Aubrac
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Aubrac | |
Continent | Europe |
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Pays | France |
Point culminant | signal de Mailhebiau (1 469 m) |
Longueur | |
Largeur | |
Superficie | 450 km2 |
Chaîne principale | Massif Central |
Âge du massif | 7 à 10 millions d'années |
Type de roches | roches volcaniques |
Sommaire |
[modifier] Géographie
La région de l'Aubrac ou monts d'Aubrac est une zone située à cheval sur les départements de la Lozère, du Cantal et de l'Aveyron. Elle est délimitée au sud par le Lot, au nord par la Truyère et à l'est par la Colagne. Le massif culmine au sud à 1 469 m au signal de Mailhebiau. C'est un massif volcanique relativement ancien (7 à 10 millions d'années) par rapport aux volcans de la chaîne des Puys qui eux, n'ont que quelques milliers d'années. Il forme une longue échine basaltique de direction nord-ouest/sud-est d'une trentaine de kilomètres de long. Cette crête domine au nord-est un haut plateau granitique (altitude moyenne : 1 200 m) qui a la particularité d'avoir été recouvert d'une grande calotte glaciaire (500 km² et 200 m d'épaisseur) à l'ère quaternaire. Le glacier a laissé des marques visibles un peu partout (vallées en U, moraines, blocs erratiques) ainsi que des dépôts étendus d'alluvions (sandur). Ces dépôts sont parfois exploités (sablières d'Usanges). On note également la présence sur le plateau d'un grand nombre de tourbières dont quelques unes sont également exploitées.
Au sud-ouest (côté aveyronnais), le paysage est radicalement différent, la crête domine la vallée du Lot par un abrupt de 1 000 m de dénivelé. C'est le pays des Boraldes, rivières courtes et rapides coulant dans des vallées très encaissées et se jetant dans le Lot.
Le climat sur l'Aubrac est rude et le plateau est souvent très enneigé l'hiver. Le massif compte plusieurs petites stations de ski (Laguiole, Brameloup, Nasbinals, Saint-Urcize). Mais l'essentiel de l'économie est constitué par l'élevage bovin qui bénéficie là de pâturages très riches du fait de la nature volcanique du sous-sol. La race locale est la race Aubrac (petite vache rustique de couleur marron clair).
[modifier] Milieu naturel, flore, zones Natura 2000
Le milieu naturel de l’Aubrac et en particulier sa flore est très riche. Cela tient essentiellement à l’agriculture encore traditionnelle qui favorise une certaine biodiversité. A la belle saison, on trouve un large éventail de fleurs caractéristiques de la moyenne montagne ainsi que quelques raretés. Quelques exemples :
- Dans les bois de hêtres : lis Martagon, calament à grandes fleurs ("le fameux thé d’Aubrac"), prénanthe pourpre, doronic d’Autriche, centaurée des montagnes, dentaires à cinq ou sept feuilles (rare), ail victorial (rare, une seule station à l’est du plateau, plante de haute montagne),...etc.
- Dans les zones humides : droséra (plante carnivore), canneberge, gentiane pneumonanthe, comaret des marais, trèfle en spadices...etc.
- Bord des ruisseaux et mégaphorbiaies : aconit tue-loup et napel (très toxique), renoncule à feuille d’aconit, pigamon à feuilles d’ancolie, adénostyle à feuilles d’alliaire (rare, seulement au dessus de 1200 m),...etc
- Dans les prés et les landes : gentiane jaune, gentiane champêtre, vératre blanc (toxique), arnica des montagnes, narcisse des poètes, trolle d'Europe, dent de chien, pulsatille rouge, fenouil des Alpes (cistre), diverses orchidées (orchis sureau, orchis tâcheté, orchis moucheron...)...etc.
Pour protéger ce patrimoine, des zones natura 2000 ont été créées :
- Aveyron : le plateau central de l'Aubrac aveyronnais a été classé en zone Natura 2000 [1],[2].
- Cantal[3]
- Lozère[4]
[modifier] Histoire
Jadis l'Aubrac était appelé Altobraco, Albracum, Albrac, même Auborac en Provençal. L'Aubrac faisait partie du pays des Gabales (pagus Gabalorum) qui ont donné son nom au Gévaudan et dont la capitale se trouvait à Javols (Andéritum, puis Civitas Gabalorum à l'époque gallo-romaine). Il était séparé au sud du pays des Rutènes par le Lot.Un des sommets de l'Aubrac, connu sous le nom de mont-Hélanus, est bordé par un lac, aujourd'hui appelé lac de Saint-Andéol, où, selon Grégoire de Tours les habitants se réunissaient chaque année pendant quelques jours, y faisant ripaille et jetant des offrandes au dieu du lac. Sous Charlemagne, les prêtres, toujours enclins à se reposer sur les pratiques païennes pour propager leur enseignement, perpétuèrent ce culte en substituant un saint au dieu païen. Cette pratique dura jusqu'à la fin du XIXe siècle où cette pratique fut interdite.
Le village d'Aubrac renferme les restes de l'ancienne Dômerie ou Hôpital d'Aubrac créé par le seigneur flamand Adalard, au retour d'un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. Il se situe au sud du plateau dans le département de l'Aveyron et fait partie de la commune de Saint-Chély-d'Aubrac. Lieux incontournables du Camino frances et de la Via Podiensis, ils furent traversés par des milliers de pèlerins vers Saint-Jacques-de-Compostelle, souvent en provenance de Conques. Le pèlerin, après avoir enduré la rudesse du plateau, se retrouvait à la Dômerie pour s'y restaurer et se reposer et repartait pour Saint-Côme-d'Olt en descendant cette vallée abritée et verdoyante qui mène à Saint-Chély-d'Aubrac en y croisant le Pont des pèlerins.
[modifier] À découvrir
En ce lieu mystérieux qu'est le plateau, plusieurs noms reviennent du fin fond de la mémoire régionale, le mont Hélanus et son lac cités par Grégoire de Tours, comme lieux Gaulois célèbres de l'Aubrac et des "rites payens" liés au Lac. Mais le mont-Hélanus aurait accueilli un concile dans son église de Saint-Hilaire ? (rien est prouvé ; seule la croix des trois évêques étaye ce fait relaté du VIe siècle). Quant à Ad-Silanum ou Adsilanum, certains le situent au Puech Cremat Bas (c'est la version actuelle)...
Voici une antithèse sur la localisation d'Adsilanum : un travail fait sur des cartes anciennes de la Bnf et une carte 3D. Chacun pourra comparer les deux versions. Suite à ce travail on en déduit que la fameuse Voie Romaine qui se trouve sur le GR 65 au dessus des Enfrux, pourrait être une voie Gauloise menant au lac Hélanus lieu de culte et carrefour Gaulois.
[modifier] Légende
Une légende est liée à la Croix des trois évêques, à une heure plus au nord du chemin de Compostelle, se dresse cette modeste croix qui délimite les anciens évêchés d’Auvergne, du Rouergue et du Gévaudan, aujourd’hui du Cantal et l’Aveyron, et de la Lozère donc du Languedoc-Roussillon, de l’Auvergne et du Midi-Pyrénées. Ces prélats durent se réunir pour trancher la sombre histoire de la belle Tétradie enlevée à son brutal seigneur de mari par son cousin Virus. Le seigneur tua Virus mais le comte de Toulouse épousa Tétradie, et le mari réclama la dot. Or Tétradie était Languedocienne, Virus Toulousain, et le mari Auvergnat.
[modifier] Culture
Chaque année, le dernier week-end d'août, le village d'Aubrac accueille une manifestation littéraire : Les Rencontres d'Aubrac[5].
[modifier] L'Aubrac et le Pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle
Les premiers noms qui nous viennent à l'esprit sont les villes étapes de la Via Podiensis du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle :
La prochaine étape étant Saint-Chély-d'Aubrac, mais avant de partir il faut visiter la Dômerie d’Aubrac.
[modifier] Tourisme
- Sur une extrémité du plateau le village de Laguiole est célèbre pour ses couteaux.
- La fête du village d'Aubrac est le 15 août. En ce lieu se trouve aussi la « maison de l'Aubrac »[6].
- L'endroit se prête à la cueillette en pleine saison... En particulier celle du thé d'Aubrac, sorte de thé sauvage, consommé en tisanes.
- Quelques sites à visiter :
- Quatre lacs d'origine glaciaire sont accessibles depuis la route D52 qui va de Nasbinals à Saint-Germain-du-Teil (appelée localement la route des lacs) : lac des Salhiens (le ruisseau qui s'en échappe forme la cascade du Déroc), lac de Souveyrols (le plus petit), lac de Saint-Andéol (le plus grand et le plus chargé d'histoire - voir plus haut), lac de Born (le plus retiré).
- Plusieurs sommets peuvent être gravis sans difficulté (du sud au nord) : le pic de Mus (1 324 m), le Mountasset (1 407 m), le signal de Mailhebiau (1 469 m), le puy d'Alteteste (« La haute tête », 1 448 m), le puy de Gudette (1 427 m), les truques d'Aubrac (1 440 m), le Drellier (1 342 m) et le puy du Roussillon (1 407 m, sommet des pistes de ski de Laguiole).
[modifier] L'Aubrac vu par Julien Gracq
« Une attraction sans violence, mais difficilement résistible me ramène d’année en année, encore et encore, vers les hautes surfaces nues, basaltes ou calcaires du centre et du sud du Massif : l’Aubrac, le Cézallier, les planèzes, les causses. Tout ce qui subsiste d’intégralement exotique dans le paysage français me semble toujours se cantonner là : c’est comme un morceau de continent chauve et brusquement exondé qui ferait surface au-dessus des sempiternelles campagnes bocagères qui sont la banalité de notre terroir. Tonsures sacramentelles, austères, dans notre chevelu arborescent si continu, images d’un dépouillement presque spiritualisé du paysage, qui mêlent indissolublement, à l’usage du promeneur, sentiment d’altitude et sentiment d’élévation. »
— Julien Gracq, Aubrac
« Croix de basalte monolithiques de l’Aubrac, grossières, presque informes, à la tête et aux bras très courts, plantées de guingois sur un simple entassement de blocs de lave et qui semblent l’ébauche d’un trait d’union entre le monde mégalithique et le monde chrétien. »
— Julien Gracq, Liberté Grande, José Corti, 1946
« Rarement je pense au Cézallier, à l’Aubrac, sans que s’ébauche en moi un mouvement très singulier qui donne corps à mon souvenir : sur ces hauts plateaux déployés où la pesanteur semble se réduire comme sur une mer de la lune, un vertige horizontal se déclenche en moi qui, comme l’autre à tomber, m’incite à y courir, à perte de vue, à perdre haleine. »
— Julien Gracq, Carnets du Grand Chemin, José Corti, 1992
[modifier] Galerie photos
Panorama de l'Aubrac : au premier plan, le village de Marchastel |
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[modifier] Les communes de l'Aubrac
Les communes de l'Aubrac A-E | Les communes de l'Aubrac F-M | Les communes de l'Aubrac M-T |
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NB : Brameloup est une station de Ski ,qui fonctionne comme celles de Nasbinals ,Saint-Urcize ,et Laguiole, et leurs chalets sont ouverts en période estivale .
Étape précédente Nasbinals |
Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle Via Podiensis |
Étape suivante Saint-Chély-d'Aubrac |
[modifier] Notes et références
- ↑ DEVN0650433A
- ↑ Natura 2000 : Fiche du site FR7300871 (Plateau central de l'Aubrac aveyronnais)
- ↑ Natura 2000 : Fiche du site FR8301069 (AUBRAC)
- ↑ Natura 2000 : Fiche du site FR9101352 (PLATEAU DE L'AUBRAC)
- ↑ Le site du festival littéraire des Rencontres d'Aubrac.
- ↑ La maison de l'Aubrac sur le site officiel du tourisme en Aveyron.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Francis Nouyrigat, Fleurs et paysages d'Aubrac, Éditions du Rouergue, 1998 (ISBN 2841560848).
[modifier] Liens externes
- Bibliographie sur Aubrac ,auteur Advielle (lien BNF): consultez les pages 368 à 376
- Voir aussi le descriptif géographique par le baron Hulot :(lien BNF) Consultez les pages 61 à 78