Demi-ton
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Dans le solfège, le demi-ton désigne le plus petit intervalle conjoint de l'échelle diatonique, équivalant approximativement à la moitié du ton, d'où son nom.
- Le ton et le demi-ton sont les intervalles de base, qui par addition, permettent d'obtenir tous les autres : tierce, quarte, quinte, etc.
- Il existe deux catégories de demi-ton, chacune ayant sa propre fonction, sa propre nature et sa propre étendue : le demi-ton diatonique et le demi-ton chromatique.
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[modifier] Demi-ton diatonique
Le demi-ton diatonique existe à l'état natif — c'est-à-dire, sans recours aux altérations — dans l'échelle diatonique naturelle, d'une part entre les notes mi et fa, d'autre part, entre les notes si et do — les autres intervalles étant des tons.
- Le demi-ton diatonique a une fonction attractive[réf. souhaitée]. Il est situé entre deux notes de noms différents — par exemple, « do—ré ».
[modifier] Demi-ton chromatique
Le demi-ton chromatique est obtenu au moyen d'une altération : celle-ci partage chaque ton de l'échelle diatonique en deux demi-tons : un demi-ton diatonique et un demi-ton chromatique. Le demi-ton chromatique correspond donc à la différence entre le ton et le demi-ton diatonique.
- Le demi-ton chromatique a une fonction expressive[réf. souhaitée]. Il est situé entre deux notes de même nom — par exemple, « do—do ».
[modifier] Échelle chromatique
L'échelle musicale composée uniquement de demi-tons est appelée échelle chromatique. Celle-ci contient sept demi-tons diatoniques et cinq demi-tons chromatiques.
[modifier] Inégalité des demi-tons
Selon la théorie héritée du XIXe siècle, le demi-ton diatonique est plus petit que le demi-ton chromatique : le premier mesurant 4 commas et le second 5[1].
Au contraire, dans le tempérament mésotonique employé à l'époque baroque, le demi-ton diatonique est plus grand que le demi-ton chromatique.
Pour comprendre l'inversion des demis-tons, il faut bien entendre que l'archétype de la seconde mineure — demi-ton diatonique — est la relation sensible—tonique. Le tempérament mésotonique est construit sur la tierce majeure pure (plus petite que dans le tempérament égal), et la sensible est, pour des raisons harmoniques, d'abord considérée comme la tierce de l'accord de dominante — donc, en ré, le do, tierce du la, est bas, et le demi-ton diatonique do—ré grand. Plus tard, on considère surtout le sentiment ascendant de la sensible attirée par la tonique, et le do devient (sur les instruments monodiques, et à la voix) plus haut que sur le clavier égalisé, et do—ré un demi-ton plus petit.
Au XVIIe siècle des claviers à feintes brisées ont permis, en scindant en deux chacune ce que l'on nomme aujourd'hui touches noires, de réaliser cette différence, c'est-à-dire de pouvoir jouer un do différemment d'un ré.
[modifier] Égalisation des demi-tons
Le système dit du tempérament égal a permis de simplifier l'échelle chromatique en égalisant ses douze demi-tons : demi-ton diatonique et demi-ton chromatique ont désormais la même étendue. Cependant, leur orthographe diffère, et l'on veillera, dans la musique tonale, à ne pas confondre « do—ré » et « do—do », qui n'ont pas le même sens expressif, même si ré et do, notes enharmoniques, ont la même fréquence sur la plupart des instruments actuels.
[modifier] Intervalles plus petits que le demi-ton
Bien qu'absents du système musical, des intervalles plus petits que le demi-ton ont toujours été envisagés dans la musique occidentale, en général de manière théorique — notamment les différents commas. On trouve également des micro-intervalles, notamment des quarts-de-tons, dans des musiques extra-européennes, des musiques populaires en Europe, ainsi que depuis la fin du XIXe siècle en musique savante occidentale.
[modifier] Références
- ↑ Le ton se divisant en 9 commas égaux. Cf. Adolphe Danhauser, Théorie de la musique, Paris, Henry Lemoine, 1872, §71 à 74. En notes, Danhauser précise, au sujet de la taille des demi-tons : « Les physiciens ne sont pas d'accord sur ce point avec les musiciens », et à propos de divergences au sujet de la division du ton en commas : « Ces faits [...] n'ont aucune importance au point de vue pratique de la musique ».