Burano
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Burano est une île de la lagune de Venise. Elle fait partie de la commune de Venise et est peuplée d'environ 4000 habitants.
Elle est traversée par des canaux enjambés par des ponts et est reliée par un pont à l'île de Mazzorbo. Burano est située près de Torcello au nord de la lagune. Cette île est connue pour la dentelle qui y est fabriquée et pour ses canaux bordés de maisons colorées. La coutume veut qu'il revienne aux femmes de choisir la couleur de leur maison. On dit qu'elles choisissent une couleur vive afin que leur époux, pêcheur, puisse repérer de loin la maison, surtout par temps de brume ou après une soirée trop arrosée !
Burano, isolée dans la partie nord de la lagune est la plus colorée de toutes les îles. Très peuplée, elle reste néanmoins modeste car on parle de Burano comme d’un simple bourg, comparé à Torcello et Murano qui ont droit au titre de ville. Elle commence à prendre de l’essor au XVIe siècle lorsque s’y concentre l’artisanat de la dentelle, d’autant que ses habitants sont épargnés de la malaria car ses canaux ne s’ensablent pas. L’industrie de la dentelle prospérant, l’île connaît jusqu’à la fin du XVIIe siècle une période de gloire.
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[modifier] Monuments
[modifier] L'église San Martino
La façade de ce sanctuaire n’est pas percée d’un portail. À l’intérieur sont conservés, entre autres, une crucifixion de Tiepolo et un miracle de saint Albain attribué à Zanchi. Cette œuvre s’inspire d’une légende : les eaux auraient poussé jusque-là une sorte de sarcophage que les pêcheurs ne réussirent pas à soulever. À la surprise générale, les enfants y parvinrent. Lorsqu’on l’ouvrit, on découvrit les reliques de saint Albain, de saint Dominique et de saint Orso, qui furent portées en procession à travers l’île.
[modifier] Scuola e museo del merletto
Fermée en 1972, puis rouverte entre 1981 et 1995, l’école n’assure plus de cours réguliers. En revanche, elle abrite un musée exposant des pièces d’une beauté et d’une valeur inestimables. Des nappes, des couvre-lits, des écharpes, des gants qui témoignent du savoir-faire des femmes de Burano.
[modifier] La dentelle
S’il est fréquent de voir une femme brodant, rares sont celles, en revanche, qui se consacrent encore au véritable art de la dentelle. Il faut en effet déployer patience et habileté pour réaliser ce qui fut un temps l’un des produits vénitiens les plus prisés. Ce n’est que vers le milieu du XVIe siècle, avec l’invention du point en l’air, que naît la dentelle à l’aiguille. Elle devient aussitôt la spécialité de Burano. Accessoires de mode, les dentelles sont aussi un symbole de haut statut social. Les ouvrages très raffinés de Burano rencontrent un succès croissant auprès des princes, nobles et riches bourgeois d’Europe. Cet engouement est tel qu’il est nécessaire de développer un enseignement de la dentelle afin de pouvoir produire à plus grande échelle.
L'île a produit aux XVe et XVIe siècles les plus belles dentelles d'Europe. Au XVIIe siècle Louis XIV interdit leur importation et crée, pour tenter de les imiter, la manufacture royale des dentelles françaises.
Aujourd'hui quelques dentellières travaillent encore dans la grande tradition de Burano. Mais comme il faut trois ans pour réaliser une nappe, les pièces abordables viennent le plus souvent de Hong Kong ou de Chine.