Batailles pour Gondelour

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Batailles pour Gondelour (29 avril 1758, 3 avril 1782 et juin 1783)

Gondelour, aussi connu sous le nom de Cuddalore, est un port indien situé à environ 180 km au sud de Madras (actuellement Chennai), soit 20 km au sud de Pondichéry, (Pondicherry). La ville est l'ancienne capitale des comptoirs français de l'Inde, sur la côte de Coromandel.

Remarque : Le nom de « Gondelour », consacré par les historiens français du XIXe siècle est dû à une ambigüité d'écriture du XVIIIe siècle.

Gondelour a été le théatre de trois batailles au XVIIIe siècle. La première, une bataille navale, a lieu le 29 avril 1758, les deux autres, ont lieu le 3 avril 1782 et en juin 1783.

Sommaire

[modifier] La 1re bataille pour Gondelour (29 avril 1758)

La 1re bataille pour Gondelour est une bataille navale qui eut lieu le 29 avril 1758 pendant la guerre de Sept Ans près de Gondelour au large de la côte Carnatique au sud de l'Inde. Elle opposa l'escadre britannique du vice-amiral George Pocock à l'escadre française du Comte d'Aché. Son issue est indécise. Les Britanniques eurent 29 tués et 89 blessés, alors que les Français perdirent environ 600 hommes.

Les deux escadres se rencontrèrent à nouveau le 3 août lors de la bataille de Negapatam, puis une troisième fois, le 10 septembre lors de la bataille de Pondichéry.

[modifier] Navires engagés

[modifier] Grande-Bretagne (George Pocock)

  • Yarmouth 64 (navire amiral)
  • Cumberland
  • Elizabeth
  • Newcastle
  • Protector
  • Queensborough
  • Salisbury
  • Tiger
  • Weymouth

[modifier] France (Comte d'Aché)

  • Zodiaque (navire amiral)
  • 8 autres navires de guerre
  • ? navires de 36 canons
  • ? frégates

[modifier] La 2e bataille pour Gondelour (3 avril 1782)

Les troupes ont été convoyées par la flotte du bailli de Suffren.

Le journal manuscrit d'un officier de troupe donnent le déroulement des faits :

« Nous avons été à Gondelour, la place a été sommée le même jour, 2 avril 1782 Le 3, elle a capitulé et cette journée s'est passée à régler les articles de la capitulation. Le 4, au matin, notre petite armée s'est mise en bataille devant un poste et la garnison est sortie tambour battant mèche allumée, et a rendu les armes. Cette garnison consistait en une vingtaine d'invalides, un nombre égal d'infirmes dans les hôpitaux, et environ sept à huit cent cipayes qui ont pris service chez nous. Les Blancs ont été envoyés à Madras pour être changés par un nombre égal de prisonniers. Quoique cette crique ne soit pas considérable, elle nous offre un lieu fermé pour notre dépôt et pour établir nos hôpitaux; nous allons nous porter aujourd'hui à Magicoupan à trois quarts d'heures de lieue de là. »

Mais, la compagnie d’artillerie de la Troisième Légion de Volontaires Etrangers de la Marine et celles du Régiment d'Austrasie sont la seule artillerie de siège dont dispose le général du Chemin.

[modifier] La 3e bataille pour Gondelour (juin 1783)

Buste de Pierre André de Suffren, Musée de la Marine, Toulon
Buste de Pierre André de Suffren, Musée de la Marine, Toulon

[modifier] Une situation désespérée

Les survivants des différentes batailles navales gagnées par le bailli de Suffren reviennent à Gondelour, souvent blessés.

Le vieux major commandant de la place, Louis Victor Villon, marquis de Fécamp[1] est inquiet La mort du Nabab est une catastrophe pour les Français. Ils sont à peine 800 survivants de la force armée débarquée à Porto Novo et ne pourraient repousser les Anglais alliés aux Indiens.

Le retour de Suffren, le 6 février 1783, le rassure. L’amiral s'empresse de négocier avec Nabab Tipû Sâhib, fils du précédent prince. Les Anglais se font menaçants sur terre. Après avoir pris Mangalore, le général Stuart et les renforts partis de Madras convergent vers Gondelour.

[modifier] Arrivée des renforts

Heureusement, Charles Joseph Patissier de Bussy-Castelnau arrive le 16 mars 1783 à Gondelour avec 2.227 hommes[2], et 5 millions de fonds. Ses troupes prennent garnison dans le fort. Les survivants de la 3e Légion de volontaires étrangers de la marine, les excellents volontaires de l’île Bourbon, et les restes du Régiment d'Austrasie font que Bussy dispose de 3.000 Européens et 2.200 Cipayes, mais 700 hommes et officiers sont malades.

Comme Charles Joseph Patissier de Bussy-Castelnau ne reçoit pas de bœuf d'attelage pour son artillerie, les arrivants sont condamnés à une immobilité relative. C’est la seule artillerie de la Troisième Légion de Volontaires Etrangers de la Marine, commandé par le capitaine André de Rambaud et celle du régiment d'Austrasie qui vont participer aux escarmouches et essayer de ralentir l’avance du corps d’armée anglais. Cette armée anglaise du général Stuart compte 3 800 européens, parfaitement adaptés au climat, 13.000 cipayes, et 1.800 cavaliers noirs.

Malgré les combats d’arrière-garde des volontaires, Stuart engage le combat contre une partie de l'armée française dès le 12 juin 1783. Le lendemain, une partie des Anglais tourne les positions françaises et affronte les unités du régiment d'Austrasie[3] qui se dégagent à la baïonnette. Malheureusement, le général Bussy croit à une diversion et ne les soutient pas les Volontaires de l'île Bourbon qui se surpassent et contiennent l’ennemi.

Agé et malade, Bussy, Charles Joseph Patissier de Bussy-Castelnau, se fait porter en litière. Tourmenté par la goutte, affaibli par les suites de l'épidémie qui l'avait atteint à l'Île-de-France[4], ce n'est plus l'éclatant et infatigable compagnon de Joseph François Dupleix (1697-1763), gouverneur général des comptoirs français en Inde. Il ne lui reste plus guère que son courage. Sa garnison est abondamment pourvue de vivres sur ordre du Nabab. Mais si les Français restent maîtres du terrain, le lendemain les Indiens qui faisaient la droite du camp, ayant mal soutenu l'effort des Anglais plient, mais se débandent et entraînent avec eux le reste des Cipayes ; en sorte que les Français, malgré les pertes qu'ils firent éprouver aux Anglais dans cette journée, sont contraints d'abandonner les ouvrages extérieurs.

Toutefois, les artilleurs réussissent à convaincre les Indiens de continuer à se battre. D’ailleurs si les Anglais ne conquiert pas la place forte, c’est du fait d’un déluge de feu. Aux tirs de mortiers et de canons, les artilleurs ajoutent une pluie de fusées indiennes qui anéantissent les troupes ennemies.

[modifier] Les flottes en présence

Le 20 juin 1783, Mother Hugues et son escadre est devant la côte, et sa flotte est nettement supérieure en puissance de feu, en nombre de vaisseaux, de troupes embarquées et matelots à celle de Pierre André de Suffren.

[modifier] Britanniques

Superb, 74, Gibraltar, 80, Cumberland, 74, Defence, 74, Hero, 74, Sultan, 74, Burford, 70, Monarca, 70, Africa, 64, Eagle, 64, Exeter, 64, Inflexible, 64, Magnanime, 64, Monmouth, 64, Sceptre, 64, Worcester, 64, Bristol, 50, and Isis, 50.

[modifier] Français

Héros, 74, navire-amiral Annibal, 74, Argonaute, 74, Fendant, 74, Illustre, 74, Artésien, 64, Ajax, 64, Brillant, 64, Hardi, 64, Sévère, 64, Sphinx, 64, Vengeur, 64, Saint Michel, 60, Flamand, 50, et Hannibal, 50.

[modifier] La bataille navale

Combat naval entre Anglais et Français
Combat naval entre Anglais et Français

Cette flotte anglaise apporte du ravitaillement, de l’artillerie de siège et est prête à écraser sous le feu de son artillerie, le fort de Gondelour. Si les Anglais prennent la ville, il faut s’attendre au massacre des prisonniers, des blessés et des populations civiles. C’est désormais la nouvelle stratégie des Anglais.

Pierre André de Suffren, qui était reparti à Trinquemalay, revient d'urgence pour tenter de sauver la ville. Il monte 1.200 hommes tirés de la garnison sur ses quinze vaisseaux, et cherche dès lors l'occasion d'écarter les dix-huit vaisseaux de l'amiral anglais Edward Hughes. Malgré le délabrement avancé de sa flotte, Suffren repousse à nouveau Hugues, dans ce qui peut-être considéré comme son plus beau combat. Débarquant des renforts, il sauve alors Bussy ! En effet, Stuart, privé du ravitaillement que devait lui apporter Edward Hughes, n'est plus guère entreprenant. L'amiral anglais Edward Hughes revient au large de Gondelour, mais n'ose plus attaquer. Il aurait du attaquer quand les troupes françaises étaient parties se battre à terre contre Stuart

[modifier] Victoire terrestre

Le bailli de Suffren remet à terre les 1 200 hommes qui lui avaient été prêtés. Il y ajoute encore 1 200 soldats de marine. Suffren et les officiers demandent alors à Charles Joseph Patissier de Bussy-Castelnau d’écraser les forces ennemies et Pierre André de Suffren propose au général de diriger lui-même l’attaque. Mais Charles Joseph Patissier de Bussy-Castelnau est un vieil homme qui par sa jalouse envers le marin va faire que cette affaire ne se termine pas par une grande victoire.

Les Anglais commencent à perdre tout espoir de conquérir Gondelour. Ils sont attaqués sur leurs arrières par les Indiens. Malgré, l'habileté et le courage du général Stuart chargé de conduire les opérations de siège, la place, vaillamment défendue par le marquis de Bussy, résiste jusqu'au bout[5].

Le 29 juin 1783 la frégate parlementaire Médée apporte la nouvelle de la paix, entre la France et l'Angleterre, ratifiée à Versailles le 9 février 1783. La suspension d'armes est immédiate.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Dictionnaire généalogique et armorial de l'Inde française (1560-1962) - Lucien Jean-Bord et Michel Gaudart de Soulages
  2. Sur les 8.000 envoyés par le roi. Le reste est malade, mort ou planqué. Certains historiens parlent à tort de 6 632 hommes de guerre.
  3. Certains historiens parlent de la brigade d'Austrasie, il s’agit tout au plus de 300 à 400, en incluant dans ce chiffre les malades.
  4. Maurice (île)
  5. Hume, David (1711-1776) Histoire d'Angleterre, Tome douzième. p. 359

[modifier] Bibliographie

  • Glachant Roger, Suffren et le temps de Vergennes, éditions France-Empire, 1976
  • Presles, Claude des, Suffren dans l'océan indien (1781 - 1783), Economica, 1999
  • Klein Charles-Armand, Mais qui est le bailli de Suffren Saint-Tropez ? - Mémoires du Sud - Editions Equinoxe, 2000.
  • Suffren, Pierre André de, Journal de bord du bailli de Suffren dans l'Inde (1781 - 1784), avec une préface par le vice-amiral Edmond Jurien de La Gravière, Henri Moris, Paris : Challamel, 1888
  • Unienville, Raymond d', Hier Suffren, Mauritius Printing 1972

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

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