Algorithme p-1 de Pollard
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cet article ou cette section concernant les mathématiques doit être recyclé.
Une réorganisation et une clarification du contenu est nécessaire. Discutez des points à améliorer en page de discussion.
|
L'algorithme p − 1 de Pollard est un algorithme de l'arithmétique modulaire pour la décomposition en produit de facteurs premiers, conçu par John Pollard en 1974. C’est un algorithme spécifique, par opposition à généraliste, car il est adapté à la factorisation de nombres entiers dont au moins un des facteurs a une forme particulière.
Sommaire |
[modifier] Friabilité
La friabilité — en anglais smoothness — d'un nombre entier n est le fait de n'avoir que des « petits » nombres premiers comme facteurs. Généralement, on définit un seuil de friabilité, B, et un entier n est dit B-friable si tous ses diviseurs premiers sont plus petit que le seuil B. Assez naturellement, cette notion se retrouve dans plusieurs algorithmes de factorisation --- on peut considerer comme plus facile de trouver de petits facteurs.
La « bonne » notion de friabilité pour l'algorithme p − 1 considère toutes les puissances premières divisant n : l'entier n est dit B-superfriable si toutes ses diviseurs de la forme pi, p premier et i entier, sont inferieurs à B. (Le terme superfriable a été inventé pour les besoins de cet article, faute de connaître l'équivalent usuel en français de l'anglais powersmooth.)
[modifier] Principe
Soit n un entier divisible par un nombre premier p, avec . Par le petit théorème de Fermat, nous savons que
- pour a premier avec p. Ici (mod) désigne la congruence sur les entiers.
Cela implique que pour tout multiple M de p − 1 on a car .
Si p − 1 est B-superfriable pour un certain seuil B, alors p − 1 divise le plus petit commum multiple des entiers de 1 à B. Donc, si on pose , on a
- pour tout a premier avec p.
Autrement dit, p divise aM − 1 et donc le pgcd de n et aM − 1 est supérieur ou égal à p. En revanche, il est possible que ce pgcd soit égal à n lui-même auquel cas, on n'obtient pas de facteur non trivial.
[modifier] Exemple d'un cas particulier
Soit n = pqr, où p et q sont des nombres premiers distinct et r est un nombre entier, tel que p − 1 est B-friable et q − 1 n’est pas B-friable. Maintenant, pgcd(aM − 1, n) fournit un facteur propre de n.
Notez que dans le cas où q − 1 est à B-friables, le pgcd peut produire un facteur trivial parce que q divise aM − 1.
Notez que c’est ceci qui rend l’algorithme spécifique. Par exemple, 172189 = 421 × 409. 421 − 1 = 22×3×5×7 et 409 − 1 = 23×3×17. Donc, une valeur appropriée de B serait de 7 à 16. Si B était sélectionné plus petit que 7 le pgcd aurait été de 1 et si B était sélectionné plus grand que 16 le pgcd aurait été n. Bien sur, nous ne connaissons pas quelle valeur de B est appropriée, donc ceci sera un facteur dans l’algorithme.
Pour accélérer les calculs, nous savons aussi qu’en prenant le pgcd nous pouvons réduire une partie modulo l’autre, donc pgcd(aM − 1, n) = pgcd(aM − 1 mod n, n). Ceci peut être calculé de façon efficace en utilisant l’exponentiation modulaire et l’algorithme d'Euclide.
[modifier] Algorithme et temps d’exécution
L’algorithme de base peut être écrit de la façon suivante :
- Entrées : n : un entier composé
- Sortie : un facteur non-trivial de n ou un échec
- sélectionner un seuil de friabilité B
- prendre un a aléatoirement dans (note : nous pouvons d’ore et déjà fixer a, une sélection aléatoire ici n’est pas impérative)
- pour chaque nombre premier q ≤ B
(à la fin de cette boucle, on a aM) - si 1 < g < n alors retourner g
- si g = 1 alors sélectionner un B plus grand et aller à l’étape 2 ou retourner échec
- si g = n alors aller à l’étape 2 ou retourner échec
Si g = 1 dans l’étape 6, ceci indique que pour tous les p − 1 il n’y en a aucun qui était B-superfriable. Si g = n dans l’étape 7, cela indique généralement que tous les facteurs étaient B-superfriables, mais dans de rares cas, il pourrait indiquer que a possède un petit ordre modulo p .
[modifier] Variante pour les grands nombres premiers
Une variante de l’algorithme de base est quelquefois utilisée. Statistiquement, il existe souvent un facteur p de n tel que p − 1 = fq où f est B-friable et B < q ≤ B’, où q est un nombre premier et B’ est appelée une borne semi-friable.
Comme point de départ, ceci marcherait dans l’algorithme de base à l’étape 6 si nous avons rencontré pgcd = 1 mais que nous n’avons pas voulu augmenter B. Pour tous les nombres premiers B < q1, … , qL ≤ B’, nous vérifions si
pour obtenir pour un facteur non-trivial de n. Ceci est accompli rapidement, parce que si nous avons c = aM, et d1 = q1 et di = qi − qi − 1, alors nous pouvons calculer
Le temps d’exécution de l’algorithme avec cette variante devient alors O(B’ × log B’ × log2n).
[modifier] Conséquence cryptologique
L’efficacité de cet algorithme est liée à la forme des nombres premiers composant l'entier à factoriser, plus précisément à l'existence d'un facteur premier p tel que p − 1 soit B-superfriable. En conséquence, les systèmes de chiffrement à clé publique fondés sur la difficulté de la factorisation, comme par exemple RSA, imposent d'utiliser des nombres premiers n'ayant pas cette propriété pour un seuil B trop petit.