Conseil représentatif des associations noires de France

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Le Conseil représentatif des associations noires de France ou CRAN, est une fédération des associations noires qui a l'ambition d'établir un bilan des discriminations « ethno-raciales » en France et de « rétablir une véritable égalité ». Au total, le CRAN regroupe plus de 60 associations.

Sommaire

[modifier] Historique

Le CRAN a été créé le 26 novembre 2005 depuis l'Assemblée nationale. Son président actuel est Patrick Lozès, militant associatif, déjà président du Centre d'action pour la promotion de la diversité en France (CAPDIV) et membre de l'UDF. Son porte-parole est Louis-Georges Tin. L'idée de la création du CRAN remonte à un colloque organisé le 19 février 2005 dans le grand amphithéâtre de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

Réfutant toute appartenance politique, le CRAN se veut un reflet des couleurs de la France. « Le CRAN se positionne dans le combat contre les discriminations ethno-raciales et pour le devoir de mémoire », a souligné son président lors de la création de ce mouvement.

Parmi les membres fondateurs, citons également l'ex-porte-parole des Verts Stéphane Pocrain, le chanteur camerounais Manu Dibango, l'ancien président de SOS Racisme Fodé Sylla et, seule femme, la journaliste d'Africa numéro 1 Eugénie Diecky.

Le collectif DOM a dénoncé « une imposture médiatique sans réalité fondée sur la race ».[1]

Sur le modèle du rendez-vous traditionnel du CRIF, le CRAN a tenu son premier dîner annuel le 28 janvier 2006, auquel ont assisté un certain nombre de personnalités politiques, dont l'adjointe à la mairie de Paris, déléguée à la Jeunesse et aux sports, Clémentine Autain (apparentée PC) et le Vert Stéphane Pocrain. Le CRAN a annoncé à cette occasion la tenue de ses Assises le 29 avril suivant.

[modifier] Prises de positions

Le 6 septembre 2006, le CRAN, conjointement avec le MRAP, a demandé le retrait de l'édition 2007 du dictionnaire Le Petit Robert, publié sous la direction éditoriale du lexicologue Alain Rey, mettant en cause les définitions suivantes, jugées « colonialistes » :

« Colonisation, n.f. 1769 : anglais colonization, de to colonize coloniser. 1. Le fait de peupler de colons ; de transformer en colonie. La colonisation de l'Amérique, puis de l'Afrique, par l'Europe. 2. Mise en valeur, exploitation des pays devenus colonies. voir colonialisme, impérialisme. »

« Coloniser, v. tr. 1790 de colonie probablement de l'anglais to colonize. 1. Peupler de colons 2. Faire de (un pays) une colonie. Coloniser un pays pour le mettre en valeur, en exploiter les richesses. »

Ces définitions mettraient l'accent sur l'action « positive » (« mise en valeur ») qu'aurait eue la colonisation d'un point de vue économique. Ce qui a entraîné la colère des associations.

Le CRAN et le MRAP soulignent, par ailleurs, que ces définitions n'ont pas changé depuis les années 1960, une époque marquée par des combats idéologiques forts autour de la question de la décolonisation. Il serait temps, selon les associations, de tenir compte des recherches effectuées depuis cette époque et d'adopter une vision plus objective des faits.

Comme l'explique Françoise Berland, professeure à la Sorbonne : « Le Grand Robert relevait de ce que j'appellerais un colonialisme naïf. Alors, depuis, certains articles ont été nettoyés et d'autres non. Cela tient à l'inertie des dictionnaires. Je suis d'accord avec Alain Rey lorsqu'il dit que la définition ne pose pas de problème, mais on peut regretter l'absence de distance critique, les connotations actuelles du terme auraient pu être signalées. Le Larousse encyclopédique, aux articles plus courts, plus techniques, n'est pas exposé à cela. Un dictionnaire de langue véhicule forcément une part d'idéologie. »

Le directeur éditorial des éditions Le Robert, Alain Rey, répond, quant à lui, que « la mise en valeur d’une station de sports d’hiver ne veut pas dire qu’on va s’occuper de la nature, mais qu’on l’aménage pour se faire du fric ! Et qu’était la colonisation de nouvelles terres sinon l’exploitation, la mise en valeur de ses richesses, au bénéfice des colons ? Au-delà de ça, si on n’a pas le droit de parler des côtés positifs d’une chose qui est globalement négative, c’est une forme de révisionnisme ! »

Alain Rey explique qu'il faut tenir compte des autres définitions qui ont un rapport avec la colonisation dans Le Petit Robert, et qui ne sont pas contestées par les associations, pour avoir une vision d'ensemble du travail éditorial effectué par l'équipe du dictionnaire. En effet, la définition du terme colonisation contient un renvoi à l'entrée impérialisme (« Politique d'un État visant à réduire d'autres États sous sa dépendance politique, économique ou militaire »). Quant au terme colonialisme, voici la définition qu'en propose Le Petit Robert :

« COLONIALISME : n.m. – 1902 ; de colonial. 1. Système d'expansion coloniale => colonisation. 2. Système politique préconisant la mise en valeur et l'exploitation de territoires dans l'intérêt du pays colonisateur. => impérialisme. »

Il envisage cependant d'ajouter aux définitions contestées une citation d'Aimé Césaire, revendiquée par le CRAN, et extraite du Discours sur le colonialisme  :

« On me parle de progrès, de vies élevées au-dessus d’elles-mêmes. Moi je parle de sociétés vidées d’elles-mêmes, des cultures piétinées, d’institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d’extraordinaires possibilités supprimées. On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilomètres de routes, de canaux, de chemin de fer ? Moi, je parle de milliers d'hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je parle de ceux qui, à l'heure où j'écris, sont en train de creuser à la main le port d'Abidjan. Je parle de millions d'hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la danse, à la sagesse. Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme. » (Aimé Césaire)

[modifier] Critique

[modifier] Références

  1. Opinion Grioo.com: La naissance du Cran officiellement annoncée samedi 26 novembre

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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