Amphithéâtre des Trois Gaules
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Amphithéâtre des Trois Gaules |
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Lugdunum (Gaule lyonnaise) |
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19 ap. J.-C. (1e état) |
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Tibère |
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81m * 60m (1e état) 105m * 80m (2e état) |
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67,6m * 42m (1e et 2e état) |
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1 800 places (1e état) 20 000 places (2e état) |
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vers 130 ap. J.-C. (2e état) |
Liste des amphithéâtres romains | |
Série Rome antique |
L’Amphithéâtre des Trois Gaules de Lugdunum (Lyon) est un élément du sanctuaire fédéral des trois Gaules dédié au culte de Rome et d’Auguste célébré par les soixante nations gauloises réunies à Lugdunum.
Sommaire |
[modifier] Le premier amphithéâtre
L’amphithéâtre se situait au pied de la colline de la Croix-Rousse au confluent du Rhône et de la Saône de l’époque. Une inscription gravée sur des blocs trouvés sur place en 1957 a permis de le rattacher au sanctuaire de Rome et d’Auguste, et d’identifier son origine (Inscription latine des Trois Gaules, n°217 (AE 1959, n°61)) :
[…]E TI(beris) CAESARIS AVG(vsti) AMPHITHEATR
[…]ODIO C IVL C[?] RVFVS SACERDOS ROM(ae) ET AVG(vsti)
[…]FILII F. ET NEPOS [-]X CIVITATE SANTON. D(e) S(ua). P(ecunia).FECERVNT
Que l'on peut compléter ainsi :
[… Pro salvt]/e Ti(beri) Caesaris Avg(vsti) amphitheatr[-…] / [ ……… cvm] pod/io C(aivs) Ivl(ivs) C(aii) f(ilivs) Rvfvs sacerdos Romae et Avg(vsti) / [ …… C(aivs) Ivlivs C(aii) ?] filii f(ilivs) et nepos ex civitate Santon(orvm) d(e) s(va) p(ecvnia) fecervnt.
et traduire :
Pour le salut de Tibère César Auguste, C. Julius Rufus, citoyen de la cité des Santons, prêtre de Rome et d’Auguste, [et Caius Julius ?…] son fils et son petit-fils ont construit à leurs frais cet amphithéâtre et son podium.
La datation retenue pour ce don est de 19 ap. J.-C.. Les personnages qui ont financé la construction appartiennent à une vieille famille d'aristocrates gaulois de Saintes ayant reçu très précocement la citoyenneté romaine. La curieuse formule "filii f(ilius)" renvoit peut-être au désir d'affirmer l'ancienneté et la continuité de leur lignage, bien attestée sur l'Arc de Germanicus de Saintes où une inscription nous fait connaître les ancêtres de Rufus.
D’autres pierres portant gravées les noms de tribus gauloises (Arvernes, Tricasses, Bituriges) confirment l’attribution comme sanctuaire fédéral.
Les fouilles ont repéré un soubassement formé de trois murs elliptiques reliés par des murs de traverses et un canal entourant l’arène centrale ovale. Le terrain étant en légère pente, une voûte, aujourd’hui disparue, soutenait la partie sud de l’édifice. Les dimensions de l’arène, 67,6 mètres sur 42 mètres, sont analogues à celles des arènes de Nîmes ou celles d'Arles, en revanche le nombre réduit de gradins (probablement quatre niveaux) donnait à l’amphithéâtre des dimensions extérieures de 81 mètres sur 60 mètres, très inférieures à celles de l’amphithéâtre de Nîmes (133 mètres sur 101 mètres).
L’amphithéâtre dans cette version servait aux jeux qui accompagnaient le culte impérial, sa capacité réduite estimée à 1 800 places suffisait pour les délégations des soixante nations gauloises.
[modifier] L’agrandissement de l’amphithéâtre
L’amphithéâtre fut agrandi au début du IIe siècle, selon J. Guey par C. Julius Celse, procurateur de la Gaule lyonnaise en poste entre 130 ap. J.-C. et 136 ap. J.-C.. Deux galeries furent ajoutées autour de l’ancien amphithéâtre, portant ses dimensions à 105 mètres par 80 mètres, ce qui reste néanmoins modeste face à l'amphithéâtre de Nîmes ou à celui d'Arles
Cette transformation portait sa capacité à environ 20 000 places et en faisait un édifice ouvert à toute la population de Lugdunum et des environs. Les historiens situent ici le martyr de Sainte Blandine en 177 ap. J.-C..
[modifier] Redécouverte de l’amphithéâtre
Un plan de Lyon du XVIe siècle indique la présence encore visible de quelques arcs (probablement des substructions) et d’un creux (l’arène) dit « Corbeille de la Déserte ».
Les premières fouilles entre 1818 et 1820 révélèrent le pourtour de l’arène. On reboucha en 1820, et on laissa les aménagements urbains du XIXe siècle détruire la partie sud des vestiges de l’amphithéâtre.
À partir de 1956, des fouilles sérieuses furent entreprises, suivies de campagnes de fouilles en 1966/1967, 1971/1972 et 1976/1978, pour obtenir les indications exposées ci-dessus. Les modestes vestiges qui subsistent (des murs de soutien pour une moitié de la superficie de l’amphithéâtre) sont intégrés au jardin des Plantes et se visitent.
[modifier] Sources documentaires
- Histoire et Archéologie de la France ancienne, Rhône Alpes, André Pelletier, André Blanc, Pierre Broise, Jean Prieur, éditions Horvath, 1988
- La France gallo-romaine, Pierre Gros, éditions Nathan, 1991