Boulevard de la mort

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Boulevard de la mort
Image associée au film
La Dodge Charger modèle 1970 R/T Magnum 440
Le deuxième bolide de « Stuntman Mike »

Titre original Death proof
Réalisation Quentin Tarantino
Acteur(s) Kurt Russell
Rosario Dawson
Vanessa Ferlito
Jordan Ladd
Sydney Tamiia Poitier
Mary Elizabeth Winstead
Zoë Bell
Rose McGowan
Scénario Quentin Tarantino
Dialogues Quentin Tarantino
Musique Voir liste détaillée fiche technique
Décors Steve Joyner
Caylah Eddleblute
Costumes Nina Proctor
Photographie Quentin Tarantino
Montage Sally Menke
Producteur(s) Quentin Tarantino
Robert Rodriguez
Elizabeth Avellan
Erica Steinberg
Production Dimension Films-The Weinstein Company
Rodriguez International Pictures
Distribution Dimension Films-The Weinstein Company
TFM Distribution
Format Noir et blanc/Couleur (DeLuxe)
2.35:1 CinemaScope
Digital SRD
DTS
SDDS
35 mm
Genre Thriller
Comédie noire
Durée 110 mn
Sortie 22 mai 2007
Festival de Cannes France France
Langue originale anglais
Pays d'origine États-Unis États-Unis
Fiche IMDb

Boulevard de la mort (Death proof), ou À l'épreuve de la mort (en version française du Québec) est un film américain réalisé par Quentin Tarantino faisant partie du diptyque Grindhouse, sorti le 6 juin 2007.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Stuntman Mike, « Mike le cascadeur » (Kurt Russell), un psychopathe, sillonne les routes en tuant les femmes qu'il trouve sur son chemin. Pour cela il a une méthode bien particulière - il se sert uniquement de sa voiture.

[modifier] Commentaire

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

C’est à cause de la scission du Grindhouse initial que Quentin Tarantino a dû rallonger ce premier volet pour en faire un long métrage d’une durée orthodoxe (110 minutes) et que son film risque de surprendre par sa volubilité alors qu’on l’attend dans la catégorie thriller. En fait, il mériterait surtout l’appellation d’expérimental ou d’Art et Essai.

Passé à la direction de la photo, Tarantino semble s’essayer à divers genres et expressions visuelles. L’œuvre se divise en trois parties.

La première, avec sa photo surexposée, restitue l’apparence de la pellicule des vieilles bobines de films de série Z, avec rayures et grains de poussière, film tressautant et faux raccords. C’est une imitation de l’utilisation cheap du CinemaScope couleur faite dans de nombreux films mineurs des années 1970. On pense au cinéma horrifique et un tantinet laborieux d’un réalisateur pourtant inventif comme l’italien Dario Argento (Le Chat à neuf queues, 1971). En même temps, Tarantino recourt à la narration hitchcockienne qui consiste à s’attacher aux pas d’héroïnes qui vont finir trucidées avant le milieu du film (comme Janet Leigh dans Psychose).

Au mitan de l’œuvre, Tarantino fait comme une pause en passant au noir et blanc et aux plans statiques rappelant ceux des road movies période 1970-1980 de Wim Wenders et Jim Jarmusch. Le parking d’un drugstore routier est le point de rencontre de deux voitures : dans l’une, un nouveau quatuor d’héroïnes et, dans l’autre, toujours Stuntman Mike, l'obsédé balafré en quête de chocs meurtriers avec filles et bagnoles superbement carrossées.

Puis on revient à la couleur avec une très belle photo sous-exposée. Il ne va alors plus être question que de cinéma dans le cinéma avec, notamment, l’authentique cascadeuse Zoe Bell et ses vaillantes copines affrontant Stuntman Mike jusqu’à ce que mort s’ensuive dans une mémorable partie de stock-cars sans trucage…

Devant cette recherche esthétique, on éprouvera nos plus grands frissons non pas grâce à la terreur escomptée, mais à quelques plans dignes de rester dans l’histoire du Septième art : zoom sur les doigts de pied aux ongles peints en rouge des demoiselles, visage noir et blanc du tueur léchant[1] la plante des pieds de la belle alanguie dans son coupé… Ou bien encore, plan quasiment macro de l’œil glacial et inquiétant du prédateur guettant ses proies… Plan large et morosité de la pluie qui tombe dans une flaque d’eau près du bastringue où les époques se mélangent comme à la recherche du temps perdu avec son juke-box fluo, ses disques vinyles sixties, ses téléphones portables et iPods du 3e millénaire. Mais femmes de toujours, toutes : enfant, voluptueuse, aguicheuse, boudeuse, rieuse, baroudeuse, yéyé, rock.

On en vient à penser que la présence des actrices Jordan Ladd, petite-fille d’Alan Ladd et fille de Cheryl Ladd, Sydney Tamiia Poitier, fille de Sidney Poitier, Mary Elizabeth Winstead, cousine d'Ava Gardner,[2] et à une BO reprenant des airs signés par une pléthore de musiciens symboliques étasuniens et européens des années 50 à 70 (Leiber & Stoller, The Coasters, T-Rex, Morricone, Cipriani, Gainsbourg, Dave Dee, Dozy, Beaky, Mick & Tich) sont sans doute, pour Tarantino, autant de références aux mythes du cinéma qu’il affectionne. Ce n’est pas le Boulevard de la mort, mais le Boulevard du cinéma

[modifier] Point de vue de la critique

Dans sa critique du 13 juin 2007, Lionel Vicari écrit[3] : « La liberté rythmique avec laquelle Tarantino construit ses films s’avère de plus en plus brillante. […] Boulevard de la mort va encore plus loin. Ce jubilatoire Mad Max tarantinesque prend son temps. Il n’y a qu’un semblant d’histoire, beaucoup de dialogues qui ne mènent nulle part et des personnages (beaucoup de personnages) plus jouissifs les uns que les autres – mention spéciale à Kurt Russell, rarement aussi bon et drôle. Et puis tout d’un coup, alors qu’on attend plus rien, qu’on est encore déroutés, alors qu’on pense s’être fait de fausses idées, ça démarre. Plans secs, dilatation, vitesse. Jeux multiples avec les codes, impulsivité de la caméra… On est bufflé et on en redemande. La fin nous donnera de quoi…

Une des autres qualités du cinéaste réside dans sa capacité à puiser, là aussi remarquablement, dans le « réservoir » infini d’images qu’est le cinéma. […] Le grain de la péloche, la photo (signée Tarantino himself) équivalente à celle d’un petit budget, le travail sur le son… : tout confère à nous plonger dans l’univers merveilleux des 70’s. […] Au final, confirmant une nouvelle fois que Tarantino est l’un des meilleurs auteurs d’aujourd’hui, ce Boulevard de la mort est une bombe qui grise et qui enthousiasme même les plus blasés. »

[modifier] Fiche technique

  • Titre : Boulevard de la mort
  • Titre version francophone au Québec : À l'épreuve de la mort
  • Titre original : Death Proof
  • Réalisation : Quentin Tarantino
  • Scénario : Quentin Tarantino
  • Dialogues : Quentin Tarantino
  • Directeur de la photo : Quentin Tarantino
  • Musiques additionnelles :
    • The Last Race, interprété et écrit par Jack Nitzsche
    • Baby It's You, interprété par Smith (écrit par Burt Bacharach, Mack David, Barney Williams)
    • Paranoia Prima, interprété et écrit par Ennio Morricone
    • Jeepster, interprété par T- Rex, (musique de Marc Bolan)
    • Sally and Jack, interprété et écrit par Pino Donnagio
    • Staggolee, interprété par Pacific Gaz & Electric (paroles et musique de John Michael Hill et Charles E. Allen)
    • The Love You Save (May Be Your Own), interprété et écrit par Joe Tex
    • Good Love, Bad Love, interprété par Eddie Floyd (paroles et musique d’Alvertis Isbell et Eddie Floyd)
    • Down in Mexico, interprété par The Coasters (paroles et musique de Jerry Leiber & Mike Stoller)
    • Hold Tight, interprété par Dave Dee, Dozy, Beaky, Mick & Titch (paroles et musique d’Alan Blaikley et Ken Howard)
    • It's So Easy, interprété et écrit par Willy DeVille
    • Riot In Thunder Alley, interprété par Eddie Beram et écrit par Richie Podolor
    • Violenza in attesa, (L'Uccello dalle Piume di Cristallo), interprété et écrit par Ennio Morricone
    • Gangster Story (Piombo Rovente) écrit et interprété par Guido & Maurizio De Angelis.
    • Italia A Mano Armata (thème principal) écrit par Franco Micalizzi
    • La Polizia Sta a Guardare (thème principal) interprété et écrit par Stelvio Cipriani
    • Chick Habit (Laisse tomber les filles), interprété par April March (paroles américaines d’April March / françaises de Serge Gainsbourg et musique de Serge Gainsbourg)

[modifier] Distribution

  • Omar Doom : Nate
  • Michael Baccal : Omar
  • Michael Parks : Earl Mc Graw
  • James Parks : Edgar Mc Graw
  • Marley Shelton : Dr. Dakota Block Mc Graw
  • Jonathan Loughran : Jasper
  • Marcy Harriell : Marcy
  • Monica Staggs : Lanna Franck
  • Eurlyne Epper : Première amie de Lanna Franck
  • Jamie L.Dunno : Deuxième amie de Lanna Franck
  • Marta Mendoza : Punky Bruiser

[modifier] Autour du film

  • Lors de la scène de l'hôpital, après le premier accident causé par Stuntman Mike, les deux policiers dont on suit la conversation durant plusieurs minutes sont les mêmes que ceux présents à l'église où est découverte la mariée dans Kill Bill, autre film de Quentin Tarantino. À noter que dans les deux films, la scène se passe au Texas, d'où la probable analogie de personnages. L'un des deux policiers, Earl McGraw, interprété par Michael Parks, est un personnage récurrent des films de Tarantino puisqu’outre sa présence dans Kill Bill vol 1, il est aussi présent dans Une nuit en enfer et Planète Terreur de Robert Rodriguez.
  • Devant le drugstore, on remarque que la voiture porte un autocollant « Lil' Pussy Wagon », dont le texte et les couleurs font référence au « Pussy Wagon » qu'utilise Uma Thurman dans le même Kill Bill.
  • Toujours dans le drugstore, la sonnerie du portable de Rosario Dawson est l'introduction de Twisted Nerve que siffle Daryl Hannah à l'hôpital dans Kill Bill.
  • Rosario Dawson–Abernathy demande un paquet de « Red Apple » (« La marque » de cigarettes créée par Quentin Tarantino et présente dans chacun de ses films).
  • La voiture de Kim, Lee et Abernathy est aux couleurs de « La Mariée » (Uma Thurman) dans Kill Bill (jaune à bandes noires).
  • Il est également fait mention de « Big Kahuna Burger » (le fast-food évoqué dans Pulp Fiction).
  • À plusieurs reprises dans le film, Jungle Julia envoie et reçoit des messages avec son portable. On entend à chaque fois une musique de piano. C'est le thème principal de Blow out de Brian De Palma (1981), un hommage à l'un des films favoris de Quentin Tarantino...
  • Au début du film, dans le bar, à côté de Tarantino qui joue le gérant derrière son comptoir, on peut voir une affiche de Johnny Cash avec écrit « Cash Only ». Plus tard, dans le drugstore, toujours sur le comptoir, on peut voir la statuette d'un homme habillé en noir, obligatoirement Cash encore.
  • Jonathan Loughran, qui joue le rôle de Jasper, joue aussi un rôle similaire dans Kill Bill vol 1 puisque qu'il paie 75 $ pour pouvoir coucher avec La Mariée.

[modifier] Principaux films cités dans Boulevard de la mort

[modifier] Distinction

[modifier] DVD

  • (ca) 2007 : L'édition spéciale de 2 DVD Grindhouse presents Death Proof est sortie le 18 septembre, ainsi que le coffret spécial en métal « Steelbook » disponible chez Future Shop.
  • (fr) 2007 : Boulevard de la mort, édition collector sortie le 6 décembre, 2 DVD, Région 2, TF1 Vidéo EDV 1035.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. Comme certains prédateurs peuvent le faire (les lions), ils « goûtent leur proie » avant de la dévorer.
  2. Bio des personnages, « Lee », fiche Mary Elizabeth Winstead sur le site du distributeur TFM http://www.tfmdistribution.com/grindhouse/GH_site.html
  3. Hebdo Ventilo (France) n° 196 du 13 au 19 juin

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