Chatouille
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Les chatouilles correspondent à l'action d'exciter l'épiderme de quelqu'un dans le but de le ou la faire rire.
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[modifier] Introduction
Pourquoi rions-nous quand on nous chatouille ? Pourquoi ne rions-nous pas quand nous nous chatouillons nous-mêmes?
Ces questions ont intrigué des scientifiques depuis la nuit des temps, depuis Socrate (un des premiers théoricien de la chatouille), en passant par Platon et Darwin.
D'après des expériences réalisées par l'Université de San Diego, les chatouilles déclencheraient un réflexe. Socrate y avait d'ailleurs noté un mélange de plaisir et de douleur. À ce jour, deux types de chatouilles ont été identifiés :
- Celles provoquées par un passage léger sur la peau et provoquant l'envie de frotter la zone lorsque la stimulation a cessé,
- Celles provoquées par des pressions répétées et plus fortes sur des zones particulièrement sensibles du corps, spécifique à chacun (côtes, pieds, ventre, etc.), et provoquant un effet de rire.
Certaines personnes éprouvent une sensation agréable tandis que d'autres éprouvent le désir absolu de faire cesser toute simulation à cause de l'impression de démangeaison provoquée par les attouchements. D'ailleurs, une trop longue stimulation ( plusieurs dizaines de minutes ) peut provoquer l'énervement pour la personne qui les subit (parfois allant jusqu'à des sanglots de rage).
Contrairement au deuxième type de chatouilles, les premières sont ressenties par les animaux. En effet, lorsqu'une mouche s'approche des oreilles d'un cheval, celui-ci les bouge.
Les autres ne sont ressenties que par les Hommes, les rats, et les primates. Dans le cas de ces derniers, aucun son n'est perçu car leur système vocal est inexistant, mais ils émettent des sons de respiration correspond au rire humain. Quant aux rats, les sons émis lorsqu'ils rient sont situés dans la gamme des ultrasons, donc également non perceptibles par nos oreilles.
[modifier] A quoi sont dues les chatouilles, et pourquoi nous font-elles rire ?
Les chatouilles sont dues à une réponse sensorielle envoyée au cerveau et provoquée par un contact avec la peau. Les corpuscules de Meisner, placés sous l'épiderme (le toucher sensible) sont excités ; pour des chatouilles appuyées ou lourdes, les corpuscules de Pacini peuvent être stimulés.
Une première étude faites en 1997, à l'Université de Californie, montra que le rire lors de chatouilles était un réflexe et non pas un acte social.
En effet, des patients ayant les yeux bandés ont été chatouillés soit par un homme soit par un robot, en étant préalablement informés de l'origine de chacune des stimulations. En réalité l'ensemble des chatouilles ont été réalisées par un assistant caché sous la table. Pourtant, malgré cela, ils ne purent, dans tous les cas, résister aux stimulations.
Les chatouilles à la plante des pieds peuvent être un véritable supplice pour les personnes y étant sensibles et être utilisées comme un moyen de torture. Dans les dessins animés on retrouve souvent cette pratique afin de faire parler les victimes. Selon une étude anglaise, 20 % des garçons seraient chatouilleux à la plante des pieds contre 90 % des filles... Beaucoup de garçons fétichistes rêvent de soumettre leur copine à cette torture afin de les amener à supplier.
[modifier] Pourquoi ne pouvons-nous pas nous chatouiller nous-mêmes ?
Une autre étude fut réalisée à l’Institut de neurologie de Londres et utilisa un véritable robot. Dans celle-ci, pour chacun des volontaires, trois expériences ont été réalisés :
- Dans le premier cas, un robot contrôlé de l’extérieur stimulait les patients. La sensation de chatouillement était normalement perçue.
- Dans la seconde expérience, les sujets disposaient d’un bouton de commande du robot-chatouilleur, ce qui au final ne produisait aucune réaction.
- Enfin, la troisième expérience, les sujets commandaient le robot dont les stimulations étaient décalées de quelques fractions de secondes. A partir d’un délai d’un cinquième de seconde, les sujets répondaient à la stimulation.
De par cette expérience, les chercheurs ont pu identifier les zones du cerveau répondant aux stimulations.
Dans le second cas, une nouvelle zone du cervelet était active ce qui montre une anticipation des conséquences en avertissant le cerveau de ne pas tenir compte des stimulations à venir.
C'est pour cette raison qu'il est impossible de se chatouiller soit même ou via un objet que l'on contrôle.
Quant à la troisième expérience, elle nous montre que l'avertissement du cervelet vers le cerveau est limité dans le temps. En effet, après un certain délais, le cerveau réagit à nouveau à la stimulation.
Cela nous montre également que le cerveau est capable de filtrer les messages sensoriels provoqués par nos propres actions, afin de rester réceptif aux messages venant de l'extérieur. Ce système de filtre est également actif dans la vie quotidienne. En effet lorsque vous marchez, la pression exercée sous votre voûte plantaire est ignorée, alors qu'elle ne l'est pas dans d'autres situations...
[modifier] Chatouilles et sexualité
D'après Paul Hubert Benamou, le chatouillement des pieds provoque essentiellement une « réaction de sexualité »: il cite notamment les cas de la reine d'Égypte Hatchepsout, qui se faisait chatouiller par des eunuques, et des tsarines qui employaient à plein temps des eunuques pour leur chatouiller les pieds. Il existe des fétichistes des chatouilles.
[modifier] Les chatouilles : une torture ?
Les chatouilles ne peuvent être ressenties que dans une situation où la personne a une relative confiance en l'autre. En effet les sensations ne passant pas par le système nociceptif (de la douleur) le cerveau peut donc "choisir" l'impact d'une sensation. L'état mental est primordial dans la perception des chatouilles. Lors d'une séance de torture, on n'a pas confiance en son bourreau, dans la mesure où l'on craint pour sa vie. Il est donc impossible de torturer sérieusement quelqu'un en le chatouillant.
[modifier] Chatouilles et santé
Le rire fait secréter par le corps humain des substances anti-douleurs, euphorisantes, contre l'inflammation, et contre l'anxiété. De plus, chatouiller un enfant lui apprendra à plus tard être touché. Le tout à condition que le "supplice" ne dure pas trop longtemps...
[modifier] Références
- Revue "Pour la Science" (numéro 264, octobre 1999)
- Paul Hubert Benamou, « Pied et chaussure érotiques et sadomasochistes », Encyclopédie médico-chirurgicale, Podologie 27-140-A-55,1999