Wilhelm Fliess
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Wilhelm Fliess (1858-1928) fut un médecin allemand.
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[modifier] Biographie
Fliess nait à Arnswalde ; en 1862, sa famille s'installe à Berlin. Il entreprend des études de médecine et ouvre un cabinet ainsi qu'une clinique. Oto-rhino-laryngologue, il entreprend de lier les pathologies du nez et des organes génitaux.
C'est par leur connaissance commune de Joseph Breuer, que Fliess rencontra, en 1887, Sigmund Freud. Il s'ensuivra une très volumineuse correspondance entre les deux hommes.
En 1892, Fliess épouse Ida Bondy. Ils auront cinq enfants.
En 1902, l'échange entre Freud et Fliess prend fin et ce dernier accuse le fondateur de la psychanalyse de plagiat. Freud brûle alors toutes les lettres de son ancien ami. Quant aux lettres qu'il lui a envoyées, elles seront vendues à un marchand en 1936, puis rachetées par Marie Bonaparte qui refuse de les rendre à Freud et seront publiées en 1985.
[modifier] Fliess et Freud
Fliess est à l'origine de plusieurs concepts que reprendra Sigmund Freud. Nommons par exemple la théorie d'une bisexualité psychique. Les lettres que s'échangèrent Freud et Fliess furent ponctuées de discussions, Freud présentant ses manuscrits à Fliess. Cet échange s'achèvera sur une prise de distance, et Freud n'acceptera jamais la théorie de Fliess d'une périodicité affectant grandement la vie psychique.
Il est généralement admis que si la formation d'un psychanalyste passe par le divan, épisode alors nommé analyse didactique, Freud eut recours à une “auto-analyse” avec pour support son échange de lettres avec Fliess. « [...] c'est toi qui es l'unique autre, l'alter. » (Lettre 42. P.97 de l'édition complète des Lettres à Wilhelm Fliess, S. Freud, PUF – Paris, 2006). Sigmund Freud qui – et c'est en fin de compte assez rare chez un génie – a eu une vie sociale, domestique, familiale des plus classiques (du moins pour l'époque) a malgré tout eu cette absolue nécessité (dont on ne découvrira peut-être jamais le secret) d'avoir une relation tout-à-fait singulière, très forte émotionnellement, avec un autre homme. Il n'y a aucun doute que cette relation transférielle influença foncièrement sa pensée et aida celle-ci à se construire.
[modifier] Ouvrage de Fliess
- Les relations entre le nez et les organes génitaux féminins présentés selon leur signification biologique, 1897, Seuil, 1977
[modifier] Références
[modifier] Article connexe
[modifier] Bibliographie
- Wilhelm Fliess : Les relations entre le nez et les organes génitaux de la femme, Ed.: Seuil, 1977, ISBN 2020046717
- Sigmund Freud : Naissance de la psychanalyse, recueil de lettres envoyées par Freud, et manuscrit de Esquisse pour une psychologie scientifique, PUF 1956, : La naissance de la psychanalyse, PUF, 1979, (réédité en édition complétée sous le titre: Lettres à Wilhelm Fliess 1887-1904) PUF, 2006, ISBN 2130549950
- Didier Anzieu, L'auto-analyse de Freud, PUF (rééd. PUF (L'auto-analyse de Freud et la découverte de la psychanalyse), 1998, ISBN 21304208421988
- Erik Porge: Vol d'idées ?: Wilhelm Fliess, son plagiat et Freud, Deoël, L'Espace analytique, 1994, ISBN 220724282X