Congrès eucharistique de Montréal

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Le congrès eucharistique de Montréal est un rassemblement religieux catholique canadien tenu du 6 au 11 septembre 1910 à l'initiative du archevêque de Montréal, Mgr Louis-Joseph-Napoléon-Paul Bruchési.

[modifier] Le grand congrès de 1910

Ce congrès eucharistique international, dont le motif était d'adorer l'Eucharistie et d'évangéliser , est le premier à avoir lieu en terre d'Amérique. Il s'agit alors du XXIe congrès à avoir lieu depuis la fondation de cette institution par Mgr de Ségur en 1881. Le pape Pie X y envoie son légat Vincenzo Vannutelli pour assister aux célébrations.

Mgr Louis-Philippe-Adélard Langevin obtient la bénédiction par le légat du drapeau de Carillon qui porte à ce moment les emblèmes du drapeau du Sacré-Cœur.

C'est au cours de ce congrès que Henri Bourassa donna sa célèbre réplique au cardinal Bourne à propos de l'usage de langue française par les catholiques du Canada et des États-Unis : "Que l'on se garde avec soin d'éteindre ce foyer intense de lumière, qui éclaire tout un continent depuis trois siècles (...) Mais, dira-t-on, vous n'êtes qu'une poignée, vous êtes fatalement destinés à disparaître; pourquoi vous obstiner dans la lutte? Nous ne sommes qu'une poignée, c'est vrai; mais à l'école du Christ, je n'ai pas appris à compter le droit et les forces morales d'après le nombre et les richesses. Nous ne sommes qu'une poignée; mais nous comptons pour ce que nous sommes, et nous avons droit de vivre"[1]. Selon certains témoins, la foule est remplie d'enthousiasme devant ces paroles et le légat vient serrer la main de Bourassa[2].

La procession eucharistique se poursuit dans les rues de Montréal en partant de la basilique Notre-Dame et se rendant jusqu'au sommet du Mont-Royal. Le cortège, présidé par le cardinal Vannutelli, commence à midi et la marche de 100 000 chrétiens dure sept heures.

Le congrès est considéré comme une grande réussite par ses promoteurs notamment pour l'intérêt populaire qu'il a suscité. Peu de temps après le congrès eucharistique, un congrès de tempérance fut organisé dans la ville de Québec par Mgr Paul-Eugène Roy.

[modifier] Le petit congrès de 1935

Vingt-cinq ans plus tard, en 1935, un nouveau congrès eucharistique est organisé, alors que Mgr Bruchési est toujours l'évêque de Montréal. Le congrès de 1935 a une portée ecclésiale locale alors que celui de 1910 était d'envergure internationale. [3]

Néanmoins, 100 000 personnes sont de nouveau rassemblées pour élever leurs cœurs vers le Saint-Sacrifice de la messe dans le parc Jeanne-Mance, près du Mont-Royal. La célébration est tenue en présence du coadjuteur Georges Gauthier qui tient à fêter le cinquantième anniversaire de la fondation de la ligue du Sacré-Cœur.

Le grand congrès de 1910, tout comme le petit congrès de 1935, a beaucoup marqué la mémoire de Montréal et il est souvent cité dans les ouvrages historiques pour expliquer ce qu'était l'esprit véritable de cette époque [4].

[modifier] Notes

  1. Le Devoir, 7 septembre 1910, p.1-2 et 6, 12 septembre 1910, 1-4 et 7 à 10.
  2. Bilan du siècle
  3. Congrès de 1935
  4. Congrès eucharistique de Montréal en 1910 : Foi et solennité

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