Chapelle Sixtine
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La chapelle Sixtine est l'une des salles des palais pontificaux du Vatican. À l'heure actuelle, elle fait partie des musées du Vatican. C'est dans la chapelle Sixtine que les cardinaux, réunis en conclave, élisent chaque nouveau pape.
La chapelle doit son nom de « sixtine » au pape Sixte IV, qui la fit bâtir de 1477 à 1483. Elle est située à l'angle sud-ouest du palais et communique avec les chambres de Raphaël et ce qui est actuellement la collection d'art religieux moderne. Son architecte est Giovanni de' Dolci. Elle comprend un souterrain, un entresol et la chapelle à proprement parler, bordée en hauteur d'un chemin de garde : la chapelle devait servir à un but religieux, mais aussi pouvoir assurer la défense du palais.
Son plan est très simple : une salle rectangulaire de 40 m de long, 13 m de large et 21 m de haut, avec une voûte en berceau et 12 fenêtres cintrées qui l'éclairent. Le sol est couvert de marbre polychrome. Une transenne de marbre grillagée, œuvre de Mino da Fiesole, qui rappelle l'iconostase des orthodoxes sépare l'espace réservé aux clercs et celui alloué aux laïcs.
Elle doit sa célébrité au fait que sa décoration a été réalisée par les plus grands artistes de la Renaissance : Michel-Ange, Le Pérugin, Sandro Botticelli, Domenico Ghirlandaio, Cosimo Rosselli, Pinturicchio, notamment.
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[modifier] Les murs latéraux
L'intérêt de la chapelle se trouve dans les fresques de Michel-Ange. Celles sur les murs représentent des scènes mises en regard de la vie de Moïse (paroi gauche, face à l'autel) et du Christ (paroi droite). Des tituli (inscriptions) expliquent ces correspondances. On pense que ces scènes ont été commandées par Sixte IV, ou un théologien de la cour pontificale, dans un but politique précis, montrer l'importance du rôle de pape et son indépendance vis-à-vis des monarques de la chrétienté.
- sud : le voyage de Moïse ; nord : le baptême du Christ (fresques du Pérugin)
- sud : épisodes de la vie de Moïse (meurtre du soldat égyptien, protection des filles de Jethro, Buisson ardent) ; nord : les tentations du Christ au désert (fresques de Botticelli)
- sud : le passage de la Mer Rouge ; nord : la vocation des premiers apôtres, Pierre et André (fresques de Ghirlandaio)
- sud : la remise des tables de la Loi ; nord : le sermon sur la montagne (fresques de Cosimo Rosselli)
- sud : le châtiment de Coré, Datan, et Abiram, qui ont tenté de lapider Moïse (Botticelli) ; nord : la remise des clefs de Jésus à Pierre, tentative de lapider Jésus (fresques du Pérugin)
- sud : Moïse remet son commandement à Josué ; nord : la Cène (fresques de Ghirlandaio)
- sud : dispute autour du corps de Moïse (fresque de Matteo da Lecce, remplaçant celle de Luca Signorelli) ; nord : la résurrection (fresque d'Arrigo Paludano, remplaçant celle de Ghirlandaio)
Sur la partie supérieure, on trouve les 24 portraits des premiers papes. Ces fresques sont l'œuvre de nombreux peintres comme Botticelli, le Pérugin, le Pinturicchio ou Domenico Ghirlandaio.
[modifier] La voûte
La décoration fut commandée par le pape Jules II suite à des dégâts engendrés par la construction de la basilique Saint-Pierre et de la tour Borgia au début de son pontificat (1503-1513). En effet, en 1504, une longue fissure causa des dégâts si importants que le pape chargea Michel-Ange de refaire la décoration. En mai 1508, l'artiste signait le contrat prévoyant la réalisation des douze apôtres dans les pendentifs et des motifs ornementaux dans les parties restantes. Par la suite, sur requête de Michel-Ange qui jugeait le sujet trop pauvre, et aidé par les théologiens de la cour papale, il réalisa neuf histoires centrales représentant les épisodes de la Genèse, commençant avec la séparation de la lumière des ténèbres et se poursuivant avec la très célèbre « création d'Adam », où Dieu effleure la main tendue d'Adam pour lui donner la vie, suivi de la tentation et d’autres épisodes spectaculaires. Sur les bords, se trouvent des Nus soutenant des médaillons illustrant des scènes tirées du Livre des Rois, dont la symbolique reste sujette à discussion. À la base de la structure architectonique, douze Voyants, entre Prophètes et Sibylles, siègent sur des trônes monumentaux, au-dessus des Ancêtres du Christ, représentés dans les Voussures et les Lunettes (paroi nord, paroi sud, paroi d'entrée). Enfin, dans les Pendentifs des quatre coins, l'artiste a peint quelques épisodes du salut miraculeux du peuple d'Israël.
Pour la préparation de cette œuvre il dessina de nombreuses études et cartons concevant ainsi des dizaines de personnages et de poses.
La réalisation de ce travail colossal nécessita d'incroyables contorsions et d'efforts physiques, Michel-Ange travaillant notamment sur le dos.
Ces représentations impressionnantes qui démontrent une parfaite maîtrise de l'anatomie humaine et du mouvement ont radicalement transformé le cours de l'évolution de la peinture en Occident. En août 1510, Michel-Ange avait terminé la première moitié de la voûte, du mur d'entrée jusqu'à la Création d’Eve. Les travaux furent probablement conclus avant le 31 octobre 1512 car le 1er novembre le Pape célébra la Messe dans la Chapelle.
[modifier] Le Jugement dernier
- Le Jugement dernier est une fresque peinte par Michel-Ange sur le mur de l'autel de la chapelle Sixtine, au Vatican. Michel-Ange le peignit sur commande du pape Clément VII, alors qu'il avait 60 ans. Le travail dura 6 ans, entre 1535 et 1541.
- En 1532, Michel-Ange revient à Rome après un séjour de plusieurs années à Florence — au cours duquel il avait pris parti contre le pape lors du conflit avec l'empereur Charles Quint — et Clément VII, qui lui a pardonné, lui demande de peindre les deux extrémités de la chapelle Sixtine. Il devait y représenter la Chute des anges rebelles et le Jugement dernier. Presque aussitôt il se mit à l'étude pour réaliser ce projet démesuré, mais, Clément VII étant mort (en 1534), il songeait à renoncer à ce travail pour reprendre le tombeau de Jules II, quand le pape Paul III s'y opposa et le nomma par bref en 1535 architecte, peintre et sculpteur du Vatican. Le Jugement dernier fut seul exécuté.
- La fresque s'étend sur un vaste mur (20 m de haut, 10 m de large) en forme de double lunette, sur lequel Michel-Ange compose une scène saisissante, à la fois ordonnée et bouillonnante, offrant une vision torturée et douloureuse du jugement dernier, loin de la calme majesté des représentations habituelles.
- La figure du Christ surprend par l'apparence inhabituelle — un jeune homme viril et athlétique — sous laquelle Michel-Ange a représenté Jésus. Il y exprime le caractère divin du Seigneur par la force et la puissance qui se dégage du personnage.
- A l'époque, l'œuvre avait fait scandale, en partie à cause du fait que les 400 et quelques personnages qui y figurent sont nus, y compris le Christ lui-même. Paul IV songea un moment faire effacer le tout puis se contenta de faire voiler pudiquement certains personnages par Daniele da Volterra, qui y gagna le surnom de Braghettone (culottier). Au XVIIe siècle, Clément XII fera encore recouvrir d'autres personnages.
- La vision de l'œuvre a été fortement perturbée par la longue restauration qui a été effectuée de 1981 à 1992. Elle a dévoilé des couleurs étonnantes chez celui qu'on surnomma le « terrible souverain de l'ombre » : des roses pastels, des verts acides, des bleus clairs...
[modifier] Polémique sur la restauration
Une grande opération de restauration a eu lieu dans la chapelle Sixtine de 1981 à 1989.Cette restauration fut financée par la Nippon Television Network Corporation, qui, en échange, a obtenu un droit sur les images. À la place des tons sombres et fumés qui ont valu à Michel-Ange le surnom de « terrible souverain de l'ombre », on a trouvé des couleurs tour à tour pastels ou acides. La polémique continue toujours quant au bien-fondé de la restauration.
[modifier] Galerie
Michel-Ange |
Le Pérugin |
Sandro Botticelli |
Sandro Botticelli |
Michel-Ange |
[modifier] Notes
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Guide des musées et de la cité du Vatican, publications du Vatican, 1986
[modifier] Articles connexes
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