Église du Val-de-Grâce
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L'église du Val-de-Grâce est une église de style classique & baroque français originellement destinée à être l'église du couvent royal du Val-de-Grâce situé dans le Ve arrondissement de Paris et qui est aujourd'hui un hôpital militaire.
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[modifier] Historique
L'abbaye est fondée en 1621 par la reine Anne d'Autriche pour reloger les religieuses du Val-de-Grâce de Bièvre. Elle formule le vœu d'élever un « temple magnifique » si Dieu lui envoie un fils. La providence lui sourit après vingt-trois ans de mariage, le 5 septembre 1638, avec la naissance du futur Louis XIV. La réalisation de ce vœu supposait trois conditions : un emplacement, une congrégation et des finances.
Elle achète alors un hôtel particulier et y ajoute quelques années plus tard des bâtiments supplémentaires. En 1645, Anne d'Autriche, veuve du roi Louis XIII, demande à François Mansart d’ajouter une église et un palais au couvent du Val-de-Grâce où elle se rendait fréquemment. Mais Mansart est renvoyé un an après le début des travaux, et seule l'église est construite en majeure partie selon ses plans. La raison de son renvoi est sans doute le coût élevé des travaux et l’incapacité de Mansart à arrêter catégoriquement un seul projet. L'église est terminée en 1667 (l'édification fut confiée successivement à François Mansart, Jacques Lemercier, Pierre Le Muet et enfin Gabriel Leduc).
À la Révolution, les symboles de la royauté sont effacés. La Convention, par décret du 31 juillet 1793, réaffecte l'ensemble monumental, qui devient hôpital militaire puis hôpital d'instruction.
[modifier] Description de l'église
L'église a un plan en croix latine et un dôme visible du parvis. Le plan d'origine de François Mansart prévoyait des tours flanquant la nef et un portail d’entrée à un étage, en avancée, qui évoquait l'entrée d'un château plutôt qu'une façade d’église traditionnelle. La façade à deux étages, avec son double niveau de colonnes jumelées supportant un fronton triangulaire et ses deux ailerons caractéristiques, rappelle certaines élévations d'églises de la première moitié du XVIIe siècle (par exemple, la façade de l'église des Feuillants, érigée également par François Mansart en 1623-1624). Plus clair et plus sobre que les maniéristes, François Mansart quadrille sa façade de lignes verticales : les six colonnes et les quatre colonnes du porche, et des lignes horizontales : les entablements des deux niveaux (celui du rez-de-chaussée est plus accentué et ressort grâce au porche qui le soutient) et le demi-niveau, derrière le fronton, où se trouvent les supports des bases des colonnes du deuxième niveau. Le dôme, aux accents baroques, abrite une coupole décorée par Pierre Mignard : « La Gloire des Bienheureux » (1663) et un baldaquin inspiré de celui de la Saint-Pierre de Rome.
Pour remercier le ciel de lui avoir accordé un enfant, Anne d'Autriche fit de cette église un ex-voto en l'honneur de la Vierge Marie. La dédicace sur le fronton du porche est facilement compréhensible : « IESU NASCENTI VIRGINIOQ(UE) MATRI », c'est-à-dire « (cette église est dédiée) à Jésus naissant et à sa Mère la Vierge ». On remarque l'insistance sur le fait que Jésus est honoré comme enfant attendu qui est enfin né (comme Louis XIV) et Marie comme mère (comme Anne d'Autriche).
L'abbaye, qui reste un modèle de construction religieuse du XVIIe siècle, est désaffectée sous la Révolution et devient un hôpital militaire en 1796 et l'est encore, ce qui explique que l'église ne soit pas ouverte au public en dehors des visites organisées ou des offices. Des concerts de musique classique s'y déroulent et le musée du service de santé de l'armée est abrité dans les locaux de l'hôpital.
Une copie du baldaquin de Val de Grâce se retrouve à Neuville au Québec à l'église Saint-François de Sales. Cette pièce remarquable construite en France fût construite vers 1695 initialement pour le palais épiscopal de Québec pour monseigneur de Saint-Vallier. Mais étant trop petit pour le baldaquin il fût donner à Neuville en échange de nourriture pour les pauvres de Québec.
L'orgue Aristide Cavaillé-Coll, classé monument historique en 1979, fut originellement construit en 1853 pour l'église Sainte-Geneviève. Lorsque celle-ci redevient le Panthéon de Paris, le mobilier est dispersé et l'orgue est transféré en l'église du Val-de-Grâce. Restauré à l'identique en 1992/1993 par les facteurs Delangue et Hurvy, il sert à de nombreuses activités musicales (concerts, auditions d'orgue) ; il comporte 21 jeux sur deux claviers et pédalier. Clément Loret et Achille Philip en furent notamment les organistes ; l'actuel titulaire est Hervé Désarbre.
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