Arvo Pärt
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Arvo Pärt | |
|
|
Naissance | 11 septembre 1935 à Paide Estonie |
---|---|
Profession(s) | Compositeur |
Genre(s) | Musique contemporaine, musique sacrée |
Années actives | depuis 1958 |
Site internet | http://www.arvopart.info/ |
Arvo Pärt, né à Paide au sud de Tallinn en Estonie le 11 septembre 1935, est un compositeur estonien de musique contemporaine vivant à Berlin en Allemagne. Il est souvent associé au mouvement de musique minimaliste qui s'est formé dans les années 1970.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Arvo Pärt entre en 1954 à l'École secondaire de musique de Tallinn. L'année suivante, il doit faire son service militaire, au cours duquel il tient au sein de la fanfare la caisse claire et le hautbois. Il entre au conservatoire de Tallinn en 1957 où il étudie avec Heino Eller. En parallèle, il trouve un emploi à la radio estonienne en tant qu'ingénieur du son, poste qu'il occupe de 1958 à 1967. En 1962, l'une de ses compositions écrite pour chœur d'enfants et orchestre, Notre jardin (1959), le fait connaître dans toute l'Union soviétique et lui permet de remporter le Premier Prix des jeunes compositeurs de l'URSS. Il sort diplômé du conservatoire de Tallinn en 1963.
Au début des années 1970, il s'initie à la composition sérielle, dont relèvent ses deux premières symphonies, ce qui lui attire immédiatement d'importantes inimitiés, la musique sérielle étant considérée comme un avatar de la décadence bourgeoise occidentale. Toutes aussi incorrectes politiquement dans le contexte soviétique, ses compositions d'inspiration religieuse, ainsi que sa technique du collage un temps utilisée, limitent considérablement le rayonnement de son œuvre.
À la fin des années 1970, en proie à une grave crise créatrice, Arvo Pärt renonce au sérialisme et plus globalement à la composition elle-même, et ce durant plusieurs années, temps qu'il consacre à l'étude du plain-chant grégorien et à celle de compositeurs médiévaux français et flamands tels que Josquin des Prés, Machaut, Obrecht et Ockeghem. Ces études et réflexions aboutiront à l'écriture d'une pièce de style intermédiaire, la Symphonie nº3 (1971).
Son évolution stylistique est notable en 1976 avec la composition d'une pièce pour piano devenue célèbre, Für Alina, qui marque une rupture avec ses premières œuvres et qui pose les jalons de son nouveau style, qualifié par lui-même de « tintinnabulum ». L'auteur l'explique ainsi : « Je travaille avec très peu d'éléments - une ou deux voix seulement. Je construis à partir d'un matériau primitif - avec l'accord parfait, avec une tonalité spécifique. Les trois notes d'un accord parfait sont comme des cloches. C'est la raison pour laquelle je l'ai appelé tintinnabulation ». L'année suivante, Pärt écrira dans ce nouveau style trois de ses pièces les plus importantes et reconnues : Fratres, Cantus in Memoriam Benjamin Britten et Tabula rasa.
Accompagné de sa famille, il quitte son pays en 1980 pour Vienne où il obtient la nationalité autrichienne. L'année suivante il part pour Berlin ouest où il vit depuis. De fréquents séjours le conduisent près de Colchester dans l'Essex. Son succès jamais démenti dans tout l'Occident, et particulièrement aux États-Unis, a pour inconvénient de le ranger dans la catégorie des compositeurs « minimalistes mystiques », avec Henryk Górecki et John Tavener. En 1996, il devient membre de l'American Academy of Arts and Letters.
Créateur d'une musique épurée, d'inspiration profondément religieuse, qualifiée par certains de postmoderne, Arvo Pärt creuse à présent le sillon de son style « tintinnnabulien ». Ses œuvres ont été jouées dans le monde entier et ont donné lieu à plus de 80 enregistrements, ainsi qu'à de très nombreuses utilisations pour l'illustration sonores de musiques de films (Les Amants du Pont-Neuf de Leos Carax, Heaven de Tom Tykwer, Gerry de Gus Van Sant, Raisons d'Etat de Robert De Niro parmi de nombreux autres) et de spectacles de danse.
[modifier] Inspiration et style
Elle se caractérise par l'écriture minimaliste de Pärt, cette musique épurée dont il était question plus tôt et qui donne une impression de simplicité. C'est pourquoi certains musicologues, détracteurs de la musique de Pärt, l'ont qualifié de compositeur « simpliste ».
Le premier élément est l'utilisation de rythmes simples tels que « noire, blanche, noire, blanche » ou « blanche, noire, blanche, noire ».
Le second élément est le fameux style tintinnabulie dont il a été question plus haut. Le mot « tintinnabuli » est un dérivé du verbe « tintinnabuler », qui nous vient du latin tintinnabulum, qui signifie « clochette ».
Chez Pärt, le style tintinnabuli s'inspire donc du son de la clochette. C'est lorsqu'un instrument quel qu'il soit, articule son jeu entre trois notes principales, celle de l'accord parfait d'une gamme. Cette simplicité se retrouve donc également dans l'utilisation de notes récurrentes et d'une certaine stabilité de la gamme. Pärt, contrairement à beaucoup de compositeur des époques baroque, classique et romantique, n'utilise donc pratiquement jamais de modulations.
[modifier] Citations du compositeur
« Je pourrais comparer ma musique à une lumière blanche dans laquelle sont contenues toutes les lumières. Seul un prisme peut dissocier ces couleurs et les rendre visibles : ce prisme pourrait être l'esprit de l'auditeur »
« La voix humaine est le plus parfait des instruments »
« Je ne suis pas certain qu'il puisse y avoir du progrès dans l'art »
[modifier] Œuvres
|
|
[modifier] Principaux enregistrements
La plupart sont parus chez ECM New Series, ou chez Harmonia Mundi:
- Lamentate, par The Hilliard Ensemble, et l'Orchestre symphonique de la radio de Stuttgart, chez ECM
- Tabula Rasa, par Gidon Kremer et Keith Jarrett, chez ECM
- Te Deum/Silouans song/Magnificat/Berliner Messe, par le Chœur de chambre du philharmonique estonien, chez ECM
- Orient/Occident, par l'Orchestre symphonique de la Radio suédoise, chez ECM
- Kanon Pokajanen, par Arvo Pärt, chez ECM
- Miserere, par The Hilliard Ensemble, chez ECM
- Alina, par Vladimir Spivakov et Alexander Malter, chez ECM
- Litany, par l'orchestre de chambre Lituanien, chez ECM
- Te Deum, par The Estonian Philarmonic Chamber Choir, Tallinn Chamber Orchestra, chez ECM
- Passio, par The Hilliard Ensemble, chez ECM
- Arbos, par The Hilliard Ensemble, chez ECM
- De Profundis, par le Theatre of Voices, chez HM
- I Am the True Vine, par le Theatre of Voices, chez ECM
- Beatus, par Tõnu Kaljuste, chez Virgin Classics