Darius III

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Darius III à la bataille d'Issos
Darius III à la bataille d'Issos
Grands Rois Achéménides

Darius III Codoman (-380/-330) est roi de Perse de -336 à sa mort en -330. Vaincu par Alexandre le Grand, il est le dernier roi de la dynastie achéménide.

Sommaire

[modifier] Origines de son règne

Darius est membre d'une branche collatérale de la dynastie des Achéménides, étant le fils d'Arsamès et de Sisygambis et le petit-fils d'Ostanès, lui même fils de Darius II et frère d'Artaxerxès II. Il accède au trône à la suite des crimes de l'eunuque Bagoas qui assassine en -338 Artaxerxès III puis le fils de celui-ci, Arsès, en -336. Il envisage rapidement un sort identique pour Darius, sans doute moins docile que prévu, mais celui-ci anticipe son empoisonnement en faisant lui-même boire à Bagoas la coupe fatale que celui-ci lui a destiné. Considéré par les Perses comme un guerrier d'élite[1], Darius semble appuyé par une grande partie de l'aristocratie et de l'armée. Une tradition antique en vigueur chez les Macédoniens, prétend que Darius aurait été l'un des esclaves de Bagoas[2].

Darius, bien qu'auparavant satrape d'Arménie, a encore peu d'expérience politique. Il parvient toutefois à faire de la Phénicie une satrapie et à ramener l'ordre en Égypte. Il tente d'imposer la domination perse dans un empire de plus en plus miné par les ambitions des satrapes et menacé par l'expansionnisme macédonien.

[modifier] Lutte contre Alexandre

Le règne de Darius est exclusivement marqué par la lutte contre les Macédoniens. Dès -336, Philippe II envoie un corps expéditionnaire en Asie Mineure mais son assassinat retarde les projets d'invasion. Lorsqu'Alexandre traverse l'Hellespont au printemps -334, Darius ne prend pas tout de suite la mesure de l'événement ; il laisse aux satrapes et à Memnon de Rhodes, le chef des mercenaires grecs, le soin d'arrêter l'armée macédonienne. Mal préparés, ceux-ci sont battus à la bataille du Granique en mai -334. Darius concentre alors une nouvelle armée en Babylonie et fait en Syrie sa jonction avec les mercenaires grecs. Darius, qui commande en personne, est vaincu à la bataille d'Issos (entre les monts Taurus et la mer) le 1er novembre -333. Non sans avoir tenté de résister à l'assaut de la cavalerie lourde macédonienne, il prend la fuite, laissant son char et ses attributs royaux (son arc, son bouclier et son manteau), ce qui est un véritable déshonneur selon les codes de la royauté achéménide. Surtout, Darius abandonne la famille royale à son sort : sa mère, son épouse Stateira et leurs enfants sont en effet capturés par Alexandre.

Ne pouvant empêcher Alexandre de conquérir la Phénicie et l'Égypte, il a le temps de former une nouvelle armée en intégrant cette fois-ci nombre de contingents des satrapies orientales (dont quelques éléphants de guerre). Il prend soin de choisir cette fois-ci un terrain favorable à son innombrable cavalerie et à ses chars à faux, mais il est définitivement vaincu à la bataille de Gaugamèles le 1er octobre -331. Il prend la fuite vers les montagnes de Médie mais, abandonné par tous ses fidèles, il est assassiné par Nabarzane et le satrape Bessos qui se proclame roi de Perse en juillet -330 sous le nom d'Artaxerxès V.

Darius est enseveli par Alexandre, avec d'immenses honneurs, dans la nécropole royale de Persépolis. Le Macédonien se considère en effet comme son légitime successeur et épouse sa fille Stateira lors des noces de Suse en -324. Alexandre prend donc logiquement sa suite dans les chroniques impériales.

[modifier] Postérité

Mosaïque de la bataille d'Issos, maison du Faune à Pompéi, musée national d'archéologie de Naples
Mosaïque de la bataille d'Issos, maison du Faune à Pompéi, musée national d'archéologie de Naples

Une tradition historique tend à dépeindre Darius en roi dont la lâcheté n'aurait d'égal que le piètre talent de stratège. On peut déjà nuancer ce propos en arguant de la faiblesse même de l'empire perse face à l'expansionnisme macédonien. Darius montre par ailleurs un certain talent militaire en parvenant à se placer sur les arrières de l'armée macédonienne avant la bataille d'Issos.

Il convient surtout souligner l'inadaptation de la tactique militaire perse sur le champ de bataille. Selon un code très ritualisé, Darius se tient juché sur son char au centre de l'armée, de manière hiératique et majestueuse, protégé par le bataillon des 10 000 Immortels et la garde équestre des Parents du Roi. Il ne peut, paralysé dans un dispositif figé, véritablement résister à la charge de la cavalerie des Compagnons, comme le montre bien la Mosaïque d'Alexandre. Malgré l'esprit chevaleresque de ses cavaliers, Darius ne dispose pas d'une armée et d'un commandement capable de faire face à la force d'impact de l'armée macédonienne.

[modifier] Notes

  1. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne], XVII, 6, 1-3 ; Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée [détail des éditions] [lire en ligne], X, 3. Darius aurait montré son courage dans un combat contre des Cadusiens.
  2. Plutarque, Des vertus morales, 326e, 337e, 340b ; Élien, Histoires variées [lire en ligne], XII, 43.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Voir aussi

Précédé par Darius III Suivi par
Arsès
Grand Roi achéménide
(XXXIe dynastie)
-336/-330
Alexandre le Grand

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