général Moreau et par d’autres anciens prisonniers des geôles révolutionnaires.

Dubernad meurt en même temps que la Révolution en 1799, presque ruiné du fait du blocus anglais. Ruine également causée par ses dons ou prêts pour aider les pauvres ou financer les fêtes révolutionnaires. Mais les idées des hommes de 89, souvent d’origines nobles et sacrifiant leurs privilèges, ne sont pas mortes avec eux.

[modifier] Sa famille

Son beau-père, puis son beau-frère, les Lannux de la Chaume sont Consuls d'Espagne en France, avant la Révolution. Son fils se marie avec la fille de Michel Behic, nièce du premier évêque constitutionnel français Louis-Alexandre Expilly de la Poipe, et belle-sœur du frère du général Moreau. Son frère, Salvat du Bernad est un négociant et un financier très important de Séville et le Consul de Toscane en France et en Espagne. Il sera arrêté dès l'entrée en guerre de l'Espagne pour avoir soi-disant voulu incendier la manufacture des tabacs de Séville. Il est agent consulaire de la France à Séville jusqu'en 1812.

Sa petite-fille, Françoise Gaudelet d'Armenonville se marie avec Auguste de Rambaud, puis en secondes noces avec le comte Amédée d'Allonville.

[modifier] Sources :

  • Guy de Rambaud, Dubernad, un financier au service de la Révolution (manuscrit)
  • Guy de Rambaud, Pour l’amour du Dauphin, Anovi 2005, ISBN : 2-91418-02-5, biographie d'Agathe de Rambaud [1]

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