Bataille d'Ivry
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Bataille d'Ivry | |
Informations générales | |
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Date | 14 mars 1590 |
Lieu | Ivry-la-Bataille |
Issue | Victoire d'Henri IV |
Belligérants | |
Armée royale | Ligue catholique |
Commandants | |
Henri IV | Charles de Mayenne |
Forces en présence | |
8 000 fantassins 3 000 cavaliers |
12 000 fantassins 4 000 cavaliers |
Pertes | |
inconnues | 11 000 fantassins 2 500 cavaliers |
Huitième guerre de religion (1585–1598) | |
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La bataille d'Ivry , le 14 mars 1590 , est une des bataille de la période des guerres de religion. Elle oppose l’armée royale commandée par Henri IV à l’armée ligueuse renforcée de contingents espagnols commandée par le duc de Mayenne, dans la plaine Saint-André entre la ville de Nonancourt et la ville d'Ivry, que l’on a ensuite renommée Ivry-la-Bataille en souvenir de ce combat. Malgré la supériorité numérique des ligueux, ceux-ci sont mis en déroute.
C'est lors de ce combat que fut prononcé le célèbre
«Mes compagnons, si vous courez aujourd'hui ma fortune, je cours aussi la vôtre ; je veux vaincre ou mourir avec vous. Dieu est pour nous. Voici ses ennemis et les nôtres. Voici votre roi. Gardez bien vos rangs, je vous prie ; si la chaleur du combat vous le fait quitter, pensez aussitôt au ralliement : c'est le gain de la bataille. Vous le ferez entre ces trois arbres que vous voyez là-haut à main droite. Si vous perdez vos enseignes, cornettes ou guidons, ne perdez point de vue mon panache ; vous le trouverez toujours au chemin de l'honneur et de la victoire»
par Henri IV en référence aux grandes plumes blanches que le roi avait fait poser sur son chapeau pour être plus facilement repérable pendant la bataille.
Sommaire |
[modifier] Contexte
Le duc de Mayenne, nommé lieutenant général du Royaume par le Paris ligueur, commande la garnison parisienne. La capitale est assiégée de façon lâche par Henri IV depuis près d’un an : si les communications sont possibles, toutes les villes environnantes, et les provinces l’approvisionnant habituellement (Brie, Beauce, Valois, Champagne et Normandie) sont aux mains d’Henri IV, et la ville est menacée de famine. Mayenne tente de délivrer les environs de Paris des garnisons d'Henri IV .
Celui-ci, pour verrouiller l’accès à la Normandie, part assiéger la ville d’Évreux, elle aussi aux mains de la Ligue, ce qui attire Mayenne désireux de secourir cette ville. En apprenant l'approche des troupes de la Ligue, Henri décide de lever le siège et de se retirer à proximité pour se déployer dans la plaine de Saint-André.
Mayenne arriva avant la fin du déploiement mais trop tard pour commencer la bataille qui fut remise au lendemain.
[modifier] La bataille
Le 14 mars à l'aube, les deux armées sont face à face. Henri IV (et ses lieutenants Montpensier, Aumont, Biron, Conti, La Trémoille, Rosny et le colonel allemand Schomberg au destin tragique) ne dispose que de 8 000 hommes d'infanterie et 3 000 cavaliers face à l'armée de Mayenne (et ses lieutenants Nemours, Aumale et Philippe d'Egmont) forte de 12 000 fantassins et mercenaires allemands et de 4 000 cavaliers dont 2 000 espagnols.
Le début des combats fut déclenché par le tir des 6 canons composant l'artillerie royale et dirigés par La Guiche, puis ce fut le choc des deux cavaleries.
La charge des reîtres de la Ligue réussit à culbuter les chevau-légers du roi dont la compagnie des cent hommes d'armes d'Henri Gibert de Lhène Sieur de la Guyardière, puis les Wallons éliminent l’artillerie royale ; Aumont ne résiste pas à l’attaque de trois escadrons de la Ligue.
Mais ce succès est stoppé net par la charge commune de Montpensier et de Biron qui viennent à la rescousse d'Aumont. De l'autre côté de la ligne, Henri IV chargea les lanciers de la Ligue de manière à les empêcher de prendre le champ nécessaire à l'utilisation de leur lance. Pour renverser la bataille, Mayenne décide de charger l’escadron royal, formé de 600 cavaliers. C’est à ce moment que Henri IV prononce sa célèbre apostrophe.
La bataille tourne alors à la mêlée pure et simple, à tel point que l'on crut plusieurs fois le roi mort ou prisonnier et que les Ligueurs crient même victoire. Le roi doit rallier ses troupes pour les haranguer de nouveau et les rassurer sur sa santé par ces phrases :
« Tournez visage, leur cria-t-il, afin que si vous ne voulez combattre, vous me voyez du moins mourir ! »
Puis repartit dans la mêlée où ses troupes le suivirent dans un élan qui les menèrent à la victoire.
Du côté ligueur Egmont est tué mais Mayenne, Nemours et d'Aumale prennent la fuite, abandonnant leurs troupes. L’armée de la Ligue perd toute son infanterie, les lansquenets allemands sont massacrés, en représailles de la bataille d'Arques, où, par ruse, il avaient fait croire à leur reddition avant d'ouvrir le feu. Seuls les Suisses ne se débandent pas, et Biron refuse de charger cette troupe d’élite : ils obtiennent la vie sauve.
[modifier] Bilan
L’armée ligueuse de Paris est complètement défaite. Les royaux ramènent de nombreux trophées dont cinq canons, tous les drapeaux ennemis ainsi que la cornette de Mayenne et l'étendard du comte d'Egmont. Les chefs ligueurs sont poursuivis, Mayenne fuit jusqu’à Nantes, d’autres se réfugient à Chartres.
Cette bataille sonna le glas de l'armée de la Ligue catholique, déjà fort éprouvée par la bataille d'Arques de septembre 1589.
Le soir, contrairement aux usages, un festin rassemble ceux qui ont combattu. Le lendemain, doté d'une santé de fer, le roi alla à la chasse.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
- Henri IV de France
- Charles de Mayenne
- Ligue catholique
- Huitième guerre de religion (1585–1598)
- Liste des batailles du XVIe siècle
[modifier] Œuvres sur la bataille d’Ivry
[modifier] Sources
- Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858) p 368-369