Distance de sécurité
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La distance de sécurité est une notion réglementaire française. Il s‘agit de la distance qu'un conducteur doit conserver entre son véhicule et celui qui le précède.
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[modifier] La réglementation
Cette notion a été introduite dans le code de la route français par décret du 23 novembre 2001[1].
Ainsi l'article R. 412-12 du code de la route relatif aux distances de sécurité entre les véhicules stipule :
- lorsque deux véhicules se suivent, le conducteur du second véhicule doit maintenir une distance de sécurité suffisante pour pouvoir éviter une collision en cas de ralentissement brusque ou d'arrêt subit du véhicule qui le précède. Cette distance est d'autant plus grande que la vitesse est élevée. Elle correspond à la distance parcourue par le véhicule pendant un délai d'au moins deux secondes.
- Hors agglomération, lorsque des véhicules ou des ensembles de véhicules, dont le poids total en charge dépasse les 3,5 tonnes ou dont la longueur excède 7 mètres, se suivent à la même vitesse, la distance de sécurité est d’au moins 50 mètres".
[modifier] Valeur selon la vitesse
La valeur de la distance de sécurité, sur la base d'un temps de réaction réglementaire de 2 secondes, est en fonction de la vitesse V (exprimée en km/h) la suivante :
Vitesse | 50 km/h | 70 km/h | 90 km/h | 110 km/h | 130 km/h |
---|---|---|---|---|---|
Distance de sécurité | 28 m | 39 m | 50 m | 62 m | 73 m |
[modifier] Un enjeu sécuritaire majeur[2].
Selon l’Observatoire National Interministériel de Sécurité Routière (ONISR), en 2002, plus de 5 000 personnes (107 tués et 5 037 blessés) ont été victimes d’une collision en chaîne sur l’ensemble du réseau routier, soit 14 par jour. Sur autoroute, 43 % des accidents résultent de collisions arrières ou en chaîne.
Un conducteur sur quatre ne respecte pas le temps inter-véhiculaire, et 7 % des conducteurs circulent à moins d’une seconde du véhicule qui les précède (sur l’ensemble des conditions de circulation). Dans des conditions de circulation dense, ce sont près de 60 % des conducteurs qui sont en infraction, dont près de un sur six qui circule à moins d’une seconde du véhicule qui précède.
Tout le monde est concerné : le conducteur comme les autres passagers du véhicule qui peuvent être stressés par des interdistances trop courtes. Car les conducteurs ne peuvent ni se reposer sur les qualités de freinage de leur véhicule (système anti-bloquant -ABS-, pneumatiques, …), ni sur leur prétendus réflexes ! Conjugué à une vitesse élevée, le non respect des distances de sécurité peut mener à l’accident grave, voire mortel.
[modifier] 2 secondes, un minimum absolu
Cette valeur de 2 secondes correspond en fait au temps de perception-réaction.
Ceci suppose donc que les deux véhicules aient les mêmes distances de freinage. Si le véhicule qui précède freine mieux que celui qui le suit, il y a collision, même si la distance de sécurité est respectée, sauf si le véhicule suiveur, fait une manœuvre d’évitement et que l’espace le lui permet.
Si la décélération est brutale du fait d’un obstacle infranchissable sur la route, la collision est a fortiori inévitable, puisque cette distance ne prend pas en compte la distance de freinage.
[modifier] Les tunnels
Après le dramatique incendie du tunnel du Mont-Blanc du 24 mars 1999, les textes relatifs à la circulation dans le tunnel ont été modernisés, pour une meilleure souplesse dans l'organisation des contrôles assortie d'une sanction plus efficace des manquements aux règles de circulation. Côté français la distance de sécurité a été portée à 150 mètres.
A l'occasion du sommet franco-italien de Lucques [3], Dominique Perben, ministre de l'Equipement, des Transports, du Tourisme et de la Mer, a signé avec ses homologues italiens différents accords visant à renforcer la sécurité des usagers et la protection de l'environnement. Les règles de sécurité ont été harmonisées :
La distance entre véhicules est de 150 mètres, 100 mètres dans les 500 derniers mètres (depuis 2002) ; cette distance est de 300 mètres pour un autobus derrière un 3,5 tonnes (depuis 2005), et interdiction de stationner et de s'arrêter dans le tunnel.
Concernant le tunnel du Fréjus, La distance de sécurité a été fixée à 150 mètres en 2002[4].
Mais une étude de danger a été réalisée au début de l’année 2006 afin de mesurer l’impact de la mise en place des postes fixes et des travaux d’optimisation de la ventilation. Suite aux résultats de cette étude, la Commission intergouvernementale du tunnel du Fréjus a adopté une mesure d’exploitation portant désormais l’interdistance à 300 m en circulation et à 200 m en cas d’arrêt (soit le double des distance habituelles), pour l’ensemble des véhicules dans le cas d’une différence de pression supérieure à 500 Pascal pendant plus de 30 minutes. Ainsi les autocars suivant un poids lourd, qui devaient déjà respecter une interdistance de 300 mètres en circulation, devront désormais, en cas d’arrêt de la circulation ou d’incident, s’arrêter à une distance minimum de 200 mètres du véhicule les précédant, lorsqu’il s’agit d’un poids lourd.
[modifier] Comment évaluer la distance de sécurité
[modifier] Sur toutes routes
Il suffit de repérer un élément du bord de route (arbre, poteau, etc) et compter deux secondes dès le passage du véhicule qui précède devant le repère en question.
[modifier] Sur autoroutes : " Un trait = danger … deux traits = sécurité ! "
Sur autoroute, la ligne discontinue entre la voie de droite et la bande d'arrêt d'urgence constitue un repère : il est recommandé de laisser un espace équivalent d'au moins deux bandes de peinture.
En effet ces bandes ont pour longueur 38 mètres et alternent avec des vides de 14 mètres. Ainsi deux bandes correspondent à une longueur de : 38 + 14 + 38 = 90 mètres, distance supérieure à la distance de sécurité réglementaire à la vitesse de 130 km/h (73 m).
[modifier] Par temps de pluie
En cas de pluie ou sur sol mouillé, la distance de sécurité recommandée est la même que par temps sec, mais avec une vitesse réduite d'au moins 20 km/h.
[modifier] Les sanctions
Le conducteur en infraction encourt une contravention de 4e classe (amende forfaitaire de 135 euros) et un retrait de trois points. Le permis de conduire peut également être suspendu pour une durée maximale de trois ans.
La tragédie du tunnel du Mont-Blanc a conduit à renforcer les sanctions avec la loi nº 2002-3 du 3 janvier 2002[5] (article 26), dite loi sur la sécurité des infrastructures. En cas de récidive dans un délai d'un an et lorsque le véhicule circule dans un tunnel, le conducteur est passible de six mois d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende (article L. 412-2 du code de la route). Ce délit donne lieu de plein droit à la réduction de la moitié du nombre de points initial du permis de conduire.
Des expérimentations sont en cours pour étendre le dispositif de contrôle-sanction automatisé au non-respect des distances de sécurité dans les tunnels.
[modifier] Bilan 2002-2006
Entre 2002 et 2004, on a observé une baisse des temps intervéhiculaires très courts, inférieurs à une seconde (passant de 7,1% à 5% du trafic). Cette évolution favorable va dans le sens de l’amélioration générale du comportement des automobilistes en matière de respect des vitesses. On constate cependant que depuis l’année 2004 les proportions de conducteurs circulant trop près des véhicules qui les précèdent sont restées stables (environ 25% du trafic), l’essentiel des progrès, au cours de la période considérée, ayant été réalisés entre 2002 et 2004.[6].
[modifier] Notes et références
- ↑ Décret du 23 novembre 2001
- ↑ Dossier de presse 2003 du Ministère de l’Equipement sur les distances de sécurité
- ↑ Sommet Franco-Italien du 24 novembre 2006 -
- ↑ Arrêté du 20 août 2002 réglementant la circulation dans la partie située en territoire français du tunnel routier du Fréjus entre la France et l’Italie
- ↑ Loi sur la sécurité des infrastructures
- ↑ Evolution des interdistances entre 2002 et 2006