Émile Souvestre

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Émile Souvestre
Émile Souvestre

Charles Émile Souvestre, né à Morlaix le 15 avril 1806 et mort à Montmorency le 8 juillet 1854, est un avocat, écrivain, journaliste, et auteur dramatique français. Il était le fils d'un notable Morlaisien, Jean Baptiste Souvestre (1757-1823), architecte en cette ville.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il a occupé de nombreuses fonctions dans le journalisme et l'enseignement où il a développé des méthodes originales. Mais sa passion d'écrire a dominé sa vie.

Il fait des études de droit à Rennes, puis il vit à Nantes, qu'il quitte ensuite pour Paris. Malade, il doit revenir en Bretagne et obtient un poste d'enseignant à Nantes. Il s'y marie une première fois le 20 avril 1830 avec une lointaine cousine, Cécile Ballot-Beaupé,agée de 22 ans, qui décède après avoir mis au monde un bébé qui ne survit que quelques semaines. Quelques mois après,le 23 mai 1832, il se remarie avec la sœur de son collègue, Angélique Anne Papot, agée de 26 ans, qui le soutiendra en collaborant à la rédaction d'articles pour de nombreuses revues et qui écrira elle-même plusieurs romans. Le couple aura 3 enfants : Fanny Noëmie, née à Brest le 9 février 1834, Marie Claire, née à Brest le 28 avril 1835 (éducatrice et pédagogue), et Ada Anah, née à Mulhouse le 27 juin 1836.

Émile Souvestre reste connu pour ses œuvres liées à la Bretagne et à la Chouannerie, toujours éditées aujourd'hui (Les Derniers Bretons, Le Foyer breton). Il a écrit aussi de nombreux romans (La Goutte d'eau, Le Monde tel qu'il sera), des nouvelles publiées en recueil (Les Clairières), des essais, dont la publication n'est plus assurée.

Émile Souvestre a travaillé avec plusieurs éditeurs. Les éditions Michel Lévy frères, libraires éditeurs à Paris, ont recueilli l'essentiel de ses titres dans une série Œuvres complètes d'Émile Souvestre parues dans la collection Michel Lévy, du milieu à la fin du XIXe siècle.

[modifier] Chouannerie

Buste d'Émile Souvestre par Philippe Grass (v. 1860) au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Buste d'Émile Souvestre par Philippe Grass (v. 1860) au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Le livre Scènes de la Chouannerie, paru chez Michel Lévy en 1856, est intéressant à consulter. Journaliste, il fit une enquête auprès des survivants et sans trop prendre parti entre deux thèses qui resteront toujours diamétralement opposées. Le roman permet de mieux comprendre ce mouvement de la Chouannerie qui prit naissance dans ce Bas-Maine, à la frontière de ce qu'on appelait alors la province de Bretagne.

Émile Souvestre a consacré à la description du bocage du Bas-Maine des pages empreintes de la couleur et de la senteur locales (La Chouannerie dans le Maine, Les Faux-Saulniers, Jambe d'Argent et Monsieur Jacques, récits publiés d'abord dans La Revue des Deux Mondes en 1847 et reproduits avec d'autres du même genre dans les Scènes de la Chouannerie, Paris, 1852). Ces pages et celles des Mémoires d'un Sans-culotte Bas-Breton, qui les avaient précédées, sont parmi les meilleures, les plus pittoresques et les mieux senties qu'ait écrites un esprit du XIXe siècle[1].

Dans ses lectures au Conservatoire de Musique, faubourg Poissonnière, très peu de temps après les journées de juin 1848, Émile Souvestre eut une idée généreuse et hardie. « Le Conservatoire n'est pas loin du Clos Saint-Lazare. Il y avait donc parmi les auditeurs bien des figures qui pouvaient être celles des combattants de la veille. C'est sur ce public, dont les huit neuvièmes se composaient d'ouvriers, que le lecteur eut à exercer son action insensible, morale, affectueuse, et il y réussit complètement. Pour une des premières lectures, il choisit quelques extraits des Mémoires de Madame de la Rochejacquelein, croyant qu'il était bon, pour dégoûter des guerres civiles, de montrer dans un exemple, à distance, les calamités affreuses où elles conduisent. L'émotion, à cette lecture, fut grande, et telle qu'il l'avait souhaitée. » [2].

[modifier] Œuvres notoires

s:Accueil

Wikisource propose un ou plusieurs textes écrits par Émile Souvestre.

  • Le Siège de Missolonghi (1828). C'est la pièce de théâtre par laquelle il se fait connaître du public parisien.
  • Les Derniers Bretons (1835-1837). Le monde ancien s'était écroulé (l'Ancien Régime, l'ère pré-industrielle) et un nouveau monde, moderne et technique, naissait. Les contemporains avaient l'impression d'assister à la fin d'espèces en voie de disparition, comme les Indiens d'Amérique (Le Dernier des Mohicans (1826) ou les traditions des Bretons (Les Derniers Bretons) qu'il fallait noter à la manière des notaires avant qu'elles ne disparaissent au profit des mœurs modernes. C'était un sous-genre littéraire : Les Derniers Jours de Pompéi, Les Dernières Lettres de Jacopo Ortis, Le Dernier Jour d'un condamné ou Les Aventures du dernier Abencérage de Châteaubriand.
  • Le Foyer breton (1844). Continuer un succès (poursuivi avec En Bretagne), alors que la Bretagne est en vogue au XIXe siècle dans la littérature française : Les Chouans, premier roman de Balzac en 1829 ou Quatre-vingt-treize, dernier roman de Victor Hugo en 1875-1876. Elle est habillée des clichés hérités de la Révolution de 1789 (chouanne, fière, rebelle), préjugés que les écrivains et intellectuels bretons reprennent d'ailleurs.
  • Un philosophe sous les toits (1851) Prix de l'Académie française en 1854.

[modifier] Œuvres

Œuvres bretonnes
  • Les Derniers Bretons
  • En Bretagne
  • L'Échelle de femmes
  • Le Foyer breton
Théâtre
  • Charlotte et Werther
  • Les Deux Camusots
  • Un homme grave
  • Le Mousse
  • Le Siège de Missolonghi
  • La Mort civile, en collaboration avec Hippolyte Lucas
Série romanesque
  • Les Clairières
  • Chroniques de la mer
  • Au coin du feu
  • Confessions d'un ouvrier
  • Dans la prairie
  • Un philosophe sous les toits
  • Sous la tonnelle
Romans
  • Les Anges du foyer
  • Au bord du lac
  • Causeries historiques et littéraires
  • Les Derniers Paysans
  • Deux misères
  • Les Drames parisiens
  • En famille
  • En quarantaine
  • Histoires d'autrefois
  • L'Homme et l'Argent
  • La Lune de miel
  • Le Mât de cocagne
  • Le Mémorial de famille
  • Le Mendiant de Saint-Roch
  • Le Pasteur d'hommes
  • Les Péchés de jeunesse
  • Pendant la moisson
  • Pierre et Jean
  • Récits et souvenirs
  • Les Réprouvés et les Élus
  • Riche et pauvre
  • Le Roi du monde
  • Scènes de la chouannerie
  • Scènes de la vie intime
  • Scènes et récits des Alpes
  • Les Soirées de Meudon
  • Sous les filets
  • Sous les ombrages
  • Souvenirs d'un Bas-Breton
  • Souvenirs d'un vieillard, la dernière étape
  • Sur la pelouse
  • Théâtre de la jeunesse
  • Trois femmes
Nouvelles
  • Les Clairières
  • Contes et nouvelles
Œuvres morales
  • La Goutte d'eau
  • Le Monde tel qu'il sera (1846), considéré comme l'une des premières œuvres de science-fiction en français
Essai
  • Au bout du monde, études sur les colonisations françaises (1865)

[modifier] Bibliographie

  • Bärbel Plötner-Le Lay, Émile Souvestre, 1806-1854, écrivain breton porté par l'utopie sociale, CRBC Centre de recherche bretonne et celtique, 2007

[modifier] Sources

  • L'article « Émile Souvestre » de la version anglaise de Wikipédia
  • Les éditions des livres d'Émile Souvestre dans la collection Michel Lévy.
  • Le Centre d'études du XIXe siècle français Joseph-Sablé.
  • La Mort civile, pièce relevée par M.-F. Bastit-Lesourd

[modifier] Notes

  1. Pour Léon de la Sicotière, « Descendant des Bleus », comme il le dit lui-même, nul n'a mieux compris ce qu'il y eut d'abnégation, de courage héroïque, de dévouement sublime chez beaucoup de leurs adversaires, ce que mérite de respect leur sauvage sépulture, sur laquelle il inscrit lui-même cette épitaphe, la plus noble qu'aucun de nous puisse espérer: MORTS POUR CE QU'ILS CROYAIENT LA VÉRITÉ ! »
  2. Sainte-Beuve, Causeries du Lundi, 21 janvier 1850.

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Émile Souvestre.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

Autres langues

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