Concerto pour piano n° 2 de Rachmaninov

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sergueï Rachmaninov vers 1900
Sergueï Rachmaninov vers 1900

Le Concerto pour piano nº 2 en do mineur, op. 18 de Sergueï Rachmaninov a été composé dans les années 1900/1901.

Il est créé le 27 octobre 1901 à Moscou par le compositeur au piano sous la baguette d'Alexander Siloti et obtient un succès considérable non démenti depuis.

La composition de ce concerto intervient juste après les trois ans de dépression nerveuse dans laquelle Rachmaninov a plongé suite à l'échec de sa première symphonie, démontée par des critiques impitoyables. C'est grâce au traitement du docteur Nicolas Dahl, un neurologue adepte des traitements par hypnose du médecin français Jean-Martin Charcot, qui lui conseille d'ailleurs l'écriture de ce concerto que Rachmaninov arrive à sortir de cette crise et retrouver sa créativité. Ce concerto sera dédié au docteur Dahl en guise de remerciement.

Comme tout concerto traditionnel, il se compose de trois mouvements :

  1. Moderato
  2. Adagio sostenuto
  3. Allegro scherzando

Il est reconnu pour sa difficulté et notamment pour la taille des mains qu'il demande au pianiste (neuvièmes à jouer d'une seule main).

On peut penser que le 2e Concerto pourrait être une sorte de tableau musical des différentes étapes qui ont mené à sa composition. L'œuvre retracerait ainsi sa propre gestation, et serait par là pour le musicien une façon de surmonter définitivement la crise qu'il vient de traverser.

Aux premières mesures, le musicien émerge peu à peu de sa torpeur. Une fois éveillé, il se remémore les épisodes qui l'ont mené vers la crise. En une gigantesque anamnèse, il voit défiler son passé, les moments douloureux de son existence ; d'où le ton grave et torturé de ce premier mouvement.

Concernant l'Adagio, ayant chassé ses mauvais souvenirs, le musicien se réacclimate doucement à la vie. Son état reste fragile, mais plein d'espoir : il est comme un homme qui verrait poindre l'aube après une nuit peuplée de cauchemars.

Enfin, sur l'Allegro Scherzando, le musicien goûte à présent pleinement aux plaisirs de la vie. Il retrouve foi en lui-même et en ce qu'il a de plus précieux : la musique.

Sommaire

[modifier] Détail des mouvements

[modifier] Moderato

Le concerto commence par huit mesures où le piano, seul, joue une lente série d'accords (tels des cloches) qui progresse poco a poco crescendo du pianissimo initial au fortissimo de la neuvième mesure. Cette unique introduction établit immédiatement pour l'auditeur l'esprit sous-jacent du nationalisme russe, caractéristique du romantisme tardif de Rachmaninov. Les accords éclatent enfin sur un torrent de croches au piano sur lequel apparaît le thème principal, joué par les violons, altos et clarinettes.

Premières mesures du thème du premier mouvement (violons)
Premières mesures du thème du premier mouvement (violons)

C'est une des caractéristiques (inhabituelles) du premier mouvement de ce concerto : le soliste n'a pas de rôle central après ses accords d'ouverture, il accompagne seulement la mélodie portée par l'orchestre, jusqu'à son premier solo.

[modifier] Adagio sostenuto

[modifier] Allegro scherzando

Dans le final, Rachmaninov souligne à nouveau la tonalité de mi majeur du mouvement lent avec une introduction élaborée et modulante, qui ramène lentement la musique à la tonalité d'ut mineur pour la première idée vigoureuse et simple ; elle se compose d'une alternance de demi-tons et d'une cellule rythmique formée d'une noire et de deux croches. Le second thème en si bémol est le plus célèbre qu'ait écrit Rachmaninov. Il a un caractère rêveur et nostalgique, sans toutefois posséder la profondeur émotionnelle du grand thème du mouvement lent.

[modifier] Aujourd'hui

Le concerto nº 2 est aujourd'hui l'un des concertos pour piano les plus populaires et est joué très souvent. De nombreux enregistrements existent, par les plus grands pianistes : Evgeny Kissin, Hélène Grimaud, Byron Janis, Sviatoslav Richter, Alexis Weissenberg, Victor Eresko, Philippe Entremont, Vladimir Ashkenazy, Lang Lang, Chuan Li, Serguei Rachmaninov lui-même...

Des arrangements du premier et deuxième mouvement ont été utilisés par de nombreuses figures du patinage artistique, parmi lesquels Sasha Cohen, Fumie Suguri, Mishkutenok/Dmitriev, Lu Chen...

[modifier] Dans la culture populaire

  • L' Adagio sostenuto est à la base du thème mélodique du tube de pop/rock All by Myself (1976) de Eric Carmen (1976). Ce même mouvement se trouve aussi à la base du tube Life on Mars? de David Bowie.
  • Le thème de l'Allegro scherzando est à la base de Full Moon And Empty Arms (1945) de Frank Sinatra.
« Everytime I hear it, I go to pieces!... It shakes me! It quakes me! It makes me feel goose-pimply all over! I don't know where I am or who I am or what I'm doing! »
traduction quelque peu approximative: « Chaque fois que je l'entends, j'éclate en morceaux!... Ça me secoue ! Ça me fait trembler ! Ça me donne la chair de poule ! Je ne sais plus où je suis, ni qui je suis, ni ce que je fais! »

Mais également dans Brief Encounter, The World of Henry Orient, Rhapsody, Center Stage, et The Princess Diaries 2: Royal Engagement.

Tout le film de Claude Lelouch, Partir, revenir est basé sur le concerto N°2 qui sert de trame au récit.

  • Le concerto est joué par un personnage dans la série TV Smallville.
  • Le concerto peut être entendu dans Nodame Cantabile (l'animé ainsi que le drama). Les personnages l'interpretant sont Shinichi Chiaki au solo piano et Franz von Streseman pour la direction de l'orchestre.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Source

[modifier] Lien externe

Une introduction et une analyse du second concerto

(en) Une introduction au deuxième concerto de Rachmaninov par Jonathan Yungkans


Wikipedia HTML 2008 in other languages

100 000 +

Česká (Czech)  •  English  •  Deutsch (German)  •  日本語 (Japanese)  •  Français (French)  •  Polski (Polish)  •  Suomi (Finnish)  •  Svenska (Swedish)  •  Nederlands (Dutch)  •  Español (Spanish)  •  Italiano (Italian)  •  Norsk (Norwegian Bokmål)  •  Português (Portuguese)  •  Română (Romanian)  •  Русский (Russian)  •  Türkçe (Turkish)  •  Українська (Ukrainian)  •  中文 (Chinese)

10 000 +

العربية (Arabic)  •  Български (Bulgarian)  •  Bosanski (Bosnian)  •  Català (Catalan)  •  Cymraeg (Welsh)  •  Dansk (Danish)  •  Ελληνικά (Greek)  •  Esperanto  •  Eesti (Estonian)  •  Euskara (Basque)  •  Galego (Galician)  •  עברית (Hebrew)  •  हिन्दी (Hindi)  •  Hrvatski (Croatian)  •  Magyar (Hungarian)  •  Ido  •  Bahasa Indonesia (Indonesian)  •  Íslenska (Icelandic)  •  Basa Jawa (Javanese)  •  한국어 (Korean)  •  Latina (Latin)  •  Lëtzebuergesch (Luxembourgish)  •  Lietuvių (Lithuanian)  •  Latviešu (Latvian)  •  Bahasa Melayu (Malay)  •  Plattdüütsch (Low Saxon)  •  Norsk (Norwegian Nynorsk)  •  فارسی (Persian)  •  Sicilianu (Sicilian)  •  Slovenčina (Slovak)  •  Slovenščina (Slovenian)  •  Српски (Serbian)  •  Basa Sunda (Sundanese)  •  தமிழ் (Tamil)  •  ไทย (Thai)  •  Tiếng Việt (Vietnamese)

1 000 +

Afrikaans  •  Asturianu (Asturian)  •  Беларуская (Belarusian)  •  Kaszëbsczi (Kashubian)  •  Frysk (Western Frisian)  •  Gaeilge (Irish)  •  Interlingua  •  Kurdî (Kurdish)  •  Kernewek (Cornish)  •  Māori  •  Bân-lâm-gú (Southern Min)  •  Occitan  •  संस्कृत (Sanskrit)  •  Scots  •  Tatarça (Tatar)  •  اردو (Urdu) Walon (Walloon)  •  יידיש (Yiddish)  •  古文/文言文 (Classical Chinese)

100 +

Nehiyaw (Cree)  •  словѣньскъ (Old Church Slavonic)  •  gutisk (Gothic)  •  ລາວ (Laos)