Xénope
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Xénope |
|||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Xenopus laevis | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Amphibia | ||||||||
Sous-classe | Lissamphibia | ||||||||
Superordre | Salientia | ||||||||
Ordre | Anura | ||||||||
Sous-ordre | Mesobatrachia | ||||||||
Famille | Pipidae | ||||||||
Sous-famille | Dactylethrinae | ||||||||
Genre | |||||||||
Xenopus Wagler, 1827 |
|||||||||
Taxons de rang inférieur | |||||||||
|
|||||||||
Parcourez la biologie sur Wikipédia :
|
Ce genre regroupe de nombreuses espèces localisées en Afrique au sud du Sahara avec une référence isolée au nord-est du Tchad.Ce sont les xénopes.
Le xénope est un amphibien anoure aquatique d'Afrique australe du genre Xenopus. Parmi de nombreuses espèces, les plus connues sont Xenopus laevis, encore appelé dactylère du Cap et Xenopus tropicalis, qui se rencontre en Afrique occidentale.
Sommaire |
[modifier] Description
Les xénopes sont de petites grenouilles ternes dépourvues de langue. Leur corps est brunâtre dessus et rosâtre dessous. Les albinos sont naturellement rares. Les pattes postérieures sont musculeuses et palmées et leurs trois doigts se terminent par des griffes cornées.
Les femelles de X. laevis peuvent atteindre 12 à 14 centimètres et les mâles, sept à dix centimètres. Les femelles de X. tropicalis atteignent quatre à six centimètres et les mâles, trois à quatre centimètres.
[modifier] Répartition géographique
Xenopus laevis vit en Afrique du Sud. X. tropicalis vit en Afrique occidentale, du Sénégal au Nigeria.
[modifier] Habitat
Les xénopes vivent dans des étangs et des mares. Comme le protoptère, ils peuvent s'enterrer dans la boue pour estiver. Il existe une population de xénope dans les Deux Sèvres. En 1930 un laboratoire a laissé échapper des xénopes qui se sont multipliés depuis. On peut ainsi en trouver dans les environs de Thouars.[1]
[modifier] Éthologie
Les xénopes sont des espèces aquatiques primitives, qui n'émergent que pour respirer. Leur odorat est bon. Les doigts des pattes antérieures et une ligne latérale leur assurent une bonne perception tactile. Ce sont de bons nageurs.
Comme beaucoup d'amphibiens, les xénopes synthétisent des substances leur permettant de lutter contre les maladies, telles des antibiotiques et des fongicides.
[modifier] Reproduction
Le cri du mâle ressemble à un cliquetis. Lors de l'accouplement, généralement nocturne, les ovules pondus par la femelle sont aussitôt fécondés par le mâle. Les parents peuvent manger leurs œufs ou leurs têtards, ce qui s'apparente à une situation de conflit générationnel semblable au conflit sexuel. Les femelles peuvent pondre pendant toute une journée entre 300 et 1000 œufs de 1 à 1,3 mm de long chez X. laevis, et entre 1000 et 3000 œufs de 0,7 à 0,8 mm chez X. tropicalis. Selon les espèces, les xénopes deviennent matures entre trois mois et deux ans.
[modifier] Élevage
Amphibien le plus utilisé en biologie, Xenopus laevis, étant allo-tétraploïde (36 chromosomes) et ayant un temps de génération de deux ans, tend à être délaissé au profit de X. tropicalis, qui est diploïde (20 chromosomes) et se reproduit cinq fois plus rapidement.
Animaux de laboratoire mais aussi d'agrément, les xénopes s'élèvent et se reproduisent facilement en aquarium. Ils nécessitent environ cinq litres par individu, une eau calme maintenue à quelque 22 °C et dont la hauteur ne dépasse pas une trentaine de centimètres. Leur peau étant fragile, il faut éviter les matériaux coupants, tels que les roches à arêtes vives ou le gravier anguleux. La présence de végétaux n'est pas obligatoire et l'éclairage doit être tamisé. On peut les nourrir quotidiennement avec des aliments pour poissons, des morceaux de poisson, moule ou crevette, des chironomes, des daphnies, des gammares, des tubifex, etc.
L'espèce Xenopus laevis est abondamment utilisée dans les laboratoires de biologie pour étudier le développement embryonnaire, le cycle cellulaire (mitose et meiose) ainsi que les mécanismes mis en place par la cellule lorsque l'ADN est endommagé. Il a permis notamment l'identification et la caractérisation du moteur moléculaire permettant l'entrée en mitose, le MPF (M-phase promoting factor) ainsi que le rôle de l'aquaporine.
Lors de la méiose, deux divisions cellulaires successives se suivent sans réplication de l’ADN et conduisent à la production de cellules germinales haploïdes (ovocytes ou spermatozoïdes).
L’ovocyte de Xénope est une cellule polarisée présentant un hémisphère animal très pigmenté et un hémisphère végétatif dépigmenté (Figure 1).
[modifier] Maturation de l'ovocyte
Au cours de l’ovogenèse, qui peut être subdivisée en six stades appelés stades de Dumont, l’ovocyte accumule des réserves énergétiques (sucres, lipides…) et informatives (ARN, protéines). Au terme de sa croissance, l’ovocyte de stade VI ou ovocyte immature est bloqué en prophase de première division de méiose. Ce blocage est levé par la progestérone synthétisée par les cellules folliculaires environnantes. L’ovocyte entre alors dans le processus de maturation ovocytaire : il achève la première division de méiose, débute la deuxième jusqu’à un nouveau blocage qui survient en métaphase de deuxième division. Cet arrêt en métaphase II, caractéristique de l’ovocyte mature (figure 1B) sera levé par la fécondation. D’un point de vue morphologique, il est facile de différencier un ovocyte immature d’un ovocyte mature. En effet, la maturation s’accompagne de l’apparition d’une tache dépigmentée, appelée tache de maturation, au pôle animal de l’ovocyte. D’un point de vue moléculaire, la maturation est caractérisée par l’activation du MPF (M-phase Promoting Factor ; facteur universel d’entrée et de sortie de phase M) et de la voie p42 MAPK (Mitogen Activated Protein Kinase).
[modifier] Liste des espèces
- Xenopus amieti Kobel, du Pasquier, Fischberg et Gloor, 1980
- Xenopus andrei Loumont, 1983
- Xenopus borealis Parker, 1936
- Xenopus boumbaensis Loumont, 1983
- Xenopus clivii Peracca, 1898
- Xenopus fraseri Boulenger, 1905
- Xenopus gilli Rose et Hewitt, 1927
- Xenopus laevis (Daudin, 1802)
- Xenopus largeni Tinsley, 1995
- Xenopus longipes Loumont et Kobel, 1991
- Xenopus muelleri (Peters, 1844)
- Xenopus petersii Bocage, 1895
- Xenopus pygmaeus Loumont, 1986
- Xenopus ruwenzoriensis Tymowska et Fischberg, 1973
- Xenopus vestitus Laurent, 1972
- Xenopus wittei Tinsley, Kobel, et Fischberg, 1979.
[modifier] Notes et références de l'article
- ↑ Ces informations sont relayées sur des sites Internet comme http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/Xenope-du-Cap.html Si la présence de Xénope est reconnue dans le Poitou, la date de son introduction fait discussion : une dizaine d'année pour l'un, les années 30 pour l'autre.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens et documents externes
[modifier] Liens externes
- Référence Fauna Europaea : Xenopus (en)
- Référence ITIS : Xenopus Wagler, 1827 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Xenopus (en)
[modifier] Vidéos
- [vidéo] De l'Oeuf à la grenouille (développement embryonnaire du xénope), 26 minutes.