Charles Rollin
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Charles Rollin, né à Paris le 30 janvier 1661 et mort le 13 septembre 1741, est un historien, professeur et administrateur français.
Fils d'un coutelier, il se fit remarquer par ses dispositions précoces. Il obtint une bourse, suivit les cours du collège du Plessis, puis étudia la théologie, mais sans prendre les ordres.
Il remplaça à 22 ans Marc-Antoine Hersan, son ancien professeur, dans la chaire de seconde. Il fut nommé en 1687 professeur de rhétorique au Plessis, en 1688 professeur d'éloquence au Collège royal. Il fut élu en 1694 recteur de l'Université de Paris et en 1701 associé de l'Académie royale des inscriptions et médailles, mais fut empêché d'entrer à l'Académie française.
En 1696, il prit la direction du collège de Beauvais, où il fit fleurir les études et signala son administration par des réformes. Mais au bout de quinze ans, il se vit brusquement enlevé à ses élèves comme suspect de jansénisme. En 1739, il se prononça notamment contre la constitution Unigenitus. Forcé au repos, il consacra ses loisirs à la composition d'ouvrages utiles à la jeunesse et travailla jusqu'à ses derniers jours. Il mourut âgé de plus de 80 ans, universellement aimé et estimé.
On lui doit :
- une édition abrégée de Quintilien (1715), 2 v. in-12, dans laquelle il élagua tout ce qui ne se rapportait pas strictement à l'éloquence,
- le Traité des Études (1726), 4 v. in-12, dans lequel il résume le système d'éducation qu'il a mis en place au Collège de Beauvais (notamment une plus grande utilisation de la langue vulgaire),
- l'Histoire ancienne (1730-1738),13 vol., qui fut un grand succès,
- l'Histoire romaine, dont il ne put faire paraître que les 5 premiers volumes (1738-41), et qui fut achevée par Crevier.
- un recueil d'opuscules (Lettres, Discours latins, vers latins, etc.), 1771, 2 vol. in-12.
Ses Œuvres diverses ont été publiées par Antoine Jean Letronne en 1825 et ses Œuvres complètes par François Guizot, en 30 volumes, en 1821-1827.
Albin de Berville a écrit un Éloge de Rollin, couronné par l'Académie française en 1818.
Le Collège municipal de Paris a été appelé en son honneur Collège Rollin.
Dans l'amphithéâtre de la Sorbonne, l'une des six statues figure Rollin, avec Descartes, un autre homme de lettres, les deux scientifiques Pascal et Lavoisier (qui lui fait face) et les deux fondateurs Robert de Sorbon et Richelieu.
[modifier] Source
- « Charles Rollin », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)