Cilice
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Le cilice peut être une tunique ou une ceinture, de crin ou d'étoffe rude, portée sur la chair par mortification.
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[modifier] Origine
Un cilice est un vêtement de tissu rugueux fait de poils de chèvres et porté sous la forme d'un maillot de corps ou comme une ceinture autour des reins, dans un but de mortification et de pénitence (dans le premier cas on parle aussi d'une « haire »). On a dit que le nom latin venait de la Cilicie, où ce tissu était fabriqué, mais la chose elle-même était probablement connue et utilisée longtemps avant que ce nom lui fût donné. La toile grossière, par exemple, si souvent mentionnée dans la Bible comme symbole de deuil et de pénitence, était probablement la même chose ; et le vêtement en peaux de bêtes de Jean-Baptiste était sans doute analogue. La première utilisation biblique du mot dans sa forme latine se trouve dans la Vulgate au Psaume 34:13, « Ego autem, cum mihi molesti essent, induebar cilicio », ce que les Bibles catholiques traduisent généralement par « cilice » et la Bible protestante de Segond par « sac ».
[modifier] Un moyen de pénitence
Pendant les premiers âges du christianisme l'utilisation de ces tissus grossiers, comme moyen de mortification physique et pour aider celui qui les portait à résister aux tentations de la chair, est devenue très ordinaire, et non seulement chez les ascètes et ceux qui aspiraient à une vie de perfection, mais même parmi les laïcs ordinaires vivant dans le monde, qui s'en servaient comme d'un antidote discret contre l'ostentation extérieure et le confort dans leurs vies. Saint Jérôme, par exemple, signale que le cilice se portait souvent sous les vêtements riches et somptueux d'hommes qui tenaient dans le monde de hautes positions. Saint Athanase, saint Jean Damascène, Théodoret et beaucoup d'autres attestent eux aussi qu'on l'utilisait à leur époque. Cassien, pourtant, désapprouvait son utilisation par les moines, car s'il était visible il se remarquait et pouvait être un motif de vanité, et si on le portait au-dessous de ses vêtements il entravait la liberté du corps dans l'exécution du travail manuel. Saint Benoît n'en fait aucune mention spéciale dans sa règle, mais van Haeften soutient que parmi les premiers Bénédictins beaucoup le portaient, même s'il n'était pas prescrit partout dans l'ordre.
[modifier] Généralisation de son emploi au Moyen-Age
Plus tard, il a été adopté dans la plupart des ordres religieux médiévaux, à l'imitation des premiers ascètes, et pour augmenter l'inconfort provoqué par son utilisation quelquefois il était même fait de fil métallique fin. Il n'était pas réservé aux moines, mais continuait à être assez répandu parmi ceux qui vivaient dans le monde. Charlemagne, par exemple, a été enterré dans le cilice qu'il avait porté pendant sa vie (Martène, De Ant. Eccl. Rit). On rapporte la même chose de saint Thomas de Canterbury. Il y avait aussi une utilisation symbolique. Saint Augustin nous apprend qu'à son époque les candidats au baptême se tenaient pieds-nus sur un tissu grossier pendant une partie de la cérémonie (De Symb. ad Catech., II, 1). Les pénitents le portaient le Mercredi des Cendres et dans le rite Sarum, le jeudi saint, on portait une bannière de cette matière en procession en signe de réconciliation. L'autel, aussi, était quelquefois recouvert avec ce genre de tissu aux temps de pénitence.
[modifier] Aujourd'hui
À l'époque moderne l'utilisation du cilice a été généralement restreinte aux membres de certains ordres religieux. De nos jours seuls les chartreux et les carmes le portent en raison de leur règle ; chez les autres c'est simplement une question de mortification personnelle et volontaire. Certaines objections ont été faites à propos de son utilisation concernant des raisons d'hygiène, ces objections étant liées à l'évolution des conceptions de la propreté personnelle.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- Article Hairshirt de la Catholic Encyclopedia.