Don et contre-don
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant. (Comment ?).
|
Cet article ou cette section ne cite pas suffisamment ses sources. (date inconnue)
Son contenu est donc sujet à caution. Wikipédia doit être fondée sur des sources fiables et indépendantes. Améliorez cet article en liant les informations à des sources, au moyen de notes de bas de page (voir les recommandations).
|
Le don se veut désintéressé et intemporel, cependant, pour faire honneur au don, la personne en bénéficiant fera un don en retour, qu'on appelle le contre-don.
Sommaire |
[modifier] Le don crée ou entretient un lien social
Le don n'est pas un acte d'échange de valeurs puisque le receveur n'est pas tenu de rendre le don ou sa contrepartie en valeur. La valeur des dons ne rentre pas directement en compte. Historiquement, on peut différencier trois sortes de don / contre-don :
- L'échange rituel : il s'agit alors d'honorer des puissances avec l'espoir d'obtenir des faveurs terrestres ou la clémence des dieux.
- L'échange intercommunautaire : il s'agit alors de garantir les bons rapports entre deux communautés par le biais de relations privilégiées.
- La marque d'une distinction sociale : il s'agit de faire reconnaître sa primauté par le biais d'une compétition du don, les valeurs données pouvant parfois être détruites (Potlatch).
Ces trois formes de don se trouvent généralement entremêlées dans la réalité.
Le don est à comparer avec d'autres formes d'échange plus actuelles :
- Le troc : s'il peut se rapprocher du don / contre-don par le fait qu'il s'agit d'un échange sans garantie d'une tierce partie, il en diffère par la fixation d'une valeur marchande d'échange ainsi que par une temporalité de l'échange et donc du lien.
- La vente : cet échange est régi par des lois fixes dépendantes du pouvoir ou du marché, il s'effectue sous un étalon valeur (argent) et est donc temporel. Il peut cependant impliquer un lien entre le vendeur et le client, mais de façon limitée (garantie).
Si le don crée un lien social, il peut aussi être une forme de contrat social (peuple des Iks en Afrique ou l'on est redevable par le don / contre-don d'amis, très important par rapport aux autres formes de liens : familiaux, communautaires).
Le don chrétien peut être un acte de charité (don aux pauvres sans possibilité de contre-don).
Le don en tant qu'acte social suppose que le bonheur personnel passe par le bonheur des autres, il sous entend les règles : donner, recevoir et rendre.
- L’acte fondateur en est un don, donc la reconnaissance de l’alter ego (ce qui m’appartenait t’appartient maintenant).
- Le deuxième acte comprend l’acceptation du don, le receveur reconnaissant ainsi la valeur du don pour son propre usage (force unificatrice du oui).
- Le troisième acte élimine une différence de valeur entre celle que lui accorde le donateur et celle que perçoit le receveur ce qui revient à annuler la valeur matérielle de l’échange pour mettre en avant la valeur sociale de l’échange.
Le don se base donc sur une valeur de sociabilité primaire : la réciprocité.
Plus que tout autre théorie économique, règle sociale, loi, principe moral ou religieux, le don est pacificateur puisque l’échange de valeurs s'effectue dans le cadre de rapports sociaux librement acceptés.
[modifier] Bibliographie
Las textes et ouvrage traitant du don se multiplient depuis quelques années. Il faut commencer par citer celui qui a relancé la recherche contemporaine et qui reste une référence, même si souvent discutée et critiquée.
- Marcel Mauss, Essai sur le don - première publication l'Année sociologique, 1923-1924, rééd. in Marcel Mauss, Sociologie et anthropologie, 2001, PUF, Paris. puis dans un volume à part.
Parmi les antécédents :
- Sénèque, Les Bienfaits (nombreuses traductions).
Parmi les travaux (plus) récents :
- Georges Bataille, La Part maudite (1re éd. 1949) précédé de La Notion de dépense, 1967, Les Editions de Minuit.
- Alain Caillé, Don, intérêt et désintéressement, Bourdieu, Mauss, Platon et quelques autres, 1994 et 2005 (nouvelle édition augmentée), Ed. La Découverte.
- Alain Caillé, Anthropologie du don - Le Tiers paradigme - 2000, Ed. Desclée de Brouwer.
- Alain Caillé, Dé-penser l'économique - Contre le fatalisme - 2005, Ed. La Découverte.
- Jacques T. Godbout, L’Esprit du don (en collaboration avec Alain Caillé), 1992, Ed. La Découverte (Ed. du Boréal pour le Canada).
- Jacques T. Godbout, Le Langage du don, 1996, Ed. Fides (texte d'une conférence prononcée en mars 1993).
- Jacques T. Godbout, Le Don, la dette, l'identité - Homo donator vs homo oeconomicus, 2000, Ed. La Découverte (Ed. du Boréal pour le Canada).
- Jacques T. Godbout, Ce qui circule entre nous - Donner, recevoir, rendre, 2007, Ed. du Seuil.
- Maurice Godelier, L'Enigme du don, 1996, Ed. Fayard (repris dans la collection Champs/Flammarion).
- Mark Rogin Anspach, A charge de revanche - Figures élémentaires de la réciprocité, 2002, Ed . du Seuil.
- Jean-Luc Boilleau, Conflit et lien social. La rivalité contre la domination, 1995, La Découverte/MAUSS, Paris.
- Marcel Fournier, Marcel Mauss, 1995, Grasset.
- Marcel Hénaff, Le Prix de la vérité, 2002, Ed. du Seuil.
- Bruno Karsenti, Mauss, le fait social total, 1994, PUF, collection Philo- sophie, Paris.
- Guy Nicolas, Du don rituel au sacrifice suprême, 1996, La Découverte/ MAUSS, Paris.
- La Revue du MAUSS, n° 4, 1994, « À qui se fier ? Confiance, interaction et théorie des jeux », La Découverte/MAUSS, Paris.
- La Revue du MAUSS, n° 5, 1995, « À quoi bon se sacrifier ? Don, sacrifice et intérêt », La Découverte/MAUSS, Paris.
- Jean-Claude Passeron, 1995, « Weber et Pareto ; la rencontre de la rationalité dans les sciences sociales », in Louis Gérard-Varet et Jean-Claude Passeron (sous la direction de), Le Modèle et l’enquête, Les usages du principe de rationalité dans les sciences sociales, Éditions de l’EHESS, Paris.
- Philippe Rospabé, La Dette de vie - Aux origines de la monnaie sauvage, 1995, La Découverte/MAUSS, Paris.
- Luc Richir, L'erreur de Cook, Ousia Bruxelles (à paraître)
[modifier] Notes
- D'aucuns ont prétendu qu'un proverbe hindou dit : "tout ce qui n'est pas donné est perdu"
- Il est intéressant de se rappeler ce que dit Montaigne (1533 - 1592) à propos de la véritable amitié (Livre I, xxvii) dans laquelle celui qui reçoit le don oblige celui qui le fait tandis que dans les amitiés communes, celles-ci se nourrissent de services rendus et de faveurs (dons et contre-dons) Modèle:Source nécessaire.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
- Marcel Mauss et Bronislaw Malinowski
- Économie de don, Consommation ostentatoire, Échanges Kula
- Économie des sociétés traditionnelles
[modifier] Liens et documents externes
- [pdf] Article de Ilana Friedrich Silber, Entre Marcel Mauss et Paul Veyne. Pour une sociologie historique comparée du don (www.erudit.org)
- article de François Balta : 11e B.A. BA : Echanger, devoir, donner... (Générations n°27, déc. 2002, P. 4 et 5 + n°28, mars 2003, P. 8, 9 et 10) lien : taper directement : balta.fmw1.com