Claude-Adrien Helvétius

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Helvétius.Gravure d'Augustin de Saint-Aubin d'après Michel van Loo.
Helvétius.
Gravure d'Augustin de Saint-Aubin d'après Michel van Loo.

Claude-Adrien Helvétius, né le 26 février 1715 à Paris et mort le 26 décembre 1771 à Versailles, est un philosophe français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Au sein des encyclopédistes et des matérialistes de son siècle, Helvétius (latinisation de Schweitzer) développe un sensualisme matérialiste, où l’intérêt seul dirige les jugements et considère l’éducation comme l’élément constitutif principal de l’esprit des humains, qui sont, selon lui, tous susceptibles de s’instruire également.

Il est fortement inspiré par Locke, dont il lit très tôt l’Essai sur l’entendement humain. Ses idées sur la constitution de l’esprit humain en seront nettement influencées. Il veut dépasser cependant toute idée de Dieu en défendant un athéisme relatif. Il considère la croyance en Dieu et en l’âme comme le résultat de notre incapacité à comprendre le fonctionnement de la nature, et voit dans les religions, notamment la religion catholique, un despotisme n’ayant comme but que le maintien de l’ignorance pour une meilleure exploitation des hommes.

Souvent présenté comme un physiocrate (il monte une manufacture, fait faillite, puis connait le succès) et un philosophe matérialiste, selon Michel Onfray[1] Helvétius est pourtant plus à rapprocher d’un philosophe nominaliste et déiste. On trouve dans ses textes plusieurs références à Dieu et à son existence : « l'être suprême », « l’éternel », « le législateur céleste » sont des expressions qui reviennent plusieurs fois dans son ouvrage De l'Homme ; il y définit même Dieu comme étant « la cause encore inconnue de l'ordre et du mouvement ». La raison de cet amalgame est en partie due à la récupération politique de ses textes, qu'il s’agisse de discréditer son œuvre (jésuites, jansénistes, le pape Clément XIII ou encore le pouvoir royal de Louis XV) ou d’en faire un penseur incontournable du socialisme scientifique (marxistes).

Ainsi, si Helvétius est anti-chrétien, il ne nie pas l’existence d’une force dans la nature et il défend même l’idée d’une philosophie plutôt positive dans cette religion une fois épurée de son fanatisme, superstitions et institutions.

Il était par ailleurs franc-maçon et membre de la loge des Neuf Sœurs.[2]

[modifier] Philosophie

Helvétius était à la fois matérialiste et sensualiste. Le matérialisme est un système philosophique qui n’admet pas d’autre substance que la matière : il s’oppose notamment à la religion et à la notion d’âme immatérielle. Selon le sensualisme, toutes nos connaissances et nos idées découlent des sensations, dont elles ne sont que la combinaison de plus en plus complexe. Le sensualisme s’oppose à l’activité spontanée de l’esprit.

[modifier] Postérité

Outre la postérité due à sa philosophie, on peut rattacher l’histoire des Idéologues à Helvétius. En effet, ce groupe philosophique de la fin du XVIIIe siècle conduit par Destutt de Tracy, se réunissait régulièrement chez sa femme Anne-Catherine Helvétius, avec Cabanis qui, dès 1778, s'était installé dans la propriété de l'inconsolable veuve.

[modifier] Œuvres principales

  • De l'Esprit (1758) Texte en ligne. Accepté par la censure lors de la parution puis mis à l'index.
  • De l’Homme (posthume, 1773). « Ce qui est remarquable dans ce livre d'Helvétius, c'est la manière dont il explique comment les petits évènements de la vie infantile, et, notamment, les facteurs affectifs du milieu familial, peuvent entraîner une différenciation profonde des caractères et des intelligences. Il se montre là indubitablement un précurseur des conceptions freudiennes. » Jean Rostand, 1952.Voir bibliographie.

[modifier] Littérature

[modifier] Notes

  1. « Helvétius, percepteur gauchiste » , « Utilitariste anti-kantien » et « La religion d'un mécréant », conférences de Michel Onfray à l'Université populaire de Caen, août 2006
  2. Les Maçons célèbres

[modifier] Références

  • Jean Rostand, « La conception de l'homme selon Helvétius et selon Diderot », L'Encyclopédie et le progrès des sciences et des techniques, Centre International de Synthèse, Paris : PUF, 1952, p. 10-19.

[modifier] Bibliographie




Philosophie des Lumières

Droits de l'homme · Encyclopédie · Franc-maçonnerie · Rationalisme · Révolution française · Siècle des Lumières · Tolérance


D'Alembert · Pierre Bayle · Diderot · Helvétius · D'Holbach · Kant · La Mettrie · Locke · Meslier · Montesquieu · Rousseau · Sade · Voltaire


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