Carte en T

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Le plus ancien exemple imprimé de carte en T : la première page du chapitre XIV de l'Etymologiae    Par Guntherus Ziner, Augsburg, 1472
Le plus ancien exemple imprimé de carte en T : la première page du chapitre XIV de l'Etymologiae
Par Guntherus Ziner, Augsburg, 1472
Reconstitution hypothétique de la carte du monde perdue d’Anaximandre
Reconstitution hypothétique de la carte du monde perdue d’Anaximandre[1]

Une carte en T ou carte en TO était une représentation du monde au Moyen Âge (mappemondes) représentant le monde physique tel que décrit par l'érudit du VIIe siècle Isidore de Séville dans son Etymologiae [2] :

Orbis a rotunditate circuli dictus, quia sicut rota est [...] Undique enim Oceanus circumfluens eius in circulo ambit fines. Divisus est autem trifarie: e quibus una pars Asia, altera Europa, tertia Africa nuncupatur.

« Le monde est dit "rond" d'après la rondeur d'un cercle, parce que le monde est telle une roue [...] À cause de cela, l'Océan qui l'entoure est contenu dans une limite circulaire et est divisé en trois parties, d'une part l'Asie, en second l'Europe et en troisième l'Afrique. »

Sur la carte TO, les trois continents connus (Europe, Asie, Afrique), étaient placés de part et d'autre de barres verticale et horizontale, formant un T renversé.

Dans cette représentation très sommaire, le T renversé vers la droite séparait les trois continents alors connus :

  • Au-dessus de la barre placée horizontalement (symbolisant la Méditerranée) se trouvait l'Europe (ce nom n'existait peut-être pas),
  • En-dessous de la barre placée horizontalement se trouvait l'Afrique,
  • A droite de la barre placée verticalement, se trouvait l'Asie
  • La barre placée verticalement représentait le Danube et le Nil, supposés être approximativement en continuité.

À l'intersection des deux barres, on trouvait la ville de Jérusalem, centre du monde connu à cette époque.

Le T était entouré d'un O, d'où le nom de carte TO.

Cette représentation provient de conceptions antiques portant sur les continents et les fleuves du Moyen-Orient : recyclant ces conceptions, les érudits médiévaux de l'Occident chrétien ont longtemps conservé une croyance érigée au rang de dogme, selon laquelle les fleuves mythiques cités dans les Écritures auraient une source commune: le Nil, le Tigre et le Jourdain [3]. D'où la persistence des mythes du jardin d'Éden, qui perpétuent cette croyance jusque les explorations de l'époque moderne (expéditions aventuresques jusqu'aux sources du Nil.)

Alors que ce type de représentation du monde liée à des croyances religieuses perdurait sur les terres d'Occident jusqu'au XIIe siècle, la superficie des terres de l'Eurasie cartographiées par la civilisation chinoise à la même époque fut très largement supérieure.

La représentation TO fut progressivement abandonnée à partir du XIIe siècle. En effet, le roi Roger II de Sicile fit travailler à sa cour le géographe arabe Al-Idrisi qui établit en 1154 une mappemonde du monde connu à cette époque qui n'adoptait plus la représentation TO.

[modifier] Références

  1. D'après John Mansley Robinson, An Introduction to Early Greek Philosophy, Houghton and Mifflin, 1968 (ISBN 0395053161).
  2. (chapitre 14, de terra et partibus)
  3. Citations du Jourdain dans la Bible.

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