Cambas
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Cambas est une ville portugaise.
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[modifier] Géographie
Cambas se trouve dans une région montagneuse caractéristique du centre du Portugal et est par la même assez proche du point culminant du Portugal, la Serra da Estrela qui s’élève à 2 000 mètres d’altitude. Cambas est également voisine des montagnes de Sôr, Amarela, Lousã et Alvelos qui culminent à plus de 1 000 mètres ainsi que la montagne du Muradal haute de 800 mètres. Cambas appartient au district de Castelo Branco et au canton de Oleiros. Cambas se situe dans une énorme zone de pinèdes qui était encore il y a peu une des plus importantes zones forestières d’Europe. Malheureusement, ces dernières années, de nombreux incendies volontaires ou non ont fait d’énormes ravages sur l’écosystème de la région, détruisant ainsi une des principales richesses du centre du Portugal. Parmi les magnifiques paysages entourant Cambas, il y a lieu de citer :
- Le barrage de Santa Luzia qui s’intègre parfaitement dans le milieu sauvage de la région, en faisant ainsi un des plus beaux du pays.
- Les mines de Panasqueira qui sont les plus grandes mines de souffre d’Europe.
- Quelques uns des villages historiques du pays comme par exemple Piodão mais également quelques autres qui ne sont pas classés monuments historiques tout en gardant leur originalité et leur atmosphère d’antan. C’est le cas de Rouco de Baixo et de Cima, Praçais, Fajão, Janeiro de Baixo par exemple. Il y est encore possible d’y voir des maisons de schiste et le mode de vie de certains habitants qui a très peu évolué depuis des générations.
[modifier] Histoire
Le mot « Cambas », étymologiquement, signifie « virages ». Donc, Cambas est la commune des virages.
Le mot Cambas a existé en latin, sous la forme «Camba, cambae », signifiant virage. Ce mot existe encore aujourd’hui en portugais avec la même signification qu’autrefois en latin. Néanmoins ce mot a, semble-t-il, une origine différente des autre mots latins qui proviennent pour la plupart de l’étrusque. Les étrusques étaient au VIIe siècle av. J.-C. le principal peuple de la péninsule Italique. Ils fondèrent l’Empire romain et influencèrent la langue de tous les autres peuples de cette péninsule. Plus tard les romains, en grand peuple conquérant, assimilèrent bon nombre des mots et expressions des peuples qui se sont soumis à eux. Et beaucoup de celles-ci ont une origine celte et appartenaient au peuple qui, avant les Romains, occupaient la péninsule Ibérique, dont le territoire qui constitue aujourd’hui le Portugal.
Un de ces termes était certainement « Cambas » qui a vraisemblablement une origine celte avec la racine « Kamb » qui signifiait serpent, serpenter et également virages, dans le sens où les virages se succèdent et finissent par représenter la forme d’un serpent. C’est avec ce sens que le mot est passé au latin puis au portugais. Cependant, cette expression est aujourd’hui très rarement utilisée et est tombée pratiquement en désuétude.
Après cette analyse historique de son nom, nous pouvons en déduire que, si la commune existait avant l’arrivée des Romains, il semble naturel que son nom était Kamb ou Cambas, avec le sens de « village situé le long des virages de la rivière ». Ceci est du à la situation du village par rapport à la rivière Zêzere.
Si nous nous référons à un texte du siècle dernier écrit par le Père Manuel Dias Barata, originaire de la commune de Cambas, il y décrivait la rivière comme « bordée de forêts si épaisses et de falaises si escarpées et abruptes que jamais personne n’avait osé s’y aventurer ». Nous pouvons donc facilement imaginer pourquoi il a été donné le nom de Cambas à ce village : Cambas était sans aucun doute le lieu le plus représentatif de cet endroit de la rivière qui vu de haut évoque la forme du serpent. C’était donc le premier et dernier représentant des virages de la rivière, le reste du parcours afin d’atteindre les villages suivants étant parfaitement inaccessible le long des berges. Et si d’après les mots du Père Manuel Dias Barata qui datent d’une centaine d’années, cette tâche était si ardue, imaginez un peu ce que cela représentait au temps des conquêtes romaines…
Le mot Cambas désignant un village apparaît à l’époque de Dom Sancho 1er, roi du Portugal entre 1185 et 1211 après J.C., qui colonisa les territoires du sud du pays comme l’Algarve. Nous trouvons trace de Cambas pour la première fois le 5 juillet 1199, date à laquelle Dom Sancho 1er, lors de son passage à Covilhã, confie la gestion de la région aux églises de Mogadouro et Penas Roias, avec un territoire délimité par Oleiros, la montagne du Muradal et la rivière Zêzere. Dans cet édit, il ressort que le site de Cambas existait déjà précédemment et il est également précisé que le lieu était situé le long de la voie qui allait de Oleiros à Covilhã.
Grâce à cette situation, il est normal qu’au XIIe siècle Cambas était déjà le lieu de traversée de cette voie qui longeait probablement le Zêzere jusqu’à cet endroit. Les voyageurs y passaient de la rive gauche à la rive droite et continuaient ensuite par Ademoço, Penedos de Janeiro, Janeiro de Baixo, Dornelas, Ourondo, Paùl et arrivaient finalement à Covilhã.. Il reste encore quelques vestiges de cette voie à Cambas. Par exemple, près du port des barques au fond du village, marquées dans la roche, il subsiste des empreintes de roues laissées par les charrettes. La profondeur de ces traces nous indique un point de passage important et durant une longue période.
Historiquement, il s’avère donc que l'évolution des petits villages qui composent la commune de Cambas se confond avec la naissance du Portugal. Il est fait référence dans quelques documents d’époque à un peuplement antérieur au XIIe siècle dans le domaine de Cambas, comme par exemple près des Rochers de Janeiro. Ces falaises naturelles, du haut d’une centaine de mètres de hauteur surplombant le Zêzere, constitutent l’endroit le plus escarpé de la commune.
Le peuplement de cette région, au long de la reconquête de ces terres par les premiers rois du Portugal, s’est rapidement avéré nécessaire. Ceci est principalement du à la situation stratégique de certains villages situés le long de la rivière et de ce fait ont longtemps constitué une frontière naturelle.
Un des principaux acteurs de la vie de ces communes, au long des siècles, a été l’Église. Celle ci fut pendant des décades la principale représentante du roi et de ce fait avait la main mise sur les régions du centre, éloignées des côtes où habitaient les dirigeants du pays.
A Cambas, l’Église était propriétaire de la barque qui permettait la traversée du fleuve. Elle récoltait ainsi une bonne partie des impôts de la région, la traversée étant bien entendu payante. Cambas a été le siège d’un petit prieuré appartenant au Prieur royal qui était directement nommé par le roi du Portugal. Le prieur, outre les biens qu’il possédait personnellement et la part d’impôts qui lui revenaient de droit, recevait annuellement une rente de la part du roi. De fait l’église de Cambas était une des plus riches de toute la région. Le prieuré de Saint Jean-Baptiste de Cambas (son nom officiel) a également appartenu de nombreuses années au diocèse de Guarda et était alors l’église la mieux lotie de tout le Portugal.
Monsieur le prieur de Saint Jean-Baptiste de Cambas, possédait des troupeaux de chèvres et de moutons, des châtaigneraies, de nombreuses oliviers et d’immenses terres, ainsi que deux ou trois chevaux pour ses déplacements privés. Ce fut l’église qui a fait construire des canaux qui permirent l’irrigation des terres cultivables les plus éloignées du fleuve. Ces canaux existent toujours et certains continuent à rendre de grands services aux agriculteurs locaux. L’ancien Prieuré Saint Jean-Baptiste de Cambas avait le pouvoir sur les villages qui constituent l’actuelle commune de Cambas. À ceux-ci s’ajoutaient la commune de Vilar Barroco qui s’annexa au XVIIIe siècle, ainsi que quelques uns des villages qui forment aujourd’hui la commune de Estreito, comme par exemple Roqueiro, Retaxo, Vale de Orvalho et Torre. Ce fut aussi le cas de la commune de Orvalho qui acquit son indépendance au XVe siècle et devint une antenne de l’église de Janeiro de Baixo.
Puis, en janvier de l’an 1792, une bulle du Pape Pie VI, « Quoniam Ecclesiasticum », confirmée en janvier 1794 par un édit, les villages de Roqueiro, Retaxo, Vale da Torre et Orvalho, plus proches géographiquement de Estreito que de Cambas, sont tombées sous la coupe de la paroisse de Estreito (elle-ci avait été fondée au XVIe siècle) mais ont continué administrativement et juridiquement à appartenir à Cambas et au canton de Fundão.
Les limites territoriales de la paroisse et de la commune de Cambas, qui nous l’avons vu jusqu’à maintenant n’arrêtent pas de bouger au fil des siècles furent définitivement fixées par le décret du 29 décembre 1836. C’est ce décret qui a pour la première fois incorporé la commune de Cambas dans le canton de Oleiros, de même que celles de Orvalho et de Vilar Barroco. De plus, tous les lieux qui dépendaient de la paroisse de Estreito le seraient aussi de manière administrative. Au cours des vingt années après ce décret, Cambas a navigué entre les cantons de Fundão et de Oleiros. Ce dernier a d’ailleurs disparu le 14 janvier 1868 et Cambas se retrouva dans le canton de Pampilhosa da Serra, tandis que Orvalho et Vilar Barroco retournaient dans le canton de Fundão. Presque deux ans plus tard, c’est-à-dire le 28 décembre 1869, le Canton de Oleiros est reformé par la royauté avec tous les villages qui étaient auparavant sous sa tutelle.
Finalement, l 7 septembre 1895, la commune de Cambas est dissoute. De ce fait, les villages de Pisoria, et Rouco de Baixo, situées sur la rive gauche de la rivière (Cambas est sur celle de droite) intègrent la commune de Amieira. Les villages de la rive droite qui constituent l’essentiel de la commune regressèrent à la commune de Janeiro de Baixo. Mais, le 21 mai 1896 tout rentre dans l’ordre et la commune de Cambas reprend son ancien statut ainsi que toutes ses terres disséminées dans les communes avoisinantes pour rétablir ses limites telles que nous les connaissons aujourd’hui.
[modifier] Le fleuve Zêzere
Affluent de la rive droite du Tejo, c’est, après le fleuve Mondego, le plus grand fleuve prenant naissance au Portugal. Sa source est située dans la Serra da Estrela (le point culminant du Portugal) à environ 1900 mètres d’altitude au lieu-dit « Cântaro magro ». Il prend alors la direction sud-ouest, pour achever sa course à l’ouest de Constância, après un long parcours de 200 kilomètres.
Ses principaux affluent par le volume d'eau sont :
- sur la rive droite le Alge, le Cabril, le Unhais, le Nabão, le Paul et le Pêra
- sur la rive gauche le Bogas, le Caria, le Codes, le Isna, le Meimoa, le Sertã et le Teixeira.
La surface totale du Zêzere et de ses affluents est de 5 043 km² dont 1 056 km² appartiennent au Nabão. Les grands dénivelés du fleuve additionnées à son débit en eau (quelquefois supérieur à 10 000 mètres cube à la seconde) constituent un excellent producteur d’énergie hydro-électrique. Il y a d’ailleurs le long du parcours du Zêzere quatre barrages (Boçã, Cabril, Castelo de Bode et Constância) qui produisent annuellement 700 millions de kilowatts/heure.
[modifier] Population
Cambas, actuellement, est la seule commune située au bord du Zêzere dont le territoire est situé sur les deux rives du fleuve. Une partie de la commune est d’ailleurs enclavée dans celle de Pampilhosa da Serra, une ville voisine appartenant elle au district de Coimbra. Cambas dépend quant à elle d’Oleiros, situé dans le district de Castelo Branco et dépend du diocèse de cette dernière ainsi que de celui de Portalegre, en plein centre du pays.
Cambas aujourd’hui possède environ un millier d’habitants. Ceux-ci sont répartis en une dizaine de villages ainsi que quelques lieux-dits dont certains ne comptent qu’un ou deux habitants. Comme de nombreuses communes du centre du Portugal, il y a eu à Cambas un dépeuplement important dans les décennies 1960 et 1970 et on dénombre environ 2000 habitants qui ont émigré à l’étranger ou dans les grandes villes du pays depuis 1960. De nombreuses personnes sont allées en France, Suisse et Allemagne (il n’y a d’ailleurs aujourd’hui pratiquement plus émigré originaire de Cambas dans ce pays). Beaucoup ont également opté pour un départ plus proche, dans les grandes villes portugaises comme Lisbonne, Coimbra, Aveiro, Leiria et Castelo Branco, ce qui leur permet de revenir souvent dans l’année passer des vacances ou simplement voir leurs proches restés au village.
http://cambas.concelhodeoleiros.net/
http://oleiroszoom.blogspot.com/2006/02/aldeia-de-cambas-iii.html
http://www.eb1-cambas.rcts.pt/index.htm
http://www.su-casarural.com/pt/6/casas_rurais_cambas.asp
http://www.geocities.com/RainForest/4177/
http://www.praiasfluviais.com/praias2.asp?id_canal=11
http://www.cm-oleiros.pt/noticias/noticias.php?categoria=1
http://www.ensino.eu/2007/ago2007/suplemento.html
http://www.naturtejo.com/conteudos/pt/home.php
http://pinhobravo.blog-city.com/a_minha_as_nossas_aldeias_e_a_aldeia_global.htm
Livres sur la région da Beira Baixa :
Livre d'un village proche: Aldeia da Povoa da Ribeira no concelho de Oleiros
"Raízes da Beira Baixa"
Auteur : Maria da Conceição Rocha - Papiro Editora pour commander : http://livrosnet.com/?op=artigo&pid=&lid=78288c7898fdad99aee06e3b42213c7b
"Etnografia Da Beira. Contos E Lendas, Costumes, Tradiçoes, Crenças E Supertiçoes, Varia. (Volume Iii. 2a Ediçao)" Auteur : Jaime Lopes Dias pour commander : http://www.livres-chapitre.com/-U1HNU4/-DIAS-JAIME-LOPES./-ETNOGRAFIA-DA-BEIRA.-CONTOS-E-LENDAS,-COSTUMES,-TRADICOES,-CRENCAS-E-SUPERTICOES,-VARIA.-(VOLUME-III.-2A-EDICAO).html
"A linguagem popular da Beira Baixa (Apontamentos). Sepata de Estudos de Castelo Branco, ed Império, Lda Lisboa, s.d., 106p.
"Histórias e Superstições na Beira Baixa" ed. A Mar Arte, Coimbra, 1998, 54 p. Auteur : José Carlos Duarte Moura
Uma das principais marcas da cultura portuguesa, nomeadamente, nas regiões do interior, está ligada ao oculto. A magia, as superstições, as lendas populares foram servindo, ao longo dos tempos, para transmitir experiências e conhecimentos sob um determinado assunto. José Carlos Duarte Moura reuniu em livro algumas das mais conhecidas lendas e orações populares contra os bruxedos. Um trabalho que foi feito ao longo de vários anos e que tem como objectivo “registar um importante testemunho da nossa identidade como povo”. Em pouco mais de 50 páginas, este estudioso apresenta contos de toda a região interior do País.
"Contos Mitos e Lendas da Beira." Etnografia, ed. A Mar Arte, Coimbra, 79 P. Auteur : José Carlos Duarte Moura
Concelhos de Portugal, Concelho de Oleiros "Oleiros Vila Airosa", s. ed., s.d. Auteur : Carvalho Raul
Memorias do coraçao da Beira. Orvalho, ed. GAIO (Grupo de Amigos Incondicionnais do Orvalho), Carregado 2005, 205 p.