Choa
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Le Choa, ou ሸዋ (Shäwa), est une province historique de l'Éthiopie où se situe l'actuelle capitale du pays, Addis-Abeba.
[modifier] Une région emblématique
Le Choa est une région montagneuse, composée de hauts plateaux, qui forme aujourd'hui le cœur de l'Ethiopie, mais elle en a été pendant longtemps sa partie la plus méridionale. Séparée des régions septentrionales (Godjam, Wällo) par une zone de basses terres, le Choa forme une région de hauts plateaux aisément défendables et put échapper ainsi aux périodes de désordres, ou aux tentatives d'assauts venus de l'est. Il s'y développa donc dans l'exercice du pouvoir politique, un certain goût pour l'autonomie vis-à-vis des provinces du nord, traditionnellement détentrices d'un pouvoir supérieur, car sièges de l'autorité impériale.
Les villes de Debre Berhan, Antsokia, Ankober, Entoto, puis Addis-Abeba ont été tour à tour capitale de la province. La majeure partie du nord du Choa, comprenant les districts de Menz, Tegulet, Yefat, Menjar, Bulga, est peuplée d'Amhara chrétiens, tandis que les parties sud et est sont largement peuplées d'Oromo, souvent musulmans.
[modifier] Une province ancienne
Le Choa apparaît pour la première fois dans les sources historiques en tant qu'État musulman, fondé, selon G.W.B. Huntingford, en 896, avec pour capitale Walalah. Cet État fut absorbé par le Sultatanat de Ifat aux almentours de 1285.
Au XVIe siècle siècle, le Choa fut ravagé et séparé du reste de l'Éthiopie par les armées d'Ahmed Gragne. La région fut ainsi exposée aux migrations de populations oromo venues du sud, qui s'installèrent dans les aires dépeuplées durant les premières décennies du XVIIe siècle. Les destructions et le dépeuplement durable qui s'ensuivit explique en grande partie la raréfaction des sources concernant le Choa jusqu'aux années 1800. Cependant, l'empereur Lebna Dengel et certains de ses fils utilisèrent la province comme un refuge en cas de menaces extérieures.
La famille régnante du Choa fut fondée à la fin du XVIIe siècle par Negassie, qui consolida son contrôle de la région de Yefat. Son fils, Sebestyanos, prit le titre de Meridazmach («Général de l'armée de réserve»), créé spécialement pour le souverain du Choa. Ses descendants continuèrent de porter ce titre jusqu'à ce que Sahlé-Sellassié fut déclaré négus (roi) en 1813. Le petit-fils de ce dernier, Sahlé Maryam, devint, à la mort de Yohannès IV, empereur d'Ethiopie, sous le nom de Ménélik II. Ainsi, le titre de Roi du Choa fut adjoint à celui de Roi des Rois d'Ethiopie quand il devint empereur.
Le fameux monastère de Debré Libanos, fondé par Saint Tekla Haymanot, se trouve dans le district de Selalé, au nord du Choa.
Subdivision ancienne de l'«Abyssinie» historique, le Choa a été gouverné par un meridazmatch jusqu'en 1813, date à laquelle prit le titre de négus, affirmant ainsi l'importance de sa province face au Tigré voisin. A la fin du XIXe siècle, sous Ménélik II, le Choa devint le siège de la nouvelle capitale, Addis-Abeba, ce qui contribua à renforcer son poids sur un pays en expansion.
En effet, depuis les conquêtes de Ménélik II, jusqu'à l'annexion de l'Érythrée par Haylä Sellassié Ier en 1962, l'empire d'Ethiopie ne cessa de s'agrandir. Reliée à Djibouti, donc à la mer, grâce à une voie de chemin de fer établie par une compagnie franco-éthiopienne entre 1898 et 1917, la province fut particulièrement aménagée en termes d'infrastructures de communication : routes, aéroports.