3e Panzerdivision SS Totenkopf
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La 3e Panzerdivision SS Totenkopf était l’une des 38 divisions de Waffen-SS durant la Seconde Guerre mondiale.
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[modifier] Historique
La division Totenkopf avait pour origine les unités de garde des camps de concentrations, les SS-Totenkopfverbände (« unités SS à tête de mort »). Celles-ci étatient dirigées par Theodor Eicke à partir du 4 juillet 1934, lors de sa nomination comme inspecteur des camps de concentration.
Ces unités étaient organisées en régiments basés dans différents camps :
- Standarte I Oberbayern à Dachau.
- Standarte II Brandenburg à Oranienburg-Sachsenhausen.
- Standarte III Thüringen à Buchenwald.
- Standarte IV Ostmark à Mauthausen.
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C'est sous le commandement de Eicke que débute la transformation des SS-TV en vue d'en faire des unités aptes à combattre sur le front. Dès sa prise de fonction, Eicke mobilise tout ses contacts au sein de la SS pour assurer un bon équipement à sa division, notamment en termes d'armes antichars, pour la motoriser et la doter d'un groupe de reconnaissance[1]. A partir de ce moment, Eicke entame une nouvelle carrière et n'a plus de responsabilités dans l'organisation des camps de concentration. L'homme change de fonction, mais ses convictions restent les mêmes. Anti catholique convaincu, il arrive, en 1940, à convaincre une compagnie entière de sa division de renoncer à la religion chrétienne, en le faisant acter par un tribunal administratif[2]. Tout au long de sa période de commandement, il veille scrupuleusement au respect des drastiques critères de recrutement de la Waffen-SS, n'hésitant pas à renvoyer des candidats pourtant acceptés mais qu'il juge personnellement non conformes aux normes physiques, raciales ou morales de la SS[3] et rechigne à voir ses officiers quitter la division Totenkopf pour renforcer d'autres unités.[4].
Rejoignant la Leibstandarte Adolf Hitler (régiment de garde d'Adolf Hitler) et la SS-Verfügunsgstruppe (littéralement troupe SS à disposition), les unités Totenkopf constituent l'un des trois piliers de la future Waffen SS. Après la réorganisation de la dénomination et de la numérotation des divisisons SS en 1943, elle reçoit la dénomination officielle de 3e panzerdivision SS Totenkopf, aux côtés, entre autres, de la 1re division SS Leibstandarte Adolf Hitler et de la 2e panzerdivision SS Das Reich, issue de la Verfügunsgstruppe.
Lors de la campagne de Pologne, trois régiments des unités Totenkopf (Oberbayern, Brandenburg et Thüringen à Buchenwald), chargés d'actions de pacification et de nettoyage à l'arrière du front, assassinent les membres de l’intelligentsia polonaise et les Juifs, s'attirant de vives critiques du général de la Wehrmacht Johannes Blaskowitz: « Les sentiments de la troupe envers la SS et la police oscillent entre la répulsion et la haine. Tous les soldats sont pris de dégoût et de répugnance devant les crimes commis en Pologne »[5].
Le 16 octobre 1939, Adolf Hitler autorise le regroupement des régiments Totenkopf pour former une division Waffen-SS. Cette division est intégrée à la 2e Armée pendant les opérations de la campagne de France en mai 1940.
Comme en Pologne, pendant la campagne de France, Eicke et sa division se distinguent par leur brutalité sans bornes et leurs crimes de guerre, comme avec le massacre du Paradis, le 27 mai 1940, durant lequel, elle assassine une centaine de prisonniers britanniques en France, sous les ordres du lieutenant Fritz Knöchlein, condamné à mort et exécuté pour crimes de guerre après la fin du conflit.[6] et l'exécution sommaire de troupes sénégalaises et marocaines qui essayaient de se rendre, à Chasselay dans le Rhône[7].
Pour le déclenchement de l'invasion de l'Union Soviétique, Eicke insiste pour que sa division soit dotée de camions militaires conçus pour le transport de troupes à la place des divers véhicules qu'elle a reçus: « Abstraction faite que nous avons l'air de romanichels et qu'une telle apparence ne sied pas à la SS, on ne peut conduire aucune guerre à l'est avec ce genre de véhicules ».[8]. Son insistance lui permet d'obtenir gain de cause.
En septembre 1941, en Finlande, deux régiments de la division s'enfuient devant une contre-offensive des troupes de l'Armée Rouge, s'attirant de sévères jugements d'officiers de la Wehrmacht[9].
Sous le commandement de Theodor Eicke, abattu lors d'une reconnaissance aérienne, puis de ses successeurs, la division Totenkopf continue à faire preuve d'un fanatisme inégalé et de férocité lors de l'avancée en 1941, de l'offensive de l'été 1942, de la conquête de Kharkov[10], de la bataille de la poche de Demyansk, et lors de la défense de Varsovie puis de Budapest début 1945. Elle fait preuve de remarquables aptitudes au combat défensif contre l'Armée rouge[11]. Sur le front de l'Est, elle est coupable de l'assassinat de prisonniers et de civils en Union soviétique, de la destruction et du pillage de nombreux villages russes[12].
[modifier] Désignations successives
- SS-Totenkopf-Division (à partir du 16 octobre 1939) comprenant:
- SS-Totenkopf-Infanterie-Regiment 1
- SS-Totenkopf-Infanterie-Regiment 2
- SS-Totenkopf-Infanterie-Regiment 3
- SS-Totenkopf-Artillerie-Regiment
- schwere SS-Totenkopf-Artillerie-Abteilung (à partir de l'hiver 1939/40)
- SS-Totenkopf-Aufklärungs-Abteilung
- SS-Totenkopf-Panzerabwehr-Abteilung
- SS-Totenkopf-Pionier-Bataillon
- SS-Totenkopf-Nachrichten-Abteilung
- SS-Panzergrenadier-Division Totenkopf (à partir du 9 novembre 1942) comprenant:
- SS-Panzergrenadier-Regiment 1 Totenkopf
- SS-Panzergrenadier-Regiment 3 Totenkopf
- Panzer-Regiment 3
- SS-Totenkopf-Sturmgeschütz-Abteilung
- SS-Totenkopf-Aufklärungs-Abteilung
- SS-Totenkopf-Kradschützen-Bataillon
- SS-Totenkopf-Panzerjäger-Abteilung
- SS-Totenkopf-Pionier-Bataillon
- SS-Totenkopf-Flak-Abteilung
- SS-Totenkopf-Nachrichten-Abteilung
- 3. SS-Panzer-Division Totenkopf (à partir du 22 octobre 1943) comprenant:
- SS Panzer-Regiment 3 Totenkopf
- SS Panzer-Grenadier-Regiment 5 Thule
- SS Panzer-Grenadier-Regiment 6 Theodor Eicke
- SS Panzer-Artillerie-Regiment 3
- SS Flak-Artillerie-Abteilung 3
- SS Sturmgeschütz-Abteilung 3
- SS Panzer-Aufklärungs-Abteilung 3
- SS Panzerjäger-Abteilung 3
- SS Panzer-Pionier-Bataillon 3
- SS Panzer-Nachrichten-Abteilung 3
- SS Versorgungs-Einheiten 3
[modifier] Liste des commandants successifs
Début | Fin | Grade | Nom |
---|---|---|---|
1 novembre 1939 | 7 juillet 1941 | Obergruppenführer | Theodor Eicke |
7 juillet 1941 | 18 juillet 1941 | Obergruppenführer | Matthias Kleinheisterkamp |
18 juillet 1941 | 19 septembre 1941 | Obergruppenführer | Georg Keppler |
19 septembre 1941 | 26 février 1943 | Obergruppenführer | Theodor Eicke |
26 février 1943 | 27 avril 1943 | Obergruppenführer | Hermann Priess |
27 avril 1943 | 15 mai 1943 | Gruppenführer | Heinz Lammerding |
15 mai 1943 | 22 octobre 1943 | Gruppenführer | Max Simon |
22 octobre 1943 | 21 juin 1944 | Obergruppenführer | Hermann Priess |
21 juin 1944 | 8 mai 1945 | Brigadeführer | Hellmuth Becker |
[modifier] Théâtres d’opération
- Bataille de France - mai 1940
- Dunkerque
- Opération Barbarossa - 1941-1942
- Leningrad
- Demjansk
- Russie - 1943
- Koursk - Kharkov
- Bassin de Donetz
- Balte et Roumanie - 1944
- Hongrie et Autriche - 1945
- Division détruite à Vienne.
[modifier] Bibliographie
- Guido Knopp, Les SS, Un avertissement de l'histoire, Paris, Presses de la Cité, 2006
- Jean-Luc Leleu, La Waffen-SS. Soldats politiques en guerre, Paris, Perrin, 2007 (ISBN 9782262024888)
- Charles W. Sydnor, La division SS Totenkopf, Revue d'Histoire de la Seconde guerre mondiale, Paris, PUF, 1975, n° 98
- Charles Tramp, Totenkopf, HEIMDAL (ISBN 2840482355)
- Totenkopf, par Boris Laurent, revue Axe & Alliés no.6, Janvier 2008
[modifier] Liens internes
[modifier] Notes et références
- ↑ Jean-Luc Leleu, La Waffen-SS. Soldats politiques en guerre, Paris, Perrin, 2007, p. 322
- ↑ J.L. Leleu, op. cit., p.212
- ↑ J.L. Leleu, op. cit., p.223
- ↑ J.L. Leleu, op. cit., p.284
- ↑ Guido Knopp, Les SS, Un avertissement de l'histoire,Paris, Presses de la Cité, 2006, p. 282
- ↑ Guido Knopp, op.cit. , p. 286
- ↑ Charles W. Sydnor, La division SS Totenkopf, Revue d'Histoire de la Seconde guerre mondiale, Paris, PUF, 1975, n° 98, p. 61
- ↑ J.L. Leleu, op. cit., p. 380
- ↑ G. Knopp, op.cit, p.292
- ↑ Ch. Sydnor, op. cit., p.75
- ↑ Ch. Sydnor, op.cit., p. 65
- ↑ Ch. Sydnor, op.cit., p.75
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