Burakumin

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Burakumin (部落民: « buraku + min », « communauté ou hameau » + « personne ») est un mot japonais désignant un groupe social minoritaire japonais issu de deux anciennes communautés féodales, les « Eta » (穢多, littéralement les "pleins de souillures") et les Hinin (les "non-humains").

Les burakumin sont une des plus importantes minorités au Japon, avec les Aïnus de Hokkaidō et les résidents d’origine coréenne et chinoise.

Sommaire

[modifier] Historique

Ce sont des communautés qui furent mises à l’écart de la société de l'ère féodale, parce qu’elles occupaient des métiers considérés comme « sales », car ayant un rapport avec la mort ou avec une impureté rituelle. Ainsi, les croque-morts, les bourreaux, les bouchers et les tanneurs, en général métiers en relation avec la terre, le sang ou la mort, faisaient partie de la classe des parias (穢多, « Eta »). Ils ont toujours traditionnellement vécu dans leurs propres hameaux et ghettos reculés. Jusqu'en 1871, ils ne pouvaient pas rester sur la route lorsqu'ils croisaient des citoyens "normaux", ils avaient l'interdiction de manger, de boire et de rester en ville à la nuit tombée.

Libérés légalement en 1871 avec l'abolition du système de caste féodale, la discrimination sociale à leur encontre n’a toutefois pas cessé. Ils ne rentrent encore dans aucune caste, puisque mis totalement à l'écart et considérés comme inférieurs dans la hiérarchie sociale. Ils peuvent être comparés aux intouchables en Inde. Depuis les années 1980, de plus en plus de jeunes buraku s’organisent pour protester contre la discrimination sociale dont ils sont victimes.

[modifier] Statut social

Contrairement aux autres classes, même à la pire (voir « Hinin » ou « eta-hinin », littéralement « les très sales »), les burakumin naissaient burakumin et ne pouvaient espérer changer de groupe. Malgré l'abolition officielle du statut de paria en 1871, les discriminations dont ils furent l'objet n'ont pas totalement disparu et certaines couches de la population japonaise moderne ne marieraient pas leurs enfants avec un membre d'une famille dont la lignée comprendrait un burakumin. Certains propriétaires immobiliers (en refusant de louer) ou certaines entreprises (en payant moins) pratiquent la ségrégation envers les burakumin. Aujourd'hui, la communauté burakumin compte plus de deux millions de personnes, dispersées dans les ghettos des grandes villes comme par exemple Ōsaka ou Kyōto.

Parler de ce sujet dans la société japonaise reste excessivement délicat.

[modifier] Les Chiffres

Le nombre de burakumin dans le Japon moderne varie beaucoup selon la source utilisée. Un rapport de 1993 commandé par le gouvernement japonais a dénombré plus de 4.533 les communautés de buraku (dōwa chiku (同和地区 , « des zones d'assimilation », officiellement recensées pour des projets d'intégration). La plupart se situent dans l’ouest du Japon, on y dénombre 298.385 ménages pour un total de 892 751 résidents. La taille de chaque communauté varie de moins de 5 ménages à plus de 1000, avec 155 ménages de taille moyenne. Environ les trois quarts sont localisés dans des secteurs ruraux.

Les bureaux de la ligue de libération des Buraku
Les bureaux de la ligue de libération des Buraku

La distribution des communautés change considérablement de région à région. Aucune communauté n'a été identifiée dans les préfectures suivantes : Hokkaidō, Aomori, Iwate, Miyagi, Akita, Yamagata, Fukushima, Tōkyō, Toyama, Ishikawa et Okinawa.

La ligue de libération des Buraku (Buraku Kaiho Domei), de son côté, évalue le nombre de burakumin à presque trois millions. le BKD conteste les chiffres avancés par le gouvernement car selon cette association, ses chiffres sont inexacts: tous les burakumin ne vivent pas dans la pauvreté, et n'étant pas pauvres, ils ne sollicitent pas les subventions du gouvernement, qui servent à les comptabiliser. Les autres préfèrent rester dans la difficulté financière afin de ne pas déclarer publiquement qu'ils sont burakumin, il vaut mieux « être l’égal d’un pauvre Japonais qu'un burakumin aidé ».

[modifier] Burakumin et Yakuza

Les burakumin représente 70% des membres du Yamaguchi-gumi, le plus grand clan yakuza du Japon[1]. Selon Mitsuhiro Suganuma, un ancien membre de la Security Intelligence Agency, 60% de l'ensemble des yakuza sont des burakumin[2].

[modifier] Notes et références de l'article

  1. David E. Kaplan and Alec Dubro in Yakuza: The Explosive Account of Japan's Criminal Underworld, Reading, Massachusetts: Addison-Wesley Publishing Co., 1986
  2. 無料動画・おもしろ動画のムービーポータル | AmebaVision[アメーバビジョン]

[modifier] Bibliographie

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

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