Dieux

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Pour la notion de dieu dans les religions monothéistes abrahamiques, voir Dieu

Dieux, déesses, divinités, déités, et dévas désignent des entités surnaturelles douées d’une longévité et de pouvoirs supérieurs à ceux des humains, dont l’existence est conçue par un certain nombre de personnes qui leur rendent en général un culte dont ils attendent un effet positif. La croyance aux dieux est répandue dans toutes les cultures depuis l’antiquité, mais avec de très grandes variations dans son expression. Les dieux constituent les personnages centraux des systèmes religieux, bien qu’il y ait des exceptions comme le bouddhisme, le jaïnisme, la scientologie et le mouvement raëlien, et comptent parmi les héros des mythologies.

Le mot français dieu vient du latin deus, lié aux mots dies (jour), et divum (ciel ouvert) ; il est apparenté au sanskrit div et diu, (ciel, jour et luminosité).

Sommaire

[modifier] Caractéristiques

On attribue le plus souvent aux dieux une pensée et des émotions humaines, et la conscience de l’existence des êtres humains avec lesquels ils traitent de supérieur à inférieur par l’intermédiare de rites, et souvent de personnes spéciales (prêtres, prophètes, médiums, etc.). Indépendamment de la personnification, il peut y avoir une différence radicale et irréductible entre le(s) dieu(x) et les hommes, ou au contraire un passage possible, voire une identité fondamentale, entre l’état humain et l’état divin. À la personnification peut se superposer ou se substituer l’identification du dieu à un concept (unité, transcendance etc).

On prête souvent aux dieux une apparence humaine ou animale. Leurs représentations sont en général codifiées, parfois réduites à un symbole, voire interdites. Un même dieu peut avoir plusieurs apparences ou représentations. Ils sont de toute manière rarement visibles, sinon à travers les phénomènes interprétés comme étant leur manifestation. Ils peuvent résider dans des lieux réels ou hors du monde (mer, montagne, monde souterrain, ciel, bâtiment, objet, corps humain, autre univers). Ils peuvent rester continuellement dans le même lieu ou en changer, ou bien être doués d’ubiquité.

Ils exercent leurs pouvoirs dans toutes sortes de domaines, depuis les phénomènes naturels jusqu’au fonctionnement social, et particulièrement dans les domaines purement conceptuels comme l’au-delà. On leur attribue parfois le rôle de créateur (d’une seule chose ou de l’univers entier) ou de civilisateur. Ils peuvent avoir des connaissances inaccessibles aux humains, comme celle de l’avenir ou des pensées d’autrui, ou même être omniscients.

[modifier] Place dans la religion

Beaucoup de religions envisagent l’existence de plusieurs dieux qui entretiennent entre eux des relations plus ou moins structurées, souvent conçues à l’image des relations familiales ou sociales. Quelquefois, certains dieux sont considérés comme des émanations ou des avatars d’autres dieux, ou d’une divinité primordiale unique. L’ensemble des dieux d’une religion est parfois appelé panthéon. Les différentes religions envisagent des dieux différents, bien qu’il puisse y avoir des recouvrements, des emprunts et des assimilations, comme dans le cas des trois dieux uniques des religions abrahamiques qui sont souvent, mais pas toujours, considérés comme la même entité, ou des dieux des peuples anciens d’Europe assimilés aux dieux des panthéons romain ou grec.

Certains systèmes religieux envisagent l’existence d’autres entités ayant des fonctions et pouvoirs similaires à ceux des dieux : génies ou démons, saints, héros, bodhisattvas, extra-terrestres, etc.

Différents termes sont nés pour qualifier certains aspects des relations des dieux entre eux, les fidèles et l’univers. Polythéisme désigne un système qui admet l’existence de plusieurs dieux, monothéisme celui qui ne reconnait qu’un dieu, la distinction entre les deux n’étant pas toujours évidente, comme dans le cas où les différents dieux sont des manifestations d’une divinité primordiale ou ontologique unique (cas de l’hindouisme par exemple). Hénothéisme désigne un système polythéiste dans lequel une divinité occupe une place infiniment plus importante que les autres, monolâtrie la relation exclusive entre un dieu unique et un groupe particulier (ethnie, profession). Dans les systèmes dualistes, deux dieux d’égale puissance, un « bon » et un « mauvais », s’opposent. Le panthéisme considère l’univers lui-même comme divinité. Les systèmes religieux athées, n’envisageant l’existence d’aucune divinité, sont très rares. La secte raëlienne et la scientologie en sont deux exemples, ainsi que certaines interprétations occidentales du bouddhisme. Le bouddhisme originel, ainsi que ses formes asiatiques, admettent l'existence de dieux, mais ne leur accordent qu’une influence marginale dans les affaires humaines.

[modifier] En Bouddhisme

En Bouddhisme les dieux, ou devas,[1] sont aussi des êtres dotés de conditions de vie extrêmement favorables (longévité, puissance, jouissances, etc.) mais ils les ont acquises par leur mérites antérieurs. Cependant même s'ils n'épuisent pas tout leur karma personnel, ils se retrouvent dans la même situation que tous les êtres des six domaines d'existence et doivent encore renaître selon leurs mérites. Leur condition est à double tranchant puisque : 1) leurs facultés peuvent renforcer le sens de leur valeur personnelle et 2) la facilité de leur vie leur fait négliger des enjeux supérieurs. Orgueil et inconscience, ce sont là deux obstacles à la recherche de l'Éveil bouddhiste et à la génération de l'esprit d'Éveil (Bodhicitta). Cependant des Bouddhas surviennent aussi dans le domaine divin, et certains dévas, tels que Shiva, sont dits s'être « convertis ». Ils peuvent être devenus Bodhisattvas, et c'est à cette condition seulement qu'on pourra leur accorder une quelconque dévotion.

Dans ce sens la condition humaine est la plus favorable à l'Éveil, puisqu'elle se tient au juste milieu des conditions extrèmes d'aisance divine et d'accablement infernal. C'est pourquoi on dit que même les dieux doivent passer par notre condition pour accèder à la Bouddhéité.

D'autre part le Bouddha historique, appelé Shakyamuni, ne doit pas être confondu avec Dieu au sens occidental, (encore moins avec un humain déifié), ni les divers Bouddhas confondus avec des dieux éternels, au sens gréco-romain. Ce sont avant tout des êtres qui ont entièrement conscientisé et actualisé leur nature ultime et essentielle, appelée pour cela Nature de Bouddha. Ce sont eux, ainsi que les Bodhisattvas, qui nous guident vers l'Éveil. Les Adi-Bouddhas, ou Bouddhas Primordiaux (Samantabhadra, Vajradhara, etc.) sont soit des personnifications de la nature ultime, soit des Bouddhas ne l'ayant jamais oublié.

Selon le contexte et la nuance connotée, la Nature de Bouddha porte de multiples noms, Claire Lumière, Éveil, Dharmakaya, Tathagatagarbha, etc. qui tous sont l'équivalent de Dieu, ultime et impersonnel, semblable en celà au Dào taoïste, et au Brahman hindou.

D'ailleurs tout ce qui a été dit plus haut des dieux et de Dieu, en regard du bouddhisme, peut pratiquement être transposé et appliqué au Taoïsme et à l'Hindouisme modernes.

Finalement un certain consensus semble s'établir pour appeler divinités les divers dieux ou dévas, et de réserver le terme déités aux Bouddhas et autres yidams servant de support de méditation, et par là de moyen d'accession à sa propre Bouddhéité. .

[modifier] Approche théosophique

C.W.Leadbeater explique en parlant de devas que : « Le plus grand système d'évolution connecté avec cette Terre, [...] est celui des êtres que les Hindous appellent devas, appelés ailleurs anges, fils de dieu, etc. ».[2] Pour les théosophistes, ces devas peuvent être considérés des dieux mineurs, dont l'évolution spirituelle est supérieure à celle des humains.

[modifier] Approche païenne

Pour les Païens, les dieux sont des éléments, des forces et des puissances immanents. Les hommes peuvent et doivent se les concilier par des rituels de toute nature. C'est à cette condition que les prières peuvent être entendues, selon la formule romaine do ut des assez généralisable à ces religions naturalistes et ethniques.

Les dieux forment en général une société dont les mythes racontent l'origine, l'histoire et les mœurs, décrivent la puissance et les sphères d'influence souvent variées. Chaque mythologie constitue un système dont les puissances doivent se comprendre les unes par rapport aux autres et jamais de façon isolée et unilatérale. Il est faux de réduire une figure divine à une fonction simple ou à un élément naturaliste : ainsi Déméter n'est pas la déesse du grain, et encore moins la virtu du grain, ni Zeus le dieu du tonnerre. L'influence des travaux de James Frazer a ainsi trop souvent égaré sur de fausses pistes et a été source de malentendus.

Pour certains néo-païens, par référence à Jung, les dieux des mythologies sont des archétypes, symbolisant l'existence relativement autonome des pulsions psychologiques universelles auxquelles l'homme est soumis, ou avec lesquelles ils doit composer pour éventuellement les maîtriser

Enfin les Wiccans sont duothéistes : la Déesse, figure principale, est parfois adorée seule comme dans la Wicca dianique. Elle est la mère et l'épouse du Dieu. Elle l'engendre et l'épouse annuellement avant qu'il ne meure à Samhain. Elle est la Terre, source de toute vie, il est le Ciel fécondant. Cette déesse peut être appelée de tous les noms connus de déesses, de même le Dieu porte de multiples épithètes empruntées aux diverses mythologies.

[modifier] Autres approches

[modifier] Notes

  1. Les dévas dans le bouddhisme des Anciens: Maha-samaya Sutta at aussi: Les 31 plans d'existence
  2. Dans le livre de C.W.Leadbeater (Astral Plane), il est fait référence aux Devas comme étant l'un parmi plusieurs éléments vivants que l'on peut rencontrer dans l'astral

[modifier] Voir aussi

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