Bastien et Bastienne
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Opéras de Wolfgang Amadeus Mozart |
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Die Schuldigkeit des ersten Gebotes (1767) |
Bastien et Bastienne, KV. 50. (en allemand Bastien und Bastienne) est un singspiel en un acte de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) sur un livret de Friedrich Wilhelm Weiskern, Johann H. F. Müller et Johann Andreas Schachtner, créé le 1er octobre 1768.
D’inspiration pastorale, il relate les amours du berger Bastien et de la bergère Bastienne.
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[modifier] Création
C’est en 1768, lors de son troisième voyage à Vienne en compagnie de son père Leopold, que Mozart, âgé de 12 ans seulement, compose l’opéra Bastien und Bastienne. Après la comédie latine Apollo et Hyacinthus composée à Salzburg l’année précédente, c’est déjà le second contact de l’enfant prodige avec l’opéra, un genre qu’il affectionne particulièrement. Entre Apollo et Hyacinthus et Bastien und Bastienne, il avait également entrepris la composition de La finta semplice qu’il ne terminera que plus tard.
Séduit par la charmante histoire d’amour de l’intermède Le Devin du village de Jean-Jacques Rousseau (dont il venait de voir une représentation au Burgtheater de Vienne), Mozart l’adapta pour l’opéra et composa Bastien und Bastienne comme une pièce bucolique dans le goût champêtre de l’époque.
Déjà très attiré par l’opéra, il compose la pièce sur les recommandations insistantes de son père, mais aussi en réponse à une commande du docteur Franz Anton Mesmer, grand amateur de musique et riche mécène, qui la destine à son théâtre privé. Bastien und Bastienne y sera effectivement créé le 1er octobre 1768.
[modifier] Postérité
Basé sur une intrigue poétique, simple et fraîche, la pièce semble avoir enchanté le public du docteur Mesmer au moment de sa création. La représentation du 1er octobre sera cependant la seule avant plus d’un siècle.
Bastien und Bastienne ne sera repris à Berlin qu’en octobre 1890 (à la Architektenhaus), à Paris en 1900 et à New York en 1916.
De nos jours, cette pièce est généralement montée dans les opéras dans des programmes destinés au jeune public.
[modifier] Généalogie
L’œuvre de Jean-Jacques Rousseau dont s’inspire Mozart est un intermède (courte représentation entre les actes d’un opéra ou d’une pièce de théâtre) écrit en 1752 à Paris, et représenté pour la première fois le 18 octobre à Fontainebleau devant Louis XV. Ce court opéra qui connut un immense succès resta à l’affiche jusqu’en 1864 !
Cette popularité lui valut de donner lieu à plusieurs variantes. Après de nombreuses reprises à l’Académie royale de musique de Paris (pas moins de 544 représentations), la pièce fut adaptée par la troupe dite « des Italiens » : Harny de Guerville, Charles-Simon Favart et Justine Favart en tirèrent une parodie intitulée Les Amours de Bastien et Bastienne qu’ils donnèrent au Théâtre-Italien dès 1753. Les Favart transposent les personnages de Rousseau dans un milieu plus rustique et substituent aux mélodies originales des airs populaires.
C’est cette version qui fut programmée au Burgtheater de Vienne en 1755. Le livret en fut par la suite adapté et traduit en allemand par Friedrich Wilhelm Weiskern. C'est sur le livret de Weiskern que Mozart s’est appuyé pour composer Bastien und Bastienne.
[modifier] Intrigue
L’action est située dans un village de campagne.
Bastienne, jeune bergère, craint d’être délaissée par son « cher ami » Bastien, et décide de se retirer auprès de son troupeau. Alors qu’elle s’apprête à partir survient le magicien du village, Colas, au son des cornemuses. Bastienne le conjure de faire œuvre de ses pouvoirs magiques pour lui venir en aide. Colas la rassure : Bastien a certes en tête la « dame du manoir », mais n’est pas infidèle. Colas conseille donc à Bastienne de feindre l’indifférence et l’assure qu’ainsi Bastien reviendra à elle.
Entendant venir Bastien, Bastienne se cache. Ce dernier déclare à Colas son amour pour la bergère. Le magicien lui annonce alors qu’il est trop tard et que Bastienne a jeté son dévolu sur un autre. Comment regagner le cœur de Bastienne ? Dans une scène bouffonne de magie, Colas prononce une formule magique « Diggi, daggi, shurry, murry, horum, harum, lirum, larum, rowdy, mowdy, giri, gari, posito, besti, basti, saron froh, fatto, matto, quid pro quo. » La chose est sûre, Bastien retrouvera Bastienne.
Il part à sa recherche le cœur léger. Lorsqu’il la retrouve, celle-ci joue l’indifférence, si bien que Bastien menace de retourner auprès de la dame du manoir. Bastienne prétend pour sa part qu’elle trouvera facilement un autre ami en ville. Bastien évoquant son suicide, Bastienne lui rétorque « Amuse-toi bien », et lorsqu’il menace de se noyer, elle lui dit de bien profiter de son bain froid. Bastien finit par admettre qu’il est un piètre nageur.
L’amour faisant son office, le couple finalement réconcilié à l’évocation du temps passé est rejoint par Colas. Tous trois chantent leur joie dans le terzetto final « Kinder ! Kinder ! seht, nach Sturm und Regen ».
[modifier] Analyse musicale
- Rôles
- BASTIENNE, une bergère (soprano)
- BASTIEN, un berger (ténor)
- COLAS, magicien du village (basse)
Selon la tradition, Mozart aurait voulu que les trois rôles soient tenus par des enfants, les trois devant être chantés par des voix féminines.
A l’évidence, la figure du magicien Colas est un hommage amusé au commanditaire de l’œuvre, le docteur Mesmer, magnétiseur à la mode dans la Vienne de l’époque. Du haut de ses 12 ans, Mozart se moque gentiment de Mesmer dans l’air cabalistique Diggi, daggi.
[modifier] Instruments
- 7 violons
- 2 altos
- 2 violoncelles
- 1 contrebasse
- 2 hautbois
- 2 cors
- 2 flûtes
- évt. un clavecin pour les récitatifs
[modifier] Genre
Relevant du singspiel, Bastien und Bastienne est un courte pièce de théâtre chanté, en un acte, alternant de courts passages dialogués et des airs gais, souvent d’inspiration populaire.
[modifier] Découpage
- Intrada
- ARIA : Mein liebster Freund hat mich verlassen
- DIALOG : Oh, dieser Treulose
- ARIA : Ich geh’ jetzt auf die Weide
- ORCHESTRE : Colas’ Auftritt
- ARIA : Befraget miche in zartes Kind
- DIALOG : Guten Morgen, Herr Colas
- ARIA : Wenn mein Bastien einst im Scherze
- DIALOG : Das schöne Fräulein kennt sich aus
- ARIA : Würd’ich auch, wie manche Buhlerinnen
- DIALOG : Sei unbesorgt
- DUETTO : Auf den Rat, den ich gegeben
- DIALOG : Da läuft sie hin
- ARIA : Grossen Dank dir abzustatten
- DIALOG : Also hast du dich besonnen
- ARIA : Geh! du sagst mir eine Fabel
- DIALOG : Es ist nun mal die Wahrheit
- ARIA : Diggi, daggi
- DIALOG : Ich bitte dich
- ARIA : Meiner Liebsten schöne Wangen
- DIALOG : Da ist sie ! Was tun ?
- ARIA : Er war mir sonst treu und ergeben
- DIALOG : Verzeih, Bastienne ! Ich war verhext !
- ARIA : Geh hin ! Ich will
- DIALOG : Sieh an ! Du bist noch hier ?
- ARIA : Dein Trotz vermehrt sich
- DIALOG : Was ist ? Was hält dich auf ?
- DUETTO : Geh! Geh! Geh ! Herz von Flandern
- TERZETTO : Kinder ! Kinder ! seht, nach Sturm und Regen
[modifier] Interprétations
[modifier] CD
- Franz Liszt Chamber Orchestra, dirigé par Raymond Leppard (avec Edita Gruberova, Laszlo Polgar, Yinson Cole), Sony (1991)
- Vienna Symphony Orchestra, dirigé par Uwe Christian Harrer, Philips (1991)
- Alpe Adria Ensemble, dirigé par René Clemencic, Nuova Era (1994) [Edition comprenant également Le Devin du Village de J.-J. Rousseau. Réédité en 1999 et 2000. Indisponible]
- Kammerorchester Berlin, dirigé par Helmut Koch (avec Adele Stolte, Schreier, Adam), Berlin Classics (1996)
- Mozarteum-Orchester Salzburg, dirigée par Leopold Hager (avec Edith Mathis, Claes H. Ansjö et Walter Berry), Deutsche Grammophon (2002)
- Berlin Chamber Orchestra, dirigé par Max Pommer (avec René Pape), Brilliant (2002)
- Orchestre Bernard Thomas, dirigé par François Bardot, Forlane (2003)
- Bastien et Bastienne raconté aux enfants, dirigé par Paul Kuenz, Le Petit Ménestrel (2004) [avec une introduction pour les enfants]
- Mozarteum-Orchester Salzburg, dirigée par Leopold Hager (avec Edita Gruberova), Orfeo (2006)
- Edouard Lindenberg, EMI Classics (2006)
[modifier] DVD
- Junge Philharmonie Salzburg, dirigée par Elisabeth Fuchs (avec Kleinheinz, Cojocariu, Berchtold), Deutsche Grammophon (2006) [mise en scène en spectacle de marionnettes par Thomas Reichert avec le Salzburger Marionettentheater. Contient également la mise en scène de Der Schauspieldirektor]
- Les petits chanteurs de Saint-Marc (avec Stéphane Lebard), CLC (2005)