Battlestar Galactica (réinvention)

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La franchise de science-fiction Battlestar Galactica, qui a débuté en tant que série télévisée en 1978, a été réinventée en 2003 via la télésuite éponyme. Celle-ci a servi comme pilote pour la série télévisée de 2004 qui vient de terminer sa troisième saison. Le 31 mai 2007, les producteurs ont confirmé que la quatrième saison serait la dernière et que l'émission prendrait une fin naturelle.[1]

Cette nouvelle Battlestar Galactica est décrite comme une réinvention[2] non seulement pour éviter les connotations négatives du terme remake, mais également parce qu'elle a marqué un tournant radical pour la franchise, alors qu'elle était toujours basée sur la version originale.

Sommaire

[modifier] Histoire

Plusieurs tentatives ont eu lieu pour tourner une nouvelle version de Galactica ou lui trouver une suite. Tom DeSanto, Bryan Singer et l'acteur de la série originale, Richard Hatch s'y sont essayés en utilisant la distribution originale ou l'histoire et les personnages originaux. Aucun de ces projets n'a abouti.

Ronald D. Moore, producteur exécutif et scénariste de la nouvelle série, écrivait en février 2003 :

« Il y a là un géant endormi, son nom est connu de tous, sa voix rappelle quelqu'un. Pendant un bref moment, il a fait bouger la Terre, racontant de grandes histoires de choses qui n'ont jamais eu lieu, puis a trébuché sur son renom et s'est endormi dans un sommeil profond. »

[modifier] La réinvention

La série télévisée Battlestar Galactica se distingue de la série originale de plusieurs manières.

En terme de style et d'histoire, elle rejette les styles conventionnels de science-fiction télévisée lancés par Star Trek (à partir duquel Galactica est conçue) en faveur de ce que le producteurs exécutif Ronald D. Moore appelle la « science-fiction naturaliste ». La nouvelle série met l'accent sur les drames des personnages dans un environnement de survie extrême et fait de nombreux emprunts à la science-fiction militaire, renonçant par là-même au mélange allègre d'action et d'aventure qui caractérisait la série origininale.

Pour répondre aux changements de mentalités, les personnages-clé de Starbuck et de Boomer ont été redistribués pour devenir des rôles féminins. Les cylons sont une création de l'Homme. Reflétant les développements de la science (Bio-informatique, génétique, Biologie synthétique), la série met en scène une nouvelle race de modèles cylons humanoïdes jusqu'au niveau cellulaire.

Moore a abordé la réinvention avec un parti-pris réaliste, représentant ses héros comme l'exemple des « imperfections » de l'humanité; il s'est inspiré assez librement des attentats du 11 septembre 2001 et de leurs conséquences. Dans la série réinventée, beaucoup de personnages luttent avec leurs défauts propres ; par exemple, William Adama et son fils ont une relation profondément abîmée, tandis que le colonel Tigh est alcoolique. Leurs ennemis sont capables de vivre parmi eux et commettent des attentats-suicides, permettant aux scénaristes d'explorer les problèmes moraux et éthiques mis en évidence par la guerre contre le terrorisme. Cette série a montré des poseurs de bombes suicidaires tant cylons qu'humains, la torture de prisonniers et une lutte motivée par de grandes différences religieuses. Pour ajouter au réalisme, la direction créative a redessiné le Galactica en lui prêtant l'apparence rétro d'un sous-marin, réintégrant la fonction d'un transporteur aérien, utilisant des munitions et des missiles au lieu d'armes à énergie, comme les lasers.

La première production ayant lieu dans l'univers réinventé fut la télésuite diffusée sur Sci Fi Channel aux États-Unis le 8 décembre 2003. À celle-ci une suite fut réalisée, sous forme de série télévisée dont la diffusion a débuté le 18 octobre 2004 au Royaume-Uni et en Irlande. Une spin-off préquelle appelée Caprica fut annoncée, de même qu'un film DVD.

Dans d'autres média, la série a engendré un jeu vidéo pour Xbox et PlayStation 2, créé par Warthog Games et une série de bandes dessinées a vu le jour en 2006, créées pour Dynamite Entertainment. Un second jeu vidéo a été annoncé pour Xbox Live Arcade et Microsoft Windows, sensé sortir pour l'automne 2007.[3]

[modifier] Comparaisons avec Galactica

Parmi les changements les plus visibles depuis la série aînée, il y a l'intervention de modèles cylons humanoïdes et les différences dans la distribution en terme d'ethnicité et de genre. La nouvelle série bénéficie d'effets spéciaux améliorés, grâce à des images de synthèse qui n'étaient pas une technologie accessible lors de la création de la série originale. D'autres changements à l'apparence de l'émission incluent une culture humaine dans les Douze Colonies ressemblant à la culture occidentale du XXIe siècle siècle, avec des noms et des costumes souvent indistinctibles d'autres émissions télévisées. Cette tendance est également visible via la technologie utilisée par les humains de l'émission ; en contraste avec les armes avancées et l'apparence futuriste de la série originale, la technologie est délibérément rétro, expliquée dans la télésuite comme un besoin de se protéger contre l'informatique largement supérieure des cylons, en utilisant des lignes câblées et protégés. Le ton a également changé pour passer d'un fantastique héroïque avec des teintes de géopolitique lors de la Guerre Froide vers une narration de survie plus naturaliste avec de nombreuses allusions, tantôt subtiles, tantôt évidentes, à l'histoire moderne et aux événements actuels.

[modifier] Références à la société moderne

Le Time a décrit Battlestar Galactica comme « une allégorie déchirante de la guerre contre la terreur, complétée par des fondamentalistes religieux (ici, les robots génocidaires appelés Cylons), des cellules dormantes, des restrictions de libertés civiles et même un scandale de prisonnier torturé. »[4] Lors de sa diffusion, l'émission réinventée a tenté de maintenir une dose de réalisme en faisant référence à des éléments de l'histoire moderne — la prestation de serment de Laura Roslin sur le Colonial Un « citait la prestation de serment de LBJ après l'assassinat de Kennedy »[5] — et le développement de la situation politique depuis les attentats du 11 septembre 2001. « Beaucoup de personnes ont fait un parallèle entre les Cylons et Al-Qaida »[6] et selon The Guardian, « Battlestar Galactica est le seul drame récompensé qui ose aborder la guerre contre la terreur. »[7] La série a abordé « une paranoïa occidentale des cellules dormantes »[7] avec des histoires impliquant à la fois la réalité et la peur des attaques suicides et des agents dormants, ces histoires ont largement « fait allusion à des sous-entendus de la guerre contre le terrorisme ».[8] Après le 11 septembre, « les prémisses étendues [de la série originale] — les luttes de militaires humains (lire : américains) après une attaque terroriste massive — ont soudain acquis un public »[7] et laissent la série aborder des problèmes tels les bombes suicides, la torture — « évoquant le côté plus sombre de la guerre contre le terreur »[8] — et les « atteintes aux libertés civiles ».[7]

Le producteur exécutif Ronald D. Moore fait remarquer que les cylons n'étaient pas supposés être une simple métaphore d'Al-Qaida : « Ils ressemblent par certains aspects à Al-Qaida, mais par d'autres à l'Église catholique, et par d'autres encore aux américains »[6], et d'ailleurs, en raison des rebondissements de l'intrigue sur New Caprica, on a beaucoup parlé des humains comme d'une allégorie non pas d'une Amérique attaquée, mais d'un peuple occupé préparant une insurrection et ayant recours aux bombes humaines pour des raisons tactiques. Il y a un consensus pour dire qu'avec la «  troisième saison, la série s'est muée en une métaphore critique et caustique des trois ans d'occupation de l'Irak par l'Amérique »[9], alors que les « caméras enregistrent les raids de l'occupation cylon contre des civils humains non suspects avec le vert de la vision nocturne familier aux spectateurs de CNN. Et le raisonnement des cylons est terriblement familier : ils préfèreraient ne pas être brutaux, mais n'accepteront pas l'échec d'une mission glorieuse. »[8] Selon le magazine Slate : « si cela évoque l'Irak, c'est normal »[8], et « ce que dit Battlestar: Galactica c'est que la résistance (du type, notamment, de la résistance irakienne), peut être entachée de faiblesses morales (par exemple toute cette histoire d' attentats suicides) mais qu'en dernière analyse elle n'en demeure pas moins juste et digne de soutien." »[8]. La journaliste Laura Miller félicite la série d'attaquer de front une question que les politiciens n'osent pas aborder publiquement : l' « innovation réellement audacieuse de cette saison est de montrer l'histoire d'une bombe humaine du point de vue du terroriste et de ses compagnons… parce que la cause de ce terroriste est indubitablement la nôtre. Nous sympathisons de tout cœur avec les insurgés. »[5].

Si l'occupation cylonne est une allégorie des forces de la coalition en Irak, la deuxième saison fait toujours appel à d'autres références historiques. Par exemple « la scène où des centurions cylons clinquants et terrifiant (une classe de robots subalternes qui ressemblent bien à des robots) descend l'artère principale de New Caprica sous les yeux des colons atterrés évoque tout à fait les Nazis défilant dans Paris. »[5] La création de la Police de New Caprica n'est pas sans rappeler la milice durant le régime de Vichy et son caractère collaborationniste durant l'occupation allemande de la France. De même, la reddition sans résistance du Président des Colonies et sa soumission à l'occupant rappelle également les régimes fantoches mis en place en Europe par les puissances de l'Axe à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Bien que David Eick ait dit que l'équipe de production « n'a pas besoin de dire « OK, faisons l'épisode où nous ferons la torture et les abus de prisonniers d'Abou Ghraib » », et montre que les événements dépeints sur New Caprica « sont plus une histoire enracinée dans des contes politiques comme le régime de Vichy ou la Guerre du Viêt Nam » que dans les événements actuels, il confesse qu'ils « gravitent dans ces directions lorsque vient l'histoire à raconter. »[7] Ceci a mené la série à aborder d'autres problèmes actuels tels l'avortement, l'utilisation d'armes biologiques et les droits des travailleurs.

[modifier] Production

Les effets spéciaux et batailles spatiales, produites par Zoic Studios, la société responsable des effets spéciaux de Firefly, sont souvent mal cadrées et défocalisées afin d'ajouter du réalisme, avec des sons étouffés pour refléter le vide de l'espace. Les vaisseaux suivent la mécanique newtonienne relativement réaliste qu'on a pu voir au départ dans 2001 : l'odyssée de l'espace, puis amenée à la télévision par Space 2063 et Babylon 5.

Battlestar Galactica est financée et produite par des entreprises américaines (et dans le cas de la première saison, également britanniques[10]). L'émission est filmée à Vancouver, en Colombie-Britannique, au Canada[11], et beaucoup de vedettes — dont Grace Park (« Boomer »/« Athena »), Tricia Helfer (Six), Michael Hogan (Colonel Saul Tigh), et Tahmoh Penikett (Karl « Helo » Agathon) — sont Canadiennes. Edward James Olmos (Amiral William Adama), Mary McDonnell (Présidente Laura Roslin), et Katee Sackhoff (Kara « Starbuck » Thrace) sont américains, tandis que James Callis (Gaïus Baltar) et Jamie Bamber (Lee « Apollo » Adama) sont britanniques, bien que Bamber soit citoyen américain par son père. La plupart des acteurs secondaires, extras et figurants sont canadiens, comme beaucoup de vedettes invitées, dont les plus notables sont Donnelly Rhodes (Docteur Cottle) et Nicki Clyne (Cally Henderson Tyrol).

[modifier] Accueil auprès du public

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. (en) Battlestar Ending Next Season sur http://www.scifi.com/, 1er juin 2007, Sci Fi Wire. Consulté le 2 octobre 2007
  2. Le terme anglais est « re-imagining » ; on pourrait également choisir de le traduire par « remise en image » ou « ré-imaginée ».
  3. (en) Big Isy, « Battlestar Galactica Announced For Xbox Live Arcade » sur http://fevergaming.com/, 9 février 2007, FeverGaming. Consulté le 2 octobre 2007
  4. Traduction libre de (en) James Poniewozik, « Best of 2005: Television » sur http://www.time.com/, 16 décembre 2005, Time. Consulté le 2 octobre 2007
  5. abc Traduction libre de (en) Laura Miller, « Space Balls » sur http://www.salon.com/, 10 novembre 2006, Salon Media Group. Consulté le 2 octobre 2007
  6. ab Traduction libre de (en) Gavin Edwards, « Intergalactic Terror » sur http://www.rollingstone.com/, 27 janvier 2006, Rolling Stone. Consulté le 2 octobre 2007
  7. abcde Traduction libre de (en) Dan Martin, « The final frontier » sur http://www.guardian.co.uk/, 13 janvier 2007, The Guardian. Consulté le 2 octobre 2007
  8. abcde Traduction libre de (en) Spencer Ackerman, « Battlestar: Iraqtica » sur http://www.slate.com/, 13 octobre 2006, Slate. Consulté le 2 octobre 2007
  9. Traduction libre de (en) Brad Reed, « Battlestar Galacticons » sur http://www.prospect.org/, 27 octobre 2006, The American Prospect. Consulté le 2 octobre 2007
  10. (en) SCI FI’S ‘GALACTICA’ PREPARES FOR BATTLE. « Battlestar Galactica is being produced exclusively for SCI FI, in association with SKY One »
  11. (en) Lawless Joins Galactica Cast

[modifier] Articles connexes


  Battlestar Galactica  v · d · m 
Production : Ronald D. Moore | David Eick | Michael Rymer
Liste des épisodes | Télésuite | Saison 1 | Saison 2 | The Resistance | Saison 3 | Razor | Saison 4
Personnages : principaux | secondaires | récurrents | Cylon
Divers : Vaisseaux | Lieux

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