Chanson de révolte
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Chant de révolte, chanson contestataire... ce genre musical, si tant est qu'on puisse le nommer ainsi, semble vieux comme le monde.
Un certain nombre de nos chansons populaires s'y apparentent. C'est le cas de la chanson de Mandrin qui a connu un grand succès à la veille de la Révolution française. Les chants des esclaves noirs sont, par excellence, des chants contestataires. La musique possède également ce caractère. À l'Île de la Réunion, la pratique du rouleur, un tambour fait dans un tonneau de bateau, symbole des esclaves, est resté interdite jusqu'en 1981 ! On pourrait également le qualifier de genre littéraire. Il est d'ailleurs généralement le produit de la rencontre entre un écrivain et un compositeur.
Sommaire |
[modifier] La chanson de révolte française
[modifier] La Marseillaise
Hymne national de la République française, la Marseillaise n'est peut-être pas à proprement parler un chant de révolte. Il s'agit au départ d'un chant de guerre et c'est bien ce que lui reprochent ses opposants aujourd'hui. Mais son lien étroit avec l'histoire de la révolution française et son aura populaire justifient sa présence ici. Elle a été créée en 1792 alors que l'assemblée constituante a convaincu le roi Louis XVI de déclarer la guerre à l'Autriche. Les troupes sont en garnison à Strasbourg et Rouget de Lisle, connu localement pour son Hymne à la liberté, se voit confier par les généraux et le maire de la ville la réalisation d'un chant de guerre pour encourager les troupes. Il compose alors le Chant de guerre pour l'armée du Rhin. Celui-ci est porté de ville en ville par les soldats et il atteint Marseille où il rencontre un vif succès auprès des Fédérés. Ils le chantent pendant leur trajet vers Paris qui les amène à participer à l'insurrection du Palais des Tuileries le 10 août 1792. C'est alors que le chant de guerre révolutionnaire prend le nom de Marseillaise. Rencontrant toujours un grand succès, la Convention du 26 messidor an III (14 juillet 1795) la décrète chant national. Interdite sous l'Empire et la Restauration, elle réapparait lors des Trois Glorieuses de 1830. Elle accompagnera, reprise par le peuple, la lutte contre la domination allemande pendant les trois guerres de 1870, 1914-1918 et 1939-1945.
- Allons ! Enfants de la Patrie ! / Le jour de gloire est arrivé ! / Contre nous de la tyrannie, / L'étendard sanglant est levé ! (bis) / Entendez-vous dans les campagnes / Mugir ces féroces soldats ? / Ils viennent jusque dans vos bras / Égorger vos fils, vos compagnes. / Aux armes, citoyens ! etc.
Voir aussi l'article détaillé : La Marseillaise
[modifier] L'Internationale
Le poème d'Eugène Pottier, mis en musique à Lille par Pierre Degeyter, Lillois d'origine belge, connaît la célébrité à la faveur des congrès du Parti ouvrier français en 1896 et 1899, puis du Congrès international socialiste de Paris de 1900. C'est au congrès de Copenhague, en 1910, qu'elle commence sa carrière internationale avec une exécution magistrale par 500 choristes et musiciens. En 1928, Pierre Degeyter est invité à Moscou où le congrès de l'internationale communiste lui rend hommage.
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- Debout les damnés de la terre / Debout les forçats de la faim / La raison tonne en son cratère / C'est l'éruption de la fin / Du passé faisons table rase / Foules, esclaves, debout, debout / Le monde va changer de base / Nous ne sommes rien, soyons tout...
- C'est la lutte finale / Groupons-nous, et demain (bis) / L'Internationale Sera le genre humain
[modifier] Le Chant des partisans
C'est en mai 1943 que naît à Londres le fameux Chant des partisans qui restera le symbole de la résistance française à l'occupation allemande. Le texte est de Joseph Kessel et Maurice Druon, la musique d'Anna Marly. Il sera l'indicatif de l'émission de la BBC Honneur et Patrie de mai 1943 à mars 1944, mais il sera surtout le chant de ralliement.
[modifier] L'après mai 68
(à compléter)
[modifier] Le « protest song » américain
Le « protest song » a toujours été populaire aux États-Unis. Des artistes comme Woody Guthrie ou Pete Seeger l'ont fait connaître à un large public. Le « protest song » américain est une véritable chanson de révolte moderne. C'est une chanson engagée, souvent accompagnée d'une ou plusieurs guitares, et qui traite volontiers des sujets politiques ou sociaux courants. L'éventail des sujets traités dans les textes de ces chansons est très vaste.
Blowin' in the Wind de Bob Dylan est sans doute le point de départ d'une acceptation du « protest song » auprès des médias, la première chanson de révolte moderne à être diffusée a une échelle planétaire. Tirée d'un chant d'esclaves, un negro spiritual, qu'il arrange avec génie, cette chanson sera reprise par les 250 000 manifestants de la Marche sur Washington de Martin Luther King.
- How many years must a mountain exist / before it is washed to the sea? How many years can some people exist / Before they're allowed to be free? An' how many times can a man turn his head, / An' pretend that he just doesn't see? The answer, my friend, is blowin' in the wind, /The answer is blowin' in the wind.
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- Combien d'années faut-il à la montagne pour arriver à la mer ? Combien d'années un peuple peut-il exister avant d'obtenir la liberté ? Et combien de fois un homme peut-il détourner la tête et faire comme s'il n'avait rien vu ? La réponse, mon ami, est portée par le vent, la réponse est portée par le vent.
Lorsque Bob Dylan chante cette chanson en avril 1962, il n'avait que 21 ans. La guerre du Viêt Nam entraîne une mobilisation importante des jeunes américains autour de la non-violence et du droit des peuples et des hommes. La musique est leur porte-parole dans le conflit qui les oppose à la génération de leurs parents.
Neil Young embraya le pas avec "Ohio" en 1970 sur l'album de Crosby, Stills, Nash & Young : "4 Way Street". La chanson a été inspirée par le meurtre de quatre étudiants par la police au campus de Kent dans l'Ohio.
Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui continuent cette tradition: David Rovics, Jim Page, Mat Callahan, Michael Franti ou Anne Feeney ne sont que quelques exemples. Leur public s'est considérablement élargi pour toucher toutes les générations d'américains. Cependant, ces chansons ne sont quasiment pas diffusées par les médias.
Les genres musicaux se sont aussi diversifiés et ce ne sont plus seulement des ballades folks mais aussi du hip-hop, du punk ou de la pop. Des artistes d'autres pays peuvent être comparés à ce « protest song », véritable chanson populaire des temps modernes, par exemple Gilles Servat en France, Fela Kuti ou Femi Kuti au Nigeria, Jan Hammarlund en Suède, Chris TT en Angleterre ou Silvio Rodriguez à Cuba.
[modifier] Nueva canción
C'est un mouvement de protest songs folk mené par des artistes chiliens comme Violeta Parra (« Gracias a la vida ») et Víctor Jara.
Il va inspirer la nueva trova à Cuba, le Tropicalisme au Brésil...
Lire l'article : en anglais, en espagnol.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- Le drapeau rouge Un site sur les chants révolutionnaires du mouvement ouvrier (textes, partitions, airs au format midi)
- revolte.free.fr Un site autogéré de chansons rebelles et de contestation de l'ordre établi
- Chansons contre la guerre, un recueil collectif de paroles de chansons pacifistes et antimilitaristes de tous les temps et de tout le monde.
- Chansons engagées sur la Toupie