Dimanche sanglant de Bydgoszcz
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Le Dimanche sanglant de Bydgoszcz (en allemand Bromberger Blutsonntag) est un épisode de la Seconde Guerre mondiale sur lequel la lumière se fait peu à peu.
Bydgoszcz (en allemand Bromberg) est une ville polonaise, située sur la Vistule ; elle possédait entre les deux guerres une importante population allemande qui était même majoritaire en 1920, quand la ville était devenue polonaise. Le 3 septembre 1939, deux jours après l’agression hitlérienne et l'invasion de la Pologne sans déclaration de guerre, un certain nombre d'Allemands y furent massacrés. La propagande de Goebbels parla alors de cinquante-huit mille morts, chiffre manifestement exagéré, mais qui fournit un prétexte à des représailles sanglantes le 5 septembre, quand la 50e division de la Wehrmacht entre dans la ville. Les Allemands regroupent des otages civils sur la place centrale et fusillent entre 300 et 400 d'entre eux. En représailles, environ 28 000 des habitants de Bydgoszcz ont été fusillés ou ont péri dans les camps de concentrations.
Après la guerre, historiens allemands et historiens polonais s’affrontèrent : pour les premiers on s’en était pris à des civils innocents, parmi lesquels des femmes et des enfants ; pour les seconds, une cinquième colonne allemande avait essayé de prendre le contrôle de la ville et, depuis les toits des maisons, tiré sur l’armée polonaise qui, vaincue, se repliait en désordre : celle-ci s’était défendue et les Allemands qui avaient péri étaient morts les armes à la main.
Aujourd’hui, après la chute du rideau de fer et du fait de l'éloignement des événements, les jugements se font plus objectifs. Le nombre des victimes allemandes est maintenant évalué entre mille et six mille morts, et plus près sans doute du premier chiffre que du second, mais on voit difficilement la trace d’une cinquième colonne et le carnage semble bien s'apparenter à ce qu'on appelerait aujourd'hui un massacre ethnique perpétré sur la population allemande civile.