Coq hardi (presse)
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Coq Hardi (illustré ou magazine) destiné aux enfants français de l'après Seconde Guerre mondiale, fut publié de 1944 à 1963. D'abord hebdomadaire, l'un des meilleurs destinés à la jeunesse de France. (Parution hebdomadaire en deux séries successives : première du n° 1 jusqu'au n° 243 ; et deuxième du n° 1 jusqu'au n° 196 du 23 août 1954). D'abord journal de 4 pages, ensuite de 8, puis de 12 et jusqu'à 16 avec 8 pages en couleurs dont 2 en bichromie pendant sa période d'optimisme (Période du n° 15 jusqu'au n° 38 de l'année 1951.)
Devenu bi-mensuel dans une nouvelle formule du n° 1 (septembre 1954) au n° 18 (15 mai 1955), il modifie son titre en « Coq Hardi je serai », essayant de faire la transition entre les publications pour enfants et celles destinées aux adolescents.
C'est l'excellent Marijac (Jacques Dumas) qui créa « Coq Hardi ». Après la disparition rapide de « Coq Hardi je serai », Marijac, beaucoup plus tard, essaya de relancer « Coq Hardi » dans un format de poche (N° 1 du 1er trimestre 1962). Le succès ne suivit pas. Mais en 1982 Marijac, toujours combatif et sans doute nostalgique, essaya de reprendre la main avec un petit journal : « Frimousse ».
Il faut surtout savoir que le « Coq Hardi » de Marijac fut parmi les publications françaises illustrées les plus persécutées par la loi n° 49.946, loi votée à la demande des catholiques et des communistes (16 juillet 1949).
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Coq Hardi était un magazine d'une très grande créativité, au lendemain de le Seconde Guerre mondiale. Il n'utilisait aucun apport de BD étrangère, et ne publiait que des créations originales. Marijac (Jacques Dumas) avait un véritable génie créatif, et assumait à lui seul plusieurs histoires, soit en scénariste, soit en dessinateur. Il était toutefois meilleur dans le premier de ces emplois. Dès le n°10, il avait créé "Tonnerre sur le Pacifique", où apparaissait son héros récurrent, Jim Boum, qui était alors pilote de l'aéronavale américaine. Il redeviendrait cow boy dans "le Saumont d'argent". Dans le même numéro, débutait "Guerre à la Terre" sur le thème de l'invasion de martiens. Là, le choix de l'excellent dessinateur A. Liquois avait quand même été malheureux. Liquois fut congédié, à mi-parution, pour s'être compromis dans le magazine "Le Téméraire", qui avait exalté les thèmes collaborationnistes sous l'occupation. Ce fut Dut qui dessina le deuxième épisode de "Guerre à la Terre". Il y eut également "Les trois mousquetaires du maquis", qui racontaient, à chaud, sur le mode burlesque, les aventures de malicieux maquisards contre des Allemands plus que lourdauds. C'était déjà un peu l'humour de "la grande vadrouille" ou du télé film "papa Schulz". Marijac excellait dans le trait humoristique. Par la suite, dans les années 60, il tenta de faire paraître les aventures de guerriers gaulois luttant contre les romains, mais les créateurs d'Astérix intervinrent fermement contre cette concurrence. Sur le même mode burlesque, il créa une bande dessinée comico-érotique, qui demeura non publiée.
Dans le recrutement de ses excellents dessinateurs, il y eut Erik, qui disparut assez vite pour les même raisons que Liquois. Et surtout Le Rallic, qui créa "Poncho Libertas", le révolutionnaire mexicain, une oeuvre de grande qualité graphique.
Il y eut aussi Raymond Cazanave, un dessinateur au trait précis et pointilleux, qui créa une histoire de flibuste "Capitaine Fantôme", dans des décors pleins de pénombres inquiétantes, d'yeux exorbités, de mains aux maigres phalanges frénétiques. Du même dessinateur, dans les débuts, il y eut "Chasse au corsaire" une histoire de lutte contre un vaisseau nazi dans l'Atlantique, avec des visages caricaturalement haineux de détestables "boches".
Raymond Cazanave n'était pas un guilleret. Mais il y eut le personnage de Lariflette, créé par Lavergne, qui était nettement plus soft et humoristique.
Dans le même temps, Joe Hamman, un véritable témoin des débuts du Far West, développait le goût des jeunes pour l'Amérique et les Indiens. On créa la "Tribu des Coqs hardis" où pouvaient adhérer tous les jeunes lecteurs, pour peu qu'ils se donnent un nom indien pas encore utilisé. La liste des nouveaux guerriers était publiée, chaque semaine, dans de longues colonnes, et ensuite, des photos des guerriers quand ils se déguisaient. On recevait une carte de membre, et mignon petit insigne, pin's avant l'heure.
Il y eut très vite saturation des noms les plus plausibles. On décida ensuite d'accoler un chiffre, comme pour les chevaux de course (ou les adresses d'e-mail) pour que puissent exister des Ours Solitaire 2 ou Rivière d'argent 4. Le dessinateur Wolinski fut "Belette grimaçante", et Jacques Chirac fut "Bison impétueux". Marijac lui même, chef de la tribu s'attribua "le Sachem sans plume", Joe Hamman eut son nom, ainsi que Leni Escudero, et à titre de parrain, Pierre Closterman "Grand Aigle Volant".
Coq Hardi créa aussi un grand concours La Course Alaska-Terre de Feu, dont il fallait identifier les étapes selon les définitions énigmatiques des noms de villes, du Nord au Sud du continent américain. Le grand prix de ce concours était un VRAI séjour aux USA. Mais au final, par manque de fonds, l'heureux gagnant eut un voyage gratuit pour une destination infiniment plus proche.
Dans Coq Hardi, tout n'était pas en BD. Il y eut un roman "Espions à croix gammée", une rubrique aéronautique qui présentait des avions peu connus, des rubriques sur les us et coutumes des amérindiens.
Ce magazine fut aussi le premier à présenter une adaptation en bande dessinée du "Grand Cirque" de Pierre Closterman, dessinée par Christian Mathelot. Cette BD est régulièrement rééditée en album, depuis cette époque, ce qui témoigne de sa qualité. La série "Sitting Bull" fut une des toutes premières à aborder les guerres indiennes du point de vue des Indiens.