Corps astral

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En occultisme, le corps astral serait l'un des sept corps des êtres vivants (voir Septénaire).

Sommaire

[modifier] Origine du concept

Le corps astral de l'homme serait relié, selon la terminologie théosophique au « Linga Sharira » (ou « Sukshma Sharira »)[1]. À noter que le terme de « Linga Sharira », issu des doctrines hindoues, signifiant « enveloppe subtile », est un terme très ancien (que l'on retrouve dans les Sâmkhya-Kârikâ [2]) qui existait bien avant la terminologie occultiste ou théosophique, et que les théosophes (forcés de le reconnaître plus tard) donnaient à ce terme une connotation trop « matérielle » (éthérique) qu'il n'a pas dans les textes traditionnels[3]. Les occultistes prétendent que le corps astral est un principe moyen entre le corps physique et l'esprit pur, fournissant à l'âme, diverses enveloppes semi-matérielles.[4]

Il semblerait que l'expression « corps astral » soit due à Paracelse[réf. nécessaire]. Elle est en tous cas utilisée par l'occultiste Stanislas de Guaita dans ses ouvrages. Notamment dans le « Serpent de la Genèse », où il explique que le corps astral est une portion individualisée de la « Lumière astrale », concept provenant également de Paracelse. Pour De Guaita et d'autres occultistes, le corps astral correspond au périsprit des kardécistes, au Nephesh des Kabbalistes, à l'Eidôlon des anciens Grecs, etc. En Inde[5], comme dans l'ancienne tradition Bön du Tibet, des textes mentionnent la composition lumineuse des corps à partir de 5 éléments primordiaux (feu, terre, air, eau, éther) qui sont aussi des énergies colorées (respectivement : rouge, jaune, vert, bleu et blanc ou translucide). Certains mystiques ou chamans Bön parviendraient à produire lors de la mort physique, un « corps d'arc-en-ciel » en décomposant la matière cellulaire (à l'exception des ongles, des dents et des cheveux) en ces éléments subtils premiers[6]. Dans l'antique Égypte, à proprement parler, il n'existe pas de « livre des morts », la traduction étant occidentalisée, mais « un livre de la sortie dans la lumière du jour ». En effet, les nombreux textes égyptiens des tombes et pyramides font référence (par analogie à la lumière solaire), à la lumière du double et à la lumière de l'au-delà. Il s'agirait pour eux, d'un « corps solaire »[7].

Le disciple de Paracelse Oswald Crollius cité par De Guaita, énumère toute une liste d'expressions équivalentes, notamment « corps sidérique », « les Penates », « Euestre prophétique » en l'homme, etc.[8]

[modifier] Le corps astral selon la Théosophie

Rappellons tout d'abord que la Théosophie opère un syncrétisme de diverses traditions mystiques dont la source la plus ancienne est certainement le « Livre de Dzian » (ou « Dhyan » en sanskrit) qui fait partie du vaste corpus Kiu-Té (signifiant « joints ensemble »)[9].

Selon le théosophe Arthur Edward Powell[10] (né en 1882 à Newton, New Jersey, mort en 1969 à Los Angeles, Californie), le corps astral interpénètre le corps physique, tout en s'étendant au-delà des limites du corps dans toutes les directions. La portion du corps astral qui dépasse le corps est généralement appelé « aura astrale ». Cette aura forme une sorte de nuage ovoïde multicolore plus ou moins lumineux. La luminosité et l'ampleur du corps astral dépendent de la qualité et du niveau d'évolution émotionnel, intellectuel et spirituel des individus. La substance du corps astral est constamment en mouvement.

Le corps astral permet la sensation et est aussi le véhicule des sentiments, des émotions et des désirs. Pour cette raison, il est souvent appelé « kama rupa » ou « corps des désirs » ou encore parfois « âme animale » dans les écrits anciens. À chaque affect particulier correspondrait une lumière colorée dans le corps astral[11] (tout comme la perception due à certaines synesthésies entre sons et couleurs). Le corps astral est aussi le siège du plaisir et de la douleur. Les impressions venant de l'environnement matériel agissent d'abord sur le corps physique, sont transmises par la vitalité ou prana au corps astral, qui par son principe kamique transforme l'impression en sensation. On expliquerait ainsi l'absence totale de sensations des individus connaissant des extases[12], leur corps astral étant détaché (insensibilité des membres physiques exposés à la flamme d'une bougie, aux piqûres d'aiguilles, par exemple).

Le corps astral sert d'intermédiaire entre le corps matériel et l'esprit (Manas). L'esprit individuel devient conscient du monde extérieur grâce au corps astral. Par la pensée, l'esprit peut aussi affecter le corps astral qui affecte ensuite le corps éthérique qui lui même affecte la substance grise du cerveau.

[modifier] Le « cordon d'argent »

Un autre auteur dont les livres ont été également publiés par la Société Théosophique en 1925 et 1926, Yram (Marcel Louis Forhan), expose plusieurs propriétés ou caractéristiques du corps astral. À ce titre, il mentionne le « cordon astral » qui relie le double au corps physique et l'alimente en énergie vitale. Ce mince câble lumineux, composé de nombreux fils ou filaments, infiniment extensible, a été également observé à plusieurs reprises par Sylvan Muldoon (1903-1969), notamment. Ce dernier a constaté son élasticité et son interaction dans les mouvements "automatisés" du double décorporé. Ernesto Bozzano (1862-1943) a recueilli de nombreux témoignages de personnes ayant vécu des décorporations. Parmi celles-ci, certaines ont aperçu « un filament fin et lumineux » qui les reliait à leur corps physique[13]. Ce serait en raison de sa nature luminescente, voire fluorescente électrique, qu'il est comparé à un éclat argenté et nommé assez communément « cordon d'argent ». On retrouve cette terminologie jusque dans la Bible, au livre de l'Écclésiaste [14].

Il ferait office de détecteur ambiant en répercutant les ondes et vibrations environnementales, telle une membrane très sensible, pour permettre une réincorporation quasi immédiate, voire brutale[15]. Lorsque le corps astral est situé très proche du corps physique, ce cordon devient plus épais pour ensuite reprendre sa forme initiale en épousant et en interpénétrant le corps physique. À grande proximité, il a la propriété d'aimanter le corps astral dans le corps physique. À signaler également que ce « corps astral » a été découvert de façon tout à fait accidentelle par le physicien américain du Kansas A.S. Wiltse[16], suite à un arrêt cardiaque, et à une maladie incurable dans le cas de Sylvan Muldoon qui a abouti à la mort. Le Dr Wiltse relate l'expérience du cordon astral en ces termes : « Je m'aperçus alors qu'un fil ténu, pareil à un filament de toile d'araignée, partant de mon occiput, s'en allait me rattacher à mon corps, au bas du cou » [17]. C'est en des termes identiques que William Buhlman l'a lui-même expérimenté lors de ses nombreux dédoublements : « Selon mes observations, ce n'est pas réellement une corde mais une substance fibreuse filiforme ressemblant au fil d'une toile d'araignée. La corde d'argent semble servir de lien entre le corps physique et le premier corps d'énergie intérieur que possèdent toutes les formes de vie »[18].

D'après les expériences d'Yram, les molécules électromagnétiques du double sont capables de s'étendre sur de nombreuses fréquences : les plus matérielles ne permettent pas au corps astral de traverser un simple mur ou une porte. Il apparaît alors dense et aussi tangible que le corps physique. Ainsi, à la façon des matriochkas (poupée russe), emboîtées les unes dans les autres, le véhicule énergétique pourrait se densifier ou se raffiner sur une très vaste échelle dimensionnelle qui relègue les 7 corps distincts, à une conception purement symbolique. Ces corps subtils seraient susceptibles de s'ajuster sur des fréquences qui correspondraient à des mondes dans des dimensions spécifiques et successives, devenant de plus en plus « éthérés » en perdant même leur aspect formel. Arthur E. Powell, Yram, Sylvan Muldoon, Waldo Vieira, Robert Monroe, ont donné de nombreux détails sur les propriétés et les singularités de ce double lumineux qui se recoupent étonnamment, bien que demeurant empiriques. Il serait possible de faire un rapprochement avec « le corps de gloire » (ou « corps glorieux »), lumineux, de Jésus ressuscité. Il existe aussi une vaste littérature « spirite » sur « le double bioplasmique » (autrefois nommé « fantôme »), bien qu'il ne faille pas exclure des supercheries dans certains clichés photographiques, suite à l'engouement poétique, littéraire, artistique, des « tables tournantes »[19].

[modifier] La « répercussion »

Le cofondateur de la Société Théosophique, le colonel Henry Steel Olcott (1832-1907) a confié dans son journal intime Old Diary Leaves, qu'il avait expérimenté plusieurs fois des sorties hors du corps. Il fait part de ses observations sur le corps astral, à savoir qu'il peut être dangereux de se dédoubler avec un double trop dense, si ce dernier se trouve exposé à des coups, lacérations, objets contondants. Le corps physique réagirait comme s'il avait été lui-même exposé à ces chocs ou pénétrations. Il a nommé cet effet : « répercussion ». Ce phénomène de répercussion est corroboré par Yram, Hector Durville et Sylvan Muldoon qui expliquent que c'est « le cordon d'argent » qui transmettrait toutes les sensations d'un véhicule à un autre, c'est-à-dire du corps astral au corps physique. Henry Steel Olcott a traduit en anglais un ouvrage français qui parlait de cette possible dissociation et de cette répercussion : L'Humanité posthume de A. Assier[20].


[modifier] Notes

  1. Sur l'origine de ce terme sanskrit, se reporter à l'ouvrage de Bernard Bouanchaud, Les Sâmkhya-Kârikâ d'Isvarakrsna, Agamat, 1998. Un autre ouvrage aux éditions du Cerf est en réédition : Samkhya Karika de Swami Shraddhananda Giri (anciennement publié aux éditions Trigramme, Paris).
  2. Les Sâmkhya-Kârikâ définissent les 25 éléments qui constituent toute chose manifestée dont le corps humain et son fonctionnement.
  3. c.f. A. Avalon, La puissance du serpent.
  4. Nouveau Larousse Illustré en 7 volumes, de +/- 1910.
  5. En Inde, les cinq éléments sont nommés Kshiti (terre), Tejas (feu), Marut (Air), Ap (eau) et Akasha (éther). Lire l'opuscule de Swami Sri Yukteswar (le maître de Paramahansa Yogananda), La science sacrée, Self Realization Fellowship, 1993, Sutras 11 et 12
  6. Tenzin Wangyal Rinpoché, Guérir par les formes, l'énergie et la lumière, Éd. Claire Lumière, 2004.
  7. Obenga Théophile, La philosophie africaine de la période pharaonique, L’harmattan, 1990
  8. Stanislas de Guaita, Le Serpent de la Genèse, Tome II.
  9. David Reigle, The Books of Kiu-Te or the Tibetan Buddhist Tantras : A Preliminary Analysis, Wizards Bookshelf, 1983 (ISBN : 0913510491). Sur la façon dont H. P. Blavatsky reçut ces informations, lire le livre d'Erik Sablé, La révélation des maîtres de sagesse, Le Mercure Dauphinois, 2004 (ISBN : 2-913826-41-5)
  10. Arthur E. Powell, Le corps astral et autres phénomènes astraux, Éditions Adyar, 1928.
  11. Anne Givaudan & Daniel Meurois, Les robes de lumière, Le Perséa, 2003.
  12. Sbalchiero Patrick [sous la direction de], Dictionnaire des miracles et de l'extraordinaire chrétiens, Fayard, 2002.
  13. « Mon premier souvenir fut de m'être vu en "esprit" près de mon corps que j'aperçus assis devant la table, la plume entre les doigts et la main sur le buvard. Observant tout avec une immense stupeur, je remarquai que mon corps était uni à l'esprit par un filament fin et lumineux » (Ernest Bozzano, Les phénomènes de bilocation, JMG, 2006, p. 110)
  14. « avant que le cordon d'argent se détache », Écclésiaste, 12 : 8.
  15. « Dédoublé, je parcourais l'espace au-dessus d'un superbe paysage donnant l'impression d'être ensoleillé. J'en distinguais nettement les moindres détails. J'arrivais près de la mer dont je voyais les flots battre la terre ferme, et je m'asseyais un instant sur des marches en ciment, près desquelles jouaient des enfants. Avec délices, je respirais l'air salin, pendant qu'un vent frais me fouettait le visage. Les sensations très matérielles de cet état se compliquaient d'autres vibrations transmises par le « cordon astral ». Pendant ce dégagement, l'on marchait dans la chambre et chaque oscillation du plancher me parvenait comme une secousse qui, à chaque fois, m'attirait un peu plus vers mon corps physique. J'étais parfaitement conscient de ces deux états simultanés et, tout en en goûtant le charme de ce dédoublement, ma volonté luttait vigoureusement contre l'attraction de ces milliers de liens invisibles. Enfin, je ne fus pas le plus fort et je dus réintégrer mon domicile » (Yram, Le Médecin de l'Âme, Adyar, 1925, p. 76, 77)
  16. Frederic W. H. Myers, Human Personality and Its Survival of Bodily Death, 1903, rééd., Hampton Roads Publishing Company, 2001. Ce livre mentionne le cas du Dr A.S. Wiltse du Kansas (Skiddy)
  17. Proceedings of the S.P.R., Vol VIII, p. 180 / Ernest Bozzano, Les phénomènes de bilocation, JMG, 2006, p. 197.
  18. William Buhlman, Voyage au-delà du corps, Ada, 2006, p. 288
  19. Lire les ouvrages de Hector Durville dont Le fantôme des vivants – Recherches expérimentales sur le dédoublement des corps de l’homme, Librairie Eudiaque, 1929. À ne pas confondre avec l'opuscule Manifestations du fantôme des vivants, Perthuis, Éd. H. Durville, 1986, 1999.
  20. A. Assier, Essai sur l’humanité posthume et le spiritisme par un positiviste, Éd. A. Ghio, 1883


[modifier] Bibliographie

  • Arthur E. Powell, Le corps astral et autres phénomènes astraux, Éditions Adyar, 1928, 1994
  • Annie Besant, L'homme et ses corps, Adyar, Paris, 1994
  • Charles Webster Leadbeater, Le plan astral, Adyar, Paris 1975
  • Charles Webster Leadbeater, Homme visible et invisible, Adyar, Paris, 2003
  • Yram, L'Évolution dans les mondes supérieurs, Adyar, Paris, 1926, rééd., GVP, Paris, 2000
  • Yram, Practical Astral Projection, Red Wheel/Weiser, 1974
  • Sylvan Muldoon & Hereward Carrington, La projection du corps astral, Rocher, Monaco, 1990
  • Waldo Vieira, Projectiology, IIPC/IAC, London, 2002 (ISBN : 85-86019-58-5)
  • Ernest Bozzano, Les phénomènes de bilocation, JMG, 2006 (ISBN : 2-915164-74-6)
  • Tara Michaël, Corps subtil et corps causal, Paris, Le Courrier du livre, 1979

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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