Dominatrice
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Une dominatrice ou Maîtresse est une femme qui accepte le rôle dominant dans le cadre de la pratique du sado-masochiste. Pour Deleuze, le masochiste est essentiellement éducateur[1]. Ce qui fait de la dominatrice, toujours selon Gilles Deleuze, « une masochisante »[1] ; Elle n’est dominatrice qu’en apparence.
La dominatrice joue, dans le cadre d'une pratique sado-masochiste, un rôle très différent de celui qu'elle incarne en tant que femme à la ville ou au foyer. Elle apprend, dans la situation du contrat, à tirer parti de la puissance érotique que constitue ce rapport particulier à l'autre.
L'équivalent homme (mâle) est un « dominant » ou « maître ».
Deleuze sépare le sadisme du masochisme. Il parle de « contrat » dans le masochisme et dit que « Sado-masochisme est un de ces noms mal fabriqués, monstre sémiologique »[2].
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[modifier] Description
Si la figure de la dominatrice est principalement investie par les professionnelles en réponse à une demande de séances orchestrées par les clients eux-mêmes,rien n'empêche une femme de dominer au quotidien son compagnon dans son couple, sans en tirer d'autre profit que leur mutuelle satisfaction.
Ainsi, contrairement à l'idée répandue selon laquelle la domination serait obligatoirement une pratique rare, tarifée et entourée d'un luxe d'accessoires et de tenues hors de prix (Romain Bouteille: "Ou tu as le talent, ou tu as les accessoires!..."), la plupart des femmes dominantes officient, de fait, sans se revendiquer comme telles, dans le secret de leur relation de couple conjugale ou extraconjugale, sans publicité, ni donjon, ni "habit de lumière"[réf. nécessaire], et ce dans toutes les classes de la société.
Le sadomasochisme peut rester chez des couples hétérosexuels ou homosexuels un divertissement érotique réversible (switch) dans lequel les rôles sont joués en alternance [3]. Pour d'autres, au contraire, ces rôles sont immuables. Le vertige du don et de l'abandon, pour être apprécié à sa juste valeur, oblige les partenaires à ne pas tricher avec l'appartenance continue, offerte par l'un ou exigée de l'autre.
« Matriarches » pratiquant à huis-clos ou entre couples similaires, « sultanes » aux soumis multiples, « janusiennes » réservant cette facette de leur personnalité à leurs relations extraconjugales, « relookeuses » fascinées par le travestissement de leur sujet, « éducatrices » nostalgiques du temps des culottes courtes, « frustreuses » qui mettent en scène l'abstinence, voire le cocufiage de leur mari, « maternelles » qui s'appuient sur la différente d'âge réelle ou supposée avec leur partenaire pour explorer différents niveaux de régression, etc., constituent autant de tendances et sous-catégories (chapelles...) où se croisent tous les fétichismes, toutes les combinatoires d'âge, de physique et de condition. Ces maîtresses, qu'elles se contentent de dialoguer dans des groupes de discussion ou des forums spécialisés, qu'elles se retrouvent en communautés effectives autour de soirées ou de loisirs partagés, peuvent aussi rester farouchement attachées à la confidentialité de leur pratique. Appliquant à la lettre l'adage "Pour vivre heureux, vivons cachés...", autant pour se protéger - elles et leur(s) soumis - que pour ne pas être confondues avec d'autres réputées plus opportunistes ou simplement vénales, elles préfèrent cloisonner leurs pratiques plutôt que de les claironner. Loin des phantasmeurs de la toile et de toute publicité tapageuse, elles officient chacune de son côté ou se retrouvent alors dans de petits cercles avertis très fermés, à l'image du mythique[réf. nécessaire] Cercle d'Omphale.
[modifier] Pratique
Quand un soumis parle à une dominatrice dans le cadre d'une séance préparée - ou tout simplement au signal secret émis par elle - il doit généralement la vouvoyer et/ou l’honorer d’un titre, tel que « maîtresse » (certainement le plus répandu), « madame », « déesse » ou autre. Mais il est naturellement galant, courtois et chevaleresque avec toute femme quelquesoit son statut.
La Maîtresse ou dominatrice se trouve souvent[réf. nécessaire] partager les points de vue du féminisme radical et de la suprématie féminine, soit dans la réalité soit dans la sphère du fantasme. Cela peut conduire à d’apparents paradoxes, tels que l’humiliation de l'homme par la féminisation, par l'usage sur lui du godemiché porté par la femme à l’aide d’un harnais, ou tout simplement dans la vie du couple par un mode de vie quotidien orchestré sous l'autorité exclusive de cette dernière. Cette attitude paradoxale peut transparaître ou non sur l' entourage immédiat, être connue de seuls amis avertis ou rester strictement secrète.
Des pratiques fétichistes: lingerie fine, fétichisme du pied, cunnilinctus (parfois associé au facesitting)... glorifient la féminité. Corrélativement, la masculinité peut être rabaissée : vexation des organes génitaux masculins, humiliations verbales se portant sur la taille prétendument ridicule du pénis, frustration sexuelle répétée déni d’orgasme, port « forcé » d’une cage de chasteté... Le but est alors d'explorer la distance irrémédiable entre les deux sexes, de rappeller notamment l'incapacité de l'homme à réfréner seul ses pulsions, à atteindre la perfection supposée de sa compagne.
[modifier] Dominatrices célèbres
- Au XIXe siècle, l'Anglaise Mrs Theresa Berkley, inventeur du cheval de Berkley, sorte de machine à flageller.
- Au XXe siècle, la Française Marika Moreski
- Au XXIe siècle, les Françaises Jeanne de Berg et Maîtresse Françoise
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Radio
France Culture rend hommage à Maîtresse Cindy ; le documentaire Le donjon de Maîtresse Cindy [1], réalisé par Irène Omelianenko et François Teste sur France Culture a été récompensé au New-York Festivals 2007 [2], en remportant la médaille de bronze dans la catégorie « radio community portrait »
[modifier] Cinéma
- Combat de fauves de Benoît Lamy, 1997.
- Maîtresse de Barbet Schroeder,
- Berezina de Daniel Schmid, 1999
- L'idole de Samantha Lang, 2003
- Éros thérapie de Danièle Dubroux, 2004
[modifier] Bibliographie
- (de) Tomi Ungerer : Schutzengel der Hölle, Diogenes 1986, ISBN 3-257-02016-3
- (fr) Annick Foucault : Françoise maîtresse, Gallimard 1994, ISBN 2-07-073834-5
- (en) Shawna Kenney : I Was a Teenage Dominatrix: A Memoir, Last Gasp 2002, ISBN 0-86719-530-4
- (fr) Jeanne de Berg : L'image", éditions de Minuit
- (fr) Jeanne de Berg : Cérémonies de femmes, Grasset 2005
- (fr) Jeanne de Berg : Le petit carnet perdu, Fayard 2007
- (en) Lorelei : The Mistress Manual: The Good Girl's Guide to Female Dominance, Greenery Press,2000. {ISBN 1-890159-19-0}.
- (en) Elise Sutton : Female Domination, Lulu.com, 2003. {ISBN 1-4116-0325-7}.
- (fr) Pascal Bruckner : Mon petit mari, Grasset, 2007. {ISBN 978-2-246-73141-2}.
- (fr) Marika Moreski : L'œuvre complète (difficile à trouver car non rééditée...)
[modifier] Notes et références
- ↑ a b Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, le froid et le cruel avec le texte intégral de La Vénus à la fourrure, éditions de Minuit, collection arguments - 1967.
- ↑ G. Deleuze, op. cit. p. 114
- ↑ Pascal Bruckner, Lunes de fiel, réédition Seuil/Points 2002, mis à l'écran par Roman Polanski en 1992.
- 1 Présentation de Sacher-Masoch, le froid et le cruel avec le texte intégral de la Venus à la fourrure ed Minuit collection arguments.</ref>