Comportement sexuel

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Le comportement sexuel permet la reproduction des espèces animales sexuées[1]. On observe que le comportement sexuel change d'une espèce à l'autre, en raison des différences de l'organisation du système nerveux.

Chez la plupart des animaux, il existe un comportement de reproduction (le but est la copulation), mais chez les primates hominoïdes, il existe plutôt un comportement érotique (le but est la stimulation du corps et des organes génitaux, activités qui procurent des sensations de plaisirs intenses).

Sommaire

[modifier] Introduction

Chez les mammifères, le comportement sexuel est un comportement fondamental qui permet la reproduction et donc la survie de l'espèce. Il permet, au cours de la copulation, de transmettre les spermatozoïdes de l'urètre du mâle au vagin de la femelle, ce qui permet la fécondation des ovules.

[modifier] Facteurs biologiques à l'origine du comportement

Chez les mammifères, le comportement sexuel dépend de cinq principaux facteurs biologiques : les réflexes sexuels, les hormones sexuelles, les phéromones sexuelles, les processus de renforcement et les processus cognitifs.

  • Les réflexes sexuels (lubrification vaginale, érection, éjaculation, poussées pelviennes du mâle, lordose lombaire de la femelle, etc.) permettent la réalisation du coït vaginal, nécessaire à la fécondation et à la reproduction.
  • Par rapport au comportement sexuel, les hormones sexuelles sont impliquées dans la motivation sexuelle (testostérone), le contrôle saisonnier de l'accouplement (mélatonine), et le contrôle des phéromones [2].
  • Les phéromones provoquent le déclenchement d'un état d'excitation sexuel et permettent l'identification du partenaire sexuel de l'autre sexe [3]. Ce sont les phéromones qui sont à l'origine de l'orientation sexuelle des mammifères inférieurs (rongeurs, canidés, félidés, bovidés, etc.). Par exemple, la femelle émet des phéromones sexuelles qui ne sont détectées que par le mâle, ce qui déclenche un comportement hétérosexuel.
  • Les processus de renforcement (ou système de récompense) sont à l'origine de la motivation et de l'apprentissage de séquences motrices destinées à stimuler les organes génitaux [4]. Par exemple, chez l'Homme, comme la stimulation du pénis ou du clitoris procure plus de plaisir érotique (récompense intense) que la stimulation des jambes, les êtres humains préfèrent donc plutôt stimuler régulièrement leurs organes génitaux.
  • Les processus cognitifs, surtout chez les mammifères qui ont un cerveau développé (primates et surtout primates hominoïdes) permettent d'élaborer des stratégies, des croyances, des valeurs et des symboles sexuels. Chez l'Homme, les processus cognitifs sont à l'origine des aspects culturels de la sexualité.

[modifier] Modifications phylogénétiques de la structure du cerveau

Ces cinq facteurs existent chez tous les mammifères, car les processus physiologiques et l'organisation générale du système nerveux est très similaire.

Mais, de la souris à l'Homme, certaines structures du cerveau ont évolués, ce qui a provoqué des modifications du contrôle du comportement sexuel chez chaque espèce de mammifère.

Chez les rongeurs, les structures olfactives occupent un tiers du système nerveux, ce qui explique la grande importance des phéromones chez ces animaux. Au contraire, chez l'Homme, l'organe voméronasal est moins développé et surtout la partie olfactive ne représente plus que quelques pourcents du cerveau. Pour ces raisons, les phéromones n'ont plus qu'un rôle mineur dans les comportements humains.

Chez les rongeurs, les régions du système nerveux qui ont des récepteurs aux hormones sexuelles (mésencéphale et diencéphale) représentent la plus grande partie du cerveau, ce qui explique les effets majeurs de ces hormones. Par contre, comme le cortex cérébral, qui n'a pas de récepteurs aux hormones sexuelles, représente les trois-quarts du cerveau humain, les hormones sexuelles n'ont qu'un faible effet chez l'espèce humaine.

C'est également ce développement très important du cortex cérébral qui explique le rôle majeur de la cognition, non seulement dans la sexualité, mais dans tous les comportements humains.

[modifier] Comportement de reproduction

Icône de détail Article détaillé : Sexualité animale.

Chez les rongeurs, les hormones et les phéromones sont les principaux facteurs qui contrôlent le comportement sexuel.

La mélatonine inhibe le comportement sexuel durant toute l'année, sauf en général au printemps, période favorable à la reproduction. Les phéromones permettent le déclenchement du comportement sexuel, qui est surtout une copulation, entre un mâle et une femelle.

Ce comportement, dont le but est principalement la copulation, est un comportement de reproduction.

[modifier] Comportement érotique

Chez l'Homme, si les hormones jouent encore un rôle majeur, les phéromones sont supposées ne plus remplir qu'un rôle mineur dans le comportement sexuel. Les processus de renforcement et les processus cognitifs sont devenus prépondérant, ce qui a modifié la dynamique du comportement sexuel.

Ce sont les processus de renforcement (ou de récompense), qui sont à l'origine du comportement sexuel humain. Toutes les stimulations des zones érogènes, et surtout le pénis/clitoris, sont renforcées (ou récompensées, par la perception d'une sensation de plaisir intense). L'être humain recherche, apprend et répète les stimulations corporelles qui lui procurent le plus de renforcements (qu'il perçoit comme plaisir érotique).

Le biologiste Thierry Lodé[5] insiste pour sa part sur l'importance des caresses associées au baiser intervenant dans l'exploration du système immunitaire du partenaire sexuel. L'auteur révèle également l'intérêt des traits symétriques ou au contraires des caractères hyperthéliques et exubérants dans les mécanismes érotiques d'attrait du partenaire sexuel. C'est à partir du nouveau concept évolutif de conflit sexuel que s'expliquerait l'extravagance des stimulants. Certains estiment, que les phéromones n'ayant plus guère d'effet, le seul facteur vraiment important chez l'Homme serait la recherche du renforcement (ou du plaisir) par la stimulation des zones érogènes, et l'application de rôles et modèles appris et transmis par l'éducation (et maintenant l'image, le film). Il n'existerait donc plus de comportement de reproduction hétérosexuel, mais un comportement érotique dont le but principal est la stimulation du corps [6].

Les processus cognitifs sont à l'origine de croyances, de symboles et de valeurs relativement à la sexualité. En fonction de ces croyances sexuelles, qui évoluent au grè des époques et selon les sociétés et individus (selon l'âge de la vie par exemple), il existe des valeurs, des obligations, des comportements valorisés ou interdits. Et c'ce contexte « culturel » influencer la forme finale du comportement érotique.

S'il existe peu de règles sociales formulées concernant la sexualité (comme dans les petites sociétés pré-industrielles), on observe que les individus recherchent tous les types de stimulations érotiques, et leur comportement érotique sera surtout autosexuel (masturbation) et bisexuel (c'est ce qu'on observe chez les chimpanzés bonobos, espèce animale la plus proche de l'Homme [7] ). Si, comme dans la société occidentale, l'homophobie semble moins répandue, le couple hétérosexuel est socialement valorisé, on observe que la majorité des individus n'expérimentent, n'apprennent et ne recherchent qu'un comportement érotique dit hétérosexuel.

Voir l'article détaillé "Comportement érotique".

Chez l'Homme, la sexualité ne se limite pas à l'aspect comportemental. Les activités érotiques provoquent des plaisirs, des affects et des émotions intenses, ainsi que toute une réflexion éthique, artistique et culturelle ayant pour objet l'étreinte des corps et les passions des âmes.

Voir l'article détaillé "Sexualité humaine".

[modifier] Voir également

[modifier] Références

  1. Thierry Lodé "Les stratégies de reproduction des animaux" Eds Dunod Masson Sciences, Paris, 2001
  2. KNOBIL Ernst, NEILL Jimmy. The physiology of reproduction. Raven Press, 2e édition, 1994
  3. KNOBIL & NEILL 1994, opus cité
  4. CRAWFORD LL, HOLLOWAY KS, DOMJAN M. The nature of sexual reinforcement. J Exp Anal Behav; 60(1) : 55-66, 1993
  5. Thierry Lodé "La guerre des sexes chez les animaux, une histoire naturelle de la sexualité. eds Odile Jacob, Paris 2006
  6. WUNSCH Serge , BRENOT Philippe. Sexualité : instinct ou apprentissage ? Médecine Sexuelle, 1:12-21, 2005
  7. DE WAAL Frans. De la réconciliation chez les primates. Flammarion 1992. voir également les autres travaux de cet auteur.
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