Cylon
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Cylon (en grec ancien Κύλων / Kýlôn) est un conspirateur athénien du VIIe siècle av. J.-C.
Selon Hérodote et Thucydide, Cylon est issu des Eupatrides, l'aristocratie athénienne. Gendre de Théagène, tyran de Mégare, il est également ancien champion olympique. Avec l'appui de son beau-père, il tente vers 632 av. J.-C. (la date exacte est impossible à établir) de s'emparer du pouvoir à Athènes et d'imposer une tyrannie. Thucydide indique qu'il se détermine sur la foi de l'oracle de Delphes.
Cylon réussit à s'emparer de l'Acropole mais il cède face à la détermination des Athéniens, principalement ceux des campagnes. Assiégé et poussé par la faim, Cylon et son frère se placent sous la protection d'Athéna, au pied de son autel. Selon Thucydide, neuf archontes (les trois archontes et six thesmothètes) sont alors chargés de la surveillance des insurgés et dotés des pleins pouvoirs. Chez Hérodote, ce sont les prytanes des naucrares[1], qui gouvernent alors à Athènes selon lui, qui prennent en main l'affaire.
On promet aux conjurés la vie sauve mais ceux-ci sont mis à mort aussitôt après leur reddition alors que certains, note Thucydide, s'étaient pourtant réfugiés auprès des Augustes Déesses[2]. Plutarque décrit la scène en détail : les conjurés auraient attaché un fil à la statue d'Athéna, pour rester sous sa protection ; le fil s'étant rompu devant le temple des Augustes Déesses, ils auraient été massacrés sur-le-champ sous prétexte que la protection divine leur avait été refusée. Si Thucydide ne mentionne aucun nom particulier à cette occasion, Hérodote nomme les Alcméonides, l'une des grandes familles eupatrides. C'est Plutarque qui précise que Mégaclès, un Alcméonide, est alors archonte.
Les sacrilèges sont ensuite exilés et on fait appel à Épiménide le Crétois pour purifier la cité et ramener la concorde. La « malédiction des Alcméonides » sera ensuite une rengaine de l'Athènes classique : elle est reprise par le roi de Sparte Cléomène Ier, qui soutient l'Athénien Isagoras contre Clisthène à l'élection pour la magistrature d'archonte éponyme. Il demande en effet l'exil des Alcméonides pour permettre à Isagoras d'accéder à la charge. Alcibiade et Périclès subiront à leur tour des rappels du sacrilège.
Il est difficile d'interpréter la tentative de Cylon. Une explication souvent avancée est celle de la résistance de l'aristocratie athénienne au courant réformiste qui aboutira aux décrets de Solon.
[modifier] Notes
[modifier] Sources
- Hérodote, Enquête [détail des éditions] [lire en ligne] (V, 71) ;
- Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne] (Solon, XII, 1–2) ;
- Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 126) ;
- Xénophon, Helléniques [lire en ligne] (III, 5, 1).