Charles Lecuve
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Charles Lecuve (1857 – 1914), maire d’Allarmont (Vosges), pris comme otage et fusillé par l’armée allemande au début de la Première Guerre mondiale.
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[modifier] Maire d'Allarmont
Né le 20 août 1857 à Vexaincourt (Vosges) Charles Louis Lecuve est le fils de Pierre Lecuve (1830 – 1869), instituteur à Vexaincourt et de Marie Bart, originaire de Bionville. Devenu exploitant forestier et menuisier, Pierre Lecuve s’installe à Allarmont, dont il deviendra maire.
Charles Lecuve et son frère Paul poursuivront et développeront l’activité de la société familiale, créant notamment une première scierie à La Neuveville, près de Raon-l'Étape (Vosges) en 1888.
Il participe à la création de la Société du Chemin de fer de la Vallée de Celles, qui construit puis exploite entre 1907 et 1935 la Ligne de la vallée de Celles, chemin de fer à voie métrique et d’une longueur de 24 km, qui dessert la vallée de la Plaine, entre Raon-l’Étape et Raon-sur-Plaine ; la ligne, exploitée ensuite par la Compagnie de Chemins de fer Secondaires (CFS), ferme en 1950.
Charles Lecuve est le frère d’Alphonse Lecuve, contre-amiral.
[modifier] Les combats d’août 1914
A partir du 10 août 1914, suite à la déclaration de guerre de l’Allemagne, les troupes de la 13e division d’infanterie de l'armée française occupent les cols des Vosges. Du 14 au 19 août, les militaires français lancent un mouvement offensif en direction de la plaine d’Alsace alors occupée. Ils occupent Schirmeck (Bas-Rhin) le 17 août.
Mais, à partir du 19 août, l’armée doit se replier. Le 21 août, elle abandonne les villages de la haute vallée de la Plaine, se retirant par le Donon et la vallée de la Plaine sur la Meurthe, vers Raon-l'Étape. Les 23 et 24 août, des combats ont lieu à Celles et Badonviller. Le 25 août, les combats se déroulent vers Raon-l'Étape.
Une partie des habitants quittent la vallée de la Plaine (Vosges et Meurthe-et-Moselle).
[modifier] Les otages de 1914
À Luvigny, l'abbé Pierre Buecher et le conseiller municipal Pierre Bolle sont arrêtés le 23 août et fusillés à Raon sur Plaine. À Vexaincourt, le maire Sayer et Charles Batelot sont fusillés en représailles de la découverte d'un fusil dans une grange ; le village est incendié et 63 maisons sur 105 sont brûlées.
À Allarmont, le maire Charles Lecuve et le curé l'abbé Alphonse Mathieu sont arrêtés le 24 août sous le prétexte de coups de feu tirés par la population ; ils sont fusillés à Celles-sur-Plaine au carrefour de la Soye.
Dans d’autres communes de Lorraine, des fusillés civils sont aussi recensés : 70 morts à Nomény près de Nancy le 20 août, 11 morts à Badonviller, 51 exécutions à Fresnois-la-Montagne le 23 août, 24 à Longuyon. Dans les Ardennes, on dénombre 12 fusillés à Maubert-Fontaine, 10 à Thin-le-Moutier, 42 à Margny. Dans l’Oise, le maire de Senlis et 6 habitants sont fusillés le 2 septembre…
Selon les historiens irlandais John Horne et Alan Kramer il y aurait eu environ 500 victimes civiles en France.
Charles Lecuve a été décoré, à titre posthume, de l'ordre de la Légion d'honneur. Une rue d’Allarmont porte le nom de Charles Lecuve.
[modifier] Sources
- Horne (J.) et Kramer (A.), German atrocities, 1914, A history of denial, Yale University Press (New Haven and London), 608 p., 2000.
- Sadoul (Louis), Les Drames de la Vallée de Celles (août et septembre 1914), Le Pays Lorrain, Nancy, 14 pages, 1928
[modifier] Voir aussi
- Les Otages, film de Raymond Bernard (1939), avec Saturnin Fabre, Charpin, Dorville, Pierre Larquey.
- Mairie d'Allarmont (Vosges)
